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Zizou Bergs : "je ne m'attendais pas à faire aussi bien à Auckland"

C'est un scénario comme il en arrive parfois dans le tennis, un gros résultat au moment où l'on s'y attend le moins. Zizou Bergs a débarqué à Auckland sans grande illusion et il en repart vers Melbourne fort de sa première finale en ATP 250. Avec beaucoup de matches dans les jambes et de confiance dans la tête mais aussi peu de temps pour récupérer et se remobiliser avant son premier tour de l'Australian Open (dans la nuit de lundi à mardi pour nous).
 

Il l'a avoué tout de go : "C'est une nouvelle étape dans ma carrière mais pour être honnête le scénario n'était vraiment pas prévu."
Samedi, au terme de sa finale néo-zélandaise perdue contre Gaël Monfils, Zizou Bergs évoquait ainsi sa situation huit jours plus tôt, alors qu'il venait d'atterrir à Auckland.
"J'arrivais de Hong Kong, nous n'avions pu "booker" qu'un vol de nuit. J'ai débarqué le vendredi après-midi, pour jouer le premier tour des qualifs le lendemain, qui plus est contre Carreno Busta, le plus mauvais tirage. Je me disais "c'est dommage, tu te sens en forme et tu vas perdre tôt à cause des circonstances".
Le lendemain, l'Espagnol servit effectivement pour le match au deuxième set, mais le Limbourgeois trouva les ressources pour renverser la partie, ce qui allait encore être le cas à quelques reprises durant les sept rencontres disputées là-bas en huit jours, y compris la demi-finale où le Portugais Nuno Borges, 36e mondial, a également servi pour le match à 5-4 dans le troisième set. En finale, Zizou a donc néanmoins trouvé son maître (6-3, 6-4) en la personne d'un Monfils qui ne fait toujours pas son âge (38 ans).
 
"Les autres le regardent différemment"
 
"On l'avait bien préparée cette finale, avec scouting et vidéo, mais, dans des conditions de vent et de soleil pas faciles, Gaël est quand même parvenu à me surprendre", reconnaît notre compatriote. "Au premier set j'étais un peu perdu et frustré, je l'avoue, cela m'a pris un peu de temps pour savoir ce que je devais faire contre lui, mais au deuxième je n'étais pas loin de revenir de nouveau à 5-5. C'était juste pas assez, et il y a certainement des leçons à en tirer avec Kristof (Vliegen), on est sur la même longueur d'onde."
La collaboration avec son nouveau coach, et les petites adaptations de jeu apportées, ont, semble-t-il, déjà porté quelques fruits. "Je ne suis pas surpris", souligne Vliegen, "il faut reconnaître que la plupart des joueurs qu'il a battus à Auckland, entre Top 50 et 90, étaient à sa portée, mais ce qu'il a réalisé n'est pas banal pour autant, les autres vont désormais le regarder différemment. J'attends des résultats, en voilà déjà un gros sur lequel on peut continuer à travailler. Ces victoires ne lui ont pas été données, il est vraiment allé les chercher."
 
A présent, il va falloir digérer tout ça sur deux jours, avec le voyage depuis la Nouvelle Zélande et le décalage de deux heures avec Melbourne. "Il n'a mal nulle part, le tennis et le caractère sont là, et on va tout faire pour le garder frais physiquement et mentalement. Quand on arrive tardivement sur un Grand Chelem c'est parce qu'on a bien joué avant", continue Kristof Vliegen. L'adversaire qui attend Zizou au premier tour australien, ils ont en tout cas eu l'occasion de le voir à l'oeuvre puisque l'Argentin Diaz Acosta, 78e mondial, était lucky loser à Auckland où il a été largement dominé en quart de finale par le même Monfils. C'est surtout un joueur de terre battue, même s'il a tout de même battu Cameron Norrie en Nouvelle Zélande. Le Britannique, peu à l'aise, en a d'ailleurs dégoupillé de frustration, jetant de rage sa raquette qui a heurté une spectatrice, heureusement sans la blesser.
 
L'Australie sourira-t-elle enfin à Greet Minnen ?
 
C'est avec un staff technique renouvelé, et après un stage de six semaines à Ténérife, que Greet Minnen (WTA 94) aborde cet Open d'Australie qui ne lui a jamais vraiment réussi, même si c'est la cinquième fois qu'elle participe au tableau final et si elle y aime la rapidité des courts. Privée de son coach Philippe Dehaes, dont elle appréciait l'apport sur le terrain comme en dehors mais qui est contraint au repos par de sérieux problèmes de dos, elle poursuit en compagnie du Bastognard Xavier Moureaux, du Hollandais Fred Hemmes Jr, et du préparateur physique Thomas Deschamps, avec lequel elle a bossé dur sous l'agréable soleil canarien. "J'ai toujours eu du mal à aborder l'année en Australie, sans beaucoup de rythme et avec d'emblée un Grand Chelem", dit-elle. "Ces six semaines à Ténérife m'ont permis de m'entraîner dehors, avec d'autres joueuses, et de mieux me préparer, avec un gros travail physique pour pouvoir rester plus longtemps dans l'échange et construire le point en avançant. Je sens que cela m'a fait du bien, j'ai déjà livré quelques bons matches à Hobart (sortie des qualifications, elle a été éliminée en 1/8e de finale, ndlr)."
 
Sur le papier, la tâche qui l'attend au premier tour (dans la nuit de dimanche à lundi, au petit matin pour nous) semble en principe accessible, face à une qualifiée, 195e mondiale, Destanee Aiava, qu'elle a éliminée en trois sets à Toronto l'an dernier. Sauf qu'il s'agit d'une Australienne, et qu'elle va être portée par le public, ce qui risque fort de changer la donne. "On s'en doute et on s'y prépare. C'est une bonne joueuse, agressive, et elle a déjà gagné trois matches à Melbourne pour en arriver là. Certains me parlent de Danielle Collins au deuxième tour comme si j'y étais déjà, mais je vous jure que je n'y pense pas une seconde", sourit celle dont l'ambition serait d'intégrer le Top 50 mondial en fin d'année.

 

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