BNP Paribas Fortis Young Talents : Le Brabant au terme d’une finale serrée
On a de nouveau vécu un week-end enthousiasmant au Centre de Mons. Le Brabant s’est imposé une troisième fois, au terme d’une finale palpitante jouée face au Hainaut.
Les capitaines, Thierry Van Cleemput et Maxime Hawotte reviennent sur cette troisième édition.
Une galerie photos vous sera proposée sur notre page Facebook dans les heures qui viennent.
S'il avait manqué un peu de suspense samedi au cours d'une belle première journée de BNP Paribas Fortis Young Talents Cup, le Brabant et le Hainaut faisant assez nettement la course en tête lors des demi-finales (15-9 et 22-2 respectivement face à Liège et Namur/Luxembourg), on s'est rattrapé le lendemain avec, en finale, de l'avis des deux capitaines, la rencontre la plus serrée de l'histoire de cette compétition réservée aux 9/12 ans. Si le score (14-10) peut laisser penser le contraire, cela s'est joué à rien, dans une ambiance de folie, encore un cran au-dessus des éditions précédentes.
"Comme l'an dernier en demi-finale, on a longtemps mené (5-0, 7-5), avant de se faire passer sur le fil", dit le capitaine hennuyer Julien Chavatte. Quand on sait que dix matches sur vingt-quatre se sont joués au super tie-break, avec plusieurs renversements de situation spectaculaires, on comprend mieux à quel point c'était tendu. Les matches ont commencé à 9 h et à 18 h 50 on ne savait toujours pas qui allait gagner.
L'an dernier, en demi-finale, c'était moins chaud alors qu'on avait fini à 12-12. Alors, bien sûr, c'est un gros moment d'émotion, avec une pointe de déception et un goût de trop peu, mais lorsqu'on a tout donné comme ça, dans une telle ambiance, on ne peut pas être triste. Il ne faut jamais oublier qu'on travaille d'abord pour le tennis francophone et qu'il y a eu énormément de bons matches. C'était 50/50 mais en même temps c'est la troisième fois que le Brabant émerge, donc ce n'est plus du hasard, c'est qu'il est juste un peu plus fort. On doit continuer à travailler."
Le capitaine brabançon Gaëtan Rinchon ne se faisait guère prier pour reconnaître que son équipe avait été malmenée. "Dans plusieurs cas, les super tie-breaks ressemblaient un peu à une loterie, et on a eu des matches gagnés après des remontées improbables", convenait-il. "Cela signifie qu'on a sûrement connu un brin de réussite, mais que l'on a également su rester calme et trouver les ressources tennistiques ou mentales pour continuer à se battre et gagner. L'ambiance dans le groupe est vraiment super, on se tire vers le haut, et j'aime penser que les règles d'or mises en place avec Audrey (Dujardin) et Gary (Williams) concernant la discipline, le fair play, le respect, l'ordre dans la chambre ou lors des repas jouent également un rôle dans la manière dont les enfants gèrent ensuite leur match sur le court. Quand il y a un écart de conduite, et c'est aussi arrivé ce week-end, on essaie de marquer clairement le coup, tout en laissant une possibilité de rachat, en espérant que la leçon porte."
Maxime Hawotte mettait, pour sa part, l'accent sur l'importance des doubles qui ont fini par faire la différence. "Le Brabant en remporte cinq pour trois au Hainaut, si c'est l'inverse on finit à 12-12 et ce sont les Hennuyers qui s'imposent cette fois au nombre de sets. On sait qu'il arrive souvent qu'un double joue un rôle décisif dans une rencontre de Coupe Davis, mais il permet aussi de travailler des coups différents qui peuvent se révéler précieux dans une carrière, on n'en parle guère, mais ce n'est pas à négliger."
Le plus intéressant lors de ce formidable week-end fut peut-être de constater à quel point de petites filles de sept ans, qui ont la taille du filet, arrivent déjà à se débrouiller une raquette à la main. A la fois craquant, impressionnant. et une note de consolation pour Philippe Van Loo, le capitaine liégeois, dont les trouvailles "moins de 9 ans", jusqu'ici inédites, se sont toutes bien comportées.
