Yannick Reuter : "J'arrête de courir après les points et j'entame des études"
A 27 ans, Yannick Reuter a décidé de ne plus arpenter le circuit international en tous sens.
Il jouera encore au tennis et continuera de s'entraîner, de disputer des tournois pas trop loin de chez lui, "mais j'arrête de courir après les points un peu partout en espérant me relancer au classement et me retrouver en position de disputer au moins les qualifications en Grand Chelem", dit l'Eupenois parfait trilingue (français, allemand, anglais), "je n'ai plus la motivation pour ça, en avril j'entame des études - essentiellement par correspondance - de sport business, durant trois ans, au sein d'une haute école de Düsseldorf."
Depuis neuf ans, Yannick Reuter, formé au Centre AFT de Mons, tente de réaliser son rêve tennistique sur le circuit international. Des tournois Futures aux Challengers, il a sillonné l'Europe et même le monde. C'est fin 2016, avec notamment une finale au Challenger de Brest après une victoire sur Jérémy Chardy, que sa carrière a connu son point d'orgue. Il est alors entré dans le Top 200 (meilleur classement ATP 195) et a pu participer aux qualifications de l'Australian Open (où il a passé un tour), Roland Garros et Wimbledon en 2017, respectivement éliminé par Frances Tiafoe, Casper Ruud et Paul-Henri Mathieu. Il n'a pas eu le bonheur de son pote Germain Gigounon, qui, en 2015, avait pu affronter Richard Gasquet au premier tour du tableau final, Porte d'Auteuil, sur le court Suzanne Lenglen, et n'a pu lui non plus maintenir le cap, finissant l'année à la 440e place mondiale. Aujourd'hui retombé 485e, il en tire les conclusions et oriente sa tête bien faite vers d'autres horizons, sans ranger la raquette pour autant.
"Je ne me vois pas entraîneur de tennis"
"Pour se dire professionnel, il faut au minimum faire partie du Top 200/250", souligne Yannick. "Je change d'optique de vie, et j'aurai besoin de temps pour étudier, mais je ne tourne pas pour autant le dos au tennis de compétition, je compte encore jouer des matches et des tournois, notamment l'été, en Belgique, en France, en Allemagne, niveau Messieurs 1, mais aussi Future, voire Challenger selon le classement que j'arrive à conserver. Je continue de m'entraîner à fond, je veux garder un bon niveau, et, qui sait, ce sera peut-être même plus rentable. Pour espérer aller plus haut, il faut une structure (à sa meilleure période récente, il était suivi par Christophe Delheille, ndlr), mais c'est un cercle vicieux parce que ce n'est pas tenable financièrement et les gens ont leurs propres priorités. Honnêtement, j'en avais vraiment assez de courir après les points dans des endroits et des hôtels pourris, j'y avais déjà songé à l'été 2016, mais j'avais finalement choisi de tenter une dernière fois le coup avec Christophe. Après mes études, je me vois bien travailler pour une marque de sport. Entraîneur de tennis ? Très peu pour moi. Un petit "one shot" à la rigueur, mais passer toute la journée sur le court, à donner des cours, on va dire que ce n'est pas ce qui me convient."
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