L'AFT veut faire grandir le padel
A la fin de la semaine dernière, lors d'une réunion d'information à l'attention des clubs de padel, l'Association Francophone de Tennis a expliqué de quelle manière elle entendait gérer ce sport en plein essor et développer sa pratique à partir du 1er décembre, moment où elle assurera seule cette mission.
Une convention pas vraiment respectée
En plus de la situation compliquée et à rebondissements due à la pandémie à laquelle elle a été confrontée, l'AFT a dû compter ces derniers mois avec une problématique padel de plus en plus chaotique qui l'a finalement amenée à dénoncer, en date du 1er décembre prochain, la convention de collaboration, paraphée en 2018, avec les dirigeants du padel de l'époque. "Depuis 2017, la volonté de la Fédération Wallonie-Bruxelles et la nôtre est qu'il n'y ait qu'une organisation fédérale pour chapeauter les deux sports, d'autant plus proches que, pour une majorité de cas, on joue au padel dans les installations d'un club de tennis", soulignait le président de l'AFT Pierre Crevits, s'exprimant pour la première fois dans le cadre de ses nouvelles fonctions. "Du côté flamand, Tennis Vlaanderen a assumé immédiatement, seule, une totale gestion, ce qui débouche aujourd'hui sur d'excellents résultats. Dans un premier temps, nous avons préféré la méthode douce et collaborer avec les bonnes volontés de l'AFPadel, à l'image de deux de ses fondateurs emblématiques Philippe Werts et Alexandre Pavy. Depuis, l'esprit de la démarche et de la convention qui l'a concrétisée - deux sports complémentaires qui pour être gérés efficacement doivent l'être par une seule fédération - n'a jamais été vraiment respecté; certains oeuvrant manifestement en sous-main pour reprendre à terme une gestion propre. On ne pouvait continuer ainsi."
Multiplier le nombre d'affiliés par quatre en deux ans
Il est vrai qu'en coulisses les points de vue sont devenus d'autant plus inconciliables que l'assemblée générale de l'AFPadel s'est prononcée en faveur d'une gestion AFT, qu'une moitié de son conseil d'administration a choisi de démissionner, et qu'une ultime conciliation tentée par l'Adeps a échoué alors l'AFT l'avait acceptée. Lors de cette réunion d'information, Pierre Crevits a voulu d'abord rassurer les clubs où l'on ne joue qu'au padel. "Il n'est pas question pour nous de prendre la main pour protéger le tennis ainsi que certains le colportent", a-t-il expliqué. "Nous ne sommes pas rivaux, c'est même tout le contraire. Je l'ai dit, les deux sports sont parfaitement compatibles, preuve en est que le nombre d'affiliés tennis a augmenté tandis que le padel prenait son essor. Le padel a ramené dans les clubs des personnes que l'on n'y voyait plus. On peut s'y amuser avec un minimum de pratique, et l'AFT est une fédération forte, avec une organisation qui a fait ses preuves, un système informatique en plein renouveau, une expérience des plans-programmes et des formations. C'est une marque au niveau national et international dont le padel ne peut que profiter pour grandir. Avec 78 clubs (dont 21 où l'on ne joue qu'au padel), 187 terrains et 5800 affiliés (dont seulement 3 % de moins de 18 ans), il doit viser dans les deux ans 25 % de clubs et de terrains en plus, multiplier le nombre de membres par quatre, et transformer les pratiquants en affiliés comme nous y sommes d'ailleurs tenus par décret, voilà ce que nous visons. Le chantier est important."
Un comité de gestion padel avec une grande autonomie
Pour aborder ces défis à venir, le padel ne sera pas seulement partie intégrante de l'AFT, avec une mutualisation des coûts fixes et les mêmes avantages ou obligations pour ses membres et clubs, il y bénéficiera d'une identité et d'une visibilité particulières. L'approche par sport sera différenciée et non hiérarchisée, le padel aura son administration propre et surtout, sera gouverné par un comité de gestion qui jouira d'une grande autonomie. "Le padel sera géré par le padel", résume Pierre Delahaye qui, en tant que secrétaire général de l'AFT, a participé à la confection de la convention de 2018 et faisait partie du conseil d'administration de l'AFPadel. "Ce comité de gestion sera composé de huit à dix personnes émanant du monde du padel", explique son successeur Samuel Deflandre. "S'il y a plus de candidats, on procédera à des élections. Ce sont les clubs qui choisiront, l'objectif étant que ce comité soit opérationnel au 1er décembre et qu'il puisse mettre en place des groupes de travail." "Je suis là depuis le début de l'aventure, sans ambition pour le futur", continue Pierre Delahaye, retraité actif au rôle précieux, "je suis bien placé pour savoir que les sujets de réflexion et d'action ne manquent pas: de la situation de l'arbitrage à l'harmonisation des calendriers tennis/padel, des règlements à unifier avec Tennis Vlaanderen - pour pouvoir organiser des interclubs nationaux et instaurer un système de classement unique - à l'installation d'un exécutif national pour gérer notre sport au niveau belge selon un principe de parité, il y a effectivement du pain sur la planche."
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