Zizou Bergs s'incline devant son idole
Pour son premier quart de finale en Masters 1000, à Shanghai, Zizou Bergs n'a pas réussi à passer l'obstacle Djokovic. Avec ce formidable tournoi en Chine, c'est en tant que Top 40 qu'il abordera l'European Open la semaine prochaine, il est prêt pour le Heysel.
On savait tous qu'il avait du talent, du physique, de l'envie, et, au minimum, le potentiel d'un Top 50. Cet été, on s'est néanmoins posé des questions - et lui aussi - lorsqu'en pleine progression il a a tout d'un coup semblé perdu, perclus d'inquiétudes, en mal de coach, s'inclinant sept fois sur huit après avoir pourtant atteint la finale à Rosmalen. Sous l'oeil expérimenté d'un nouvel entraîneur, l'Allemand Jan De Wit, il a heureusement refait surface, revenant petit à petit au naturel et aux fondamentaux.
"Tout est parti de la préparation à l'US Open où j'ai commencé à retrouver jeu et conviction", dit le Limbourgeois. C'était une question de temps pour que tout se remette en place. De la Coupe Davis à Shanghai, il y a eu à nouveau des pas en avant."
Et pour cause, il a éliminé successivement sur les courts chinois Sebastian Korda (ATP 63), Casper Ruud (ATP 12), Francisco Cerundolo (ATP 21) et Gabriel Diallo (ATP 35) pour atteindre pour la première fois les quarts de finale d'un rendez-vous d'un tel niveau. Dans les moments de haute pression, il n'a pas tremblé.
"Ce fut un fantastique tournoi", résume-t-il, même si, bien sûr, un quart de finale contre Novak Djokovic, c'est encore autre chose. Un coup de pression supérieur, il allait s'en rendre compte, malgré le fait que le Serbe ait grandement souffert de la chaleur et de l'humidité lors des jours précédents, jusqu'à vomir sur le terrain. S'il s'est joué en deux sets (3-6, 5-7), ce fut un match accroché, acharné, avec même l'une ou l'autre séquence carrément hallucinante comme lorsque le 5e mondial renvoya cinq fois en lob un smash pas suffisamment décisif du Limbourgeois qui finit par expédier la balle dans le couloir. En cette fin de deuxième set, tout était ouvert pour Bergs, mais c'est Djoko qui a émergé, comme souvent dans les moments clés.
"J'étais en confiance, mais pas vraiment top parce que j'avais été victime d'une intoxication alimentaire la veille", révélait notre compatriote. "J'étais néanmoins suffisamment bien pour lui mettre le feu au tennis, voire plus. Le problème, c'est que lorsque vous jouez un gars pareil, après quelques temps cela commence à vous trotter dans la tête. Est-ce parce que j'ai grandi "avec lui" et qu'il a été une idole pour moi ? Je ne sais pas. J'ai quand même réussi quelques beaux coups, mais il me laissait la place pour jouer et je n'arrivais pas vraiment à sortir tout ce qu'il y avait en moi. Je manque d'expérience de ce genre de match, et c'est dans la mentalité belge de montrer trop de respect à l'adversaire, je dois encore apprendre à passer mentalement au dessus de ça, mais j'ai bien vu contre Alcaraz et Djokovic que si je peux jouer mon meilleur tennis il y a quelque chose à faire."
Au moment de serrer la main du vainqueur, malgré tout plein sourire, Zizou a d'ailleurs glissé : "Man, il faut que je cesse de t'idolâtrer !" Belle phrase, et bonne résolution. "Il s'agissait de ma première confrontation avec lui, c'est un chouette gars, il a un jeu très puissant", convenait le Serbe. "À certains moments, j'ai juste tâché de ramener une balle supplémentaire dans le terrain, pour le faire rater, ce qui s'est produit. J'aurais dû terminer le match à 5-4, mais il a livré un très bon jeu. J'étais un peu trop passif. Les conditions sont vraiment compliquées ces jours-ci, c'est un vrai défi pour tous les joueurs. J'ai simplement essayé de rester en vie sur le court. J'ai dû faire appel à tout pour arriver jusqu'ici."
Publié le 10-10-2025
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