Ysaline Bonaventure a déjà gagné 50 places en 2018
Malgré la cruelle défaite et les yeux humides essuyés en Vendée, les lendemains de Fed Cup ont plutôt souri à Ysaline Bonaventure - comme d'ailleurs à Alison Van Uytvanck. La Stavelotaine s'est non seulement qualifiée pour le tournoi WTA de Budapest, mais elle s'est hissée jusqu'en quart de finale, pratiquant un tennis digne du Top 100 qu'elle brigue à 23 ans.
Au moment d'entamer 2018, Ysaline Bonaventure pointait à la 183e place mondiale et confiait que son premier objectif de l'année serait d'atteindre son meilleur classement (WTA 141, en juillet 2016). Moins de deux mois plus tard, elle a déjà fait mieux, puisque lors du classement actualisé ce lundi elle a gagné 50 places et se retrouve 133e mondiale. L'objectif Top 100 semble à portée de raquette, dans la mesure où elle n'a que trente points à défendre avant début juin et se situe à approximativement 170 points de la 100e place. Si elle n'a pu se qualifier pour l'Australian Open - une déception -, elle a battu cette année pour la première fois de sa carrière deux joueuses avoisinant le Top 50 (Putintseva à Auckland puis Vekic à Budapest) et atteint les quarts de finale d'un tournoi WTA dans la capitale hongroise - une première là aussi.
En qualif, elle a éliminé... une des demi-finalistes
A Budapest, elle s'est d'abord qualifiée en éliminant joliment au terme d'un grand combat (2 h 22) la 121e mondiale slovaque Viktoria Kuzmova (6-7 (8), 7-6 (4), 6-3)... qui fut finalement repêchée comme lucky loser et s'est retrouvée en demi-finale après avoir éliminé Cirstea, Lisicki et Martic. Pour atteindre les quarts de finale, Ysaline a donc sorti Donna Vekic 6-4, 6-1, avant de jouer un peu plus tard dans la journée un double et de le perdre au super tie-break avec la Hongroise Reka Jani face à... Kirsten Flipkens et Johanna Larsson. Un rien too much ? Lorsqu'on l'a retrouvée vendredi menée 5-0 par l'Allemande Mona Barthel, top 70 mondiale, en quart de finale et faisant appel au kiné pour une blessure au pied, on a pu se poser la question. "Cette ampoule était là depuis quelques jours, elle s'était un peu aggravée, mais elle n'est pas la cause du 5-0, j'étais un peu stressée, je commettais de bêtes fautes, et elle jouait très bien", corrigeait-elle.
"Je ne pensais pas que cela irait si vite... mais je ne suis pas surprise"
Par la suite, on a bien vu qu'Ysaline, avec son redoutable coup droit de gauchère, n'était pas aussi loin de son adversaire, loin s'en faut. "J'ai su me reconcentrer, et de nouveau mieux servir." Elle est revenue à 5-3, deux balles de break sur service adverse, et au deuxième set elle a encore eu deux balles de break pour mener 2-1 avant que son adversaire ne lui prenne son engagement pour gagner 6-3, 6-4. Les stats montrent bien que la différence pour aller en demi-finale s'est faite sur quelques points, Ysaline s'octroyant 8 balles de break, soit 3 de plus que son adversaire, pour une seule transformée malheureusement. "Je suis quand même super contente de mon niveau, de ma forme du moment, j'espère que ça va continuer", souriait-elle. "Un premier quart de finale, mon meilleur classement... je ne pensais pas que cela irait si vite, en même temps je ne suis pas non plus vraiment surprise, je me sentais déjà très bien en fin de saison dernière au tournoi de Toronto (un 60.000 dollars qu'elle a gagné, ndlr), et je sais que j'ai bien bossé."
"Satisfaite de ma progression sur le plan mental"
La Stavelotaine récolte à l'évidence les fruits d'un travail de longue haleine, notamment physique, et s'aperçoit aussi de l'importance que peut avoir un psychologue, en l'occurrence un spécialiste hollandais, sur un parcours sportif. "Je n'en étais pas forcément convaincue, mais je commence réellement à m'en rendre compte", convient-elle. "C'est de ma progression sur le plan mental que je suis la plus satisfaite, je ne dois pas perdre mon sale caractère car j'en ai besoin (sourire), en revanche je ne perds plus des points ou des jeux parce qu'il y a des choses qui se sont passées avant et que je n'ai pas digérées. Même si je n'ai pas joué, la Fed Cup a en effet été positive, j'ai pu m'entraîner avec les autres filles toute la semaine, cela s'est très bien passé, et cela a été bénéfique." Pour Alison Van Uytvanck également, à l'évidence...
Indian Wells ?
Son beau parcours hongrois prive Bonaventure du tournoi d'Acapulco cette semaine. "Il était quasi impensable d'être au Mexique à temps pour les qualifications", continue-t-elle. "Je vais retourner m'entraîner au moins une semaine en Hollande. Voire un peu plus... j'attends de savoir si je peux entrer dans les qualifs d'Indian Wells, il faudrait que vingt filles devant moi n'y soient pas."
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