"C'est une satisfaction pour le travail accompli durant l'année, et un grand plaisir. Bien sûr, pour la Coupe, c'est caramba encore raté", sourit-il, "mais la manière dont les enfants m'ont fêté et remercié lors de la remise des prix m'a vraiment marqué, c'est inoubliable."
A Liège, on a peut-être le coeur un peu plus chaud qu'ailleurs, mais ses trois autres collègues ont également reçu et mérité une belle et juvénile salve d'applaudissements, sans eux pas de Young Talents Cup !
Trois questions à Thierry Van Cleemput
Q. Thierry, on peut dire que le succès de cette belle compétition s'est confirmé.
R. Le dimanche s'est en tout cas terminé dans une ambiance de dingue, chacun soutenant ardemment sa région. Chaque année, on a des rencontres sur le fil du rasoir, avec des atmosphères de Coupe Davis créées par les enfants eux-mêmes. A une heure de la fin de la rencontre on ne savait toujours pas qui allait gagner. Ces trois premières éditions valident le concept de la compétition, qui correspond à un besoin chez les jeunes, lesquels se réjouissent des semaines à l'avance de la jouer et pleurent lorsqu'ils ont passé l'âge d'y participer. Le but est également de stimuler les parents, et je pense qu'on y parvient, on a la possibilité de faire passer de bons messages dans un contexte sympa. Le sport véhicule des valeurs, mais à un certain niveau c'est aussi quelque chose de difficile pour un enfant, nécessitant des comportements adaptés, de la part de l'entourage également. Et il faut se convaincre que même si le jeune n'arrive pas ensuite à s'imposer chez les pros il y a de belles choses à retirer d'un tel parcours pour sa vie future.
Q. Un des objectifs de la BNP Paribas Fortis Young Talents Cup, entretenue notamment par les capitaines et leur équipe durant toute l'année, c'est la détection des talents en herbe, vous en avez encore découverts cette année ?
R. Oui. Plusieurs. On a l'opportunité de les voir à l'oeuvre, et tout le staff est là pour en juger, on voit bien que ça marche. Je ne vais pas citer de noms, sinon celui de Mila Dubart, apparue l'an dernier et qui confirme au niveau des meilleures de son âge. Sur un plan d'ensemble, on peut aussi se rendre compte des priorités techniques à mettre en oeuvre en fonction des lacunes que l'on constate, par exemple au service. Je voudrais ici saluer l'engagement, l'exigence de Justine Henin dont le club comptait sept représentant(e)s dans l'équipe du Brabant, elle suit vraiment de près leurs performances et leur évolution. Elle était là l'an dernier durant les deux jours, et elle a accepté cette année d'être la "marraine" de l'évènement, elle travaille, elle collabore, je la cite au titre de l'exemple qu'elle est pour rappeler que, même si on voudrait qu'il y en ait plus, on peut encore s'appuyer dans toutes les régions sur des clubs qui abattent un sacré boulot dans la formation.
Q. On va forcément déjà penser à l'édition 2025…
R. Avec les capitaines, la fédération, les présidents de région, on va faire le point sur ce que l'on a vécu. Voir ce qu'il est possible de faire, et surtout ce que l'on peut encore mettre en place pour attirer plus de jeunes à la compétition. Je rappellerai aussi que sans arbitre il n'y a pas de match, et qu'il y a eu des remarques déplacées à leur égard, une des rares fausses notes du week-end. Dans notre cahier des charges, c'est une question d'éducation qu'il faille recadrer un jeune ou un adulte.
Lire aussi ici.
- Finale : Brabant - Hainaut 14-10. Petite finale : Liège - Namur 16-8
- Prix du fair play : Juliette Brognez (- 9 ans, Hainaut). Prix de l'initiative : Hugo Frognier (- 11 ans, Liège). Prix du courage : Laure Piron (- 11 ans, Namur-Luxembourg)
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