Wimbledon : une belle finale, mais perdue pour Elise Mertens
Après le monumental bras de fer entre Carlos Alcaraz et Novak Djokovic en finale messieurs, il restait du public en soirée sur le Center Court de Wimbledon pour une finale de double dames qui fut une propagande pour la discipline. Malheureusement, Elise Mertens, associée à l'Australienne Storm Sanders, l'a perdue 5-7, 4-6, malgré quelques beaux points, face aux expérimentées Su-Wei Hsieh et Barbora Strycova.
Alcaraz étrennera son titre contre Goffin
C'est un moment historique, un match référence, que l'on a vécu dimanche sur le gazon sacré de Wimbledon avec le triomphe en cinq sets de Carlos Alcaraz face à Novak Djokovic. Pas vraiment une passation de pouvoir, le Serbe a été trop près de faire basculer le match en sa faveur. Il se souviendra de deux mauvais revers dans le tie-break du deuxième set, et surtout de la volée penalty pour faire 2-0 dans le 5e set qu'il a envoyée dans le filet, comme Roger Federer du 40-15, deux balles de match, dont le Suisse n'a pas profité contre lui sur ce même gazon en 2019. C'est le tennis. Mais on a la confirmation en temps réel du "Big One" du futur (c'est la première fois depuis 2022 que ce n'est pas un membre de ce que l'on appelait le Big Four qui gagne Wimbledon) et qu'avec pareil obstacle sur son parcours il ne sera pas aussi simple pour Djoko de porter son nombre de Grands Chelems gagnés au delà de toute limite.
On a également la certitude de vivre encore, pendant au moins un an ou deux, le genre de grands matches surréalistes dont on ne se lasse pas depuis quinze ans, parce que ce coup d'arrêt pourrait bien constituer une nouvelle source de motivation pour le vaincu du jour qui n'en serait que plus dangereux. Coup d'arrêt qui confirme à quel point, et pour la deuxième fois dans le cas du Serbe, réaliser un Grand Chelem sur la saison, autrement dit remporter les quatre majeurs la même année, est devenue une tâche quasi surhumaine même pour des "extraterrestres". Rod Laver peut encore dormir tranquille.
Quant à Carlos Alcaraz, même après un moment aussi renversant, sa jeune vie continue, il a rendez-vous vendredi à Nice avec... David Goffin à l'occasion de la Hopman Cup, disputée auparavant début janvier à Perth en Australie et reprogrammée en été sur la Côte d'Azur, à l'initiative de Tennium, la société de Kristoff Puelinckx qui organise l'European Open d'Anvers. La compétition met aux prises six équipes nationales mixtes, une joueuse, un joueur, soit Elise Mertens et David Goffin pour la Belgique, qui ouvrira le feu jeudi à 15 h contre la Croatie de Donna Vekic et Borna Coric, et se retrouvera donc vendredi à 16 h face à l'Espagne de Rebeka Masarova et Carlos Alcaraz.
"Pourquoi laisser tomber une finale de Grand Chelem ?"
Au vu du feu d'artifice d'émotions précédent, on pouvait craindre que la finale du double dames, sur le coup de 20 h 30 belge, ne tombe complètement à plat, dans l'indifférence générale et devant des banquettes vides. On ne dira pas que ce fut l'effervescence mais il y a quand même eu de l'ambiance et on a vécu un bon match, intéressant, vibrant, accroché, lors duquel la Tchèque Strycova a fait la différence dans les moments importants, alors que l'équipière de notre compatriote, Storm Sanders, a dû abandonner quatre fois son service. La paire Hsieh/Strycova avait déjà gagné le tournoi en 2019. "Depuis, je suis devenue maman et nous avons toutes les deux réalisé un come back, ce qui rend le moment spécial, mais, là, c'est vraiment mon dernier Wimbledon", a expliqué la Tchèque.
Elise Mertens était déçue, mais avec le sourire. "C'était un match compliqué, dans lequel ma partenaire a éprouvé des difficultés à garder sa mise en jeu. De mon côté, je n'ai pas trop mal servi, c'était serré, il n'a pas manqué grand-chose. Mais je me suis vraiment bien amusée avec Storm, cela m'a fait du bien après mon élimination au deuxième tour du simple." On répète souvent à la Limbourgeoise, y compris Kim Clijsters, qu'elle devrait plus privilégier le simple, où ses résultats sont en dents de scie, surtout compte tenu des blessures récurrentes dont elle se plaint (dos, hanche, épaule). Ce n'est pas ce dernier rendez-vous majeur, et les 350.000 euros (divisés par deux) attachés à la place de finaliste, qui vont l'y inciter. "Je pense que cela n'arrivera pas", insiste-t-elle, "pourquoi devrais-je laisser de côté une finale de Grand Chelem ? Jouer le double prend d'habitude une heure, j'ai assez d'énergie pour assumer ça."
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