Wimbledon : un goût amer pour Zizou Bergs
Les quatre Belges engagé(e)s dans le tableau final de Wimbledon étaient tou(te)s à l'affiche de la première journée. Elise Mertens et Greet Minnen se sont qualifiées. Alison Van Uytvanck et Zizou Bergs ont été éliminés. La pilule est surtout amère pour le Limbourgeois battu par le Français Arthur Cazaux au super tie-break du 5e set, après 4 h 39 de combat alors qu'il a été mené deux manches à zéro. David Goffin remplace quant à lui Andy Murray et jouera ce mardi contre Tomas Machac.
Sur le gazon londonien, il s'était mis en tête de confirmer son parcours de Roland Garros, voire de faire mieux, mais Zizou Bergs n'ira pas plus loin que le premier tour à Wimbledon. On ne pourra pourtant pas dire qu'il ne s'est pas battu jusqu'au bout dans une partie "rollercoaster" qu'il aurait tout aussi bien pu remporter face à Arthur Cazaux, 21 ans, 98e mondial. Le Français n'est pas plus fort que lui... mais il a su parfaitement jouer les deux derniers points du super tie-break après plus de 4 h 30 de jeu.
On peut dire à la fois que le Limbourgeois a eu plus d'une fois la possibilité de prendre le meilleur sur son adversaire - il n'a transformé aucune des sept balles de break qu'il s'est octroyées - mais en même temps que le fait d'être allé aux cinq sets ressemble à un petit miracle quand on sait qu'il a été mené 1-6, 4-6 après un laborieux début de partie. "Je n'ai malheureusement pas toujours su jouer mon meilleur tennis, j'espérais mieux", reconnaissait-il, "en revanche j'ai montré que j'étais mentalement là, j'ai continué à essayer et à me battre, même mal embarqué au départ dans un match d'une longueur dont je ne pouvais encore que rêver il y a peu."
Zizou est donc en quelque sorte revenu de nulle part en remportant les troisième et quatrième sets, chaque fois au tie-break, et à 6-6 dans la cinquième manche il a été mené 0-7 et 3-8 avant de revenir à 8-8 dans le super tie-break décisif. "Les deux dernières balles qui font la différence (8-10) me font moins mal que les possibilités de break précédentes que je n'ai pu mettre à profit, parce que c'est surtout lui qui les a très bien jouées", relevait-il. "Je dois dire que le gars n'a pas flanché malgré les deux tie-breaks perdus, les balles de break et la pression sur son service. Chapeau à lui. Mais quand on a l'ambition, comme moi, de franchir encore un cap, et que l'on échoue ainsi d'un cheveu, cela laisse un goût amer. Faire face aux difficultés, tomber, se relever, il en a toujours été ainsi pour Zizou Bergs."
Elise Mertens face à Emma Raducanu
On peut dire que la 33e mondiale n'a pas mieux commencé son premier tour que son "collègue" limbourgeois, puisque, face à la Japonaise Nao Hibino, 98e mondiale, Elise Mertens s'est retrouvée menée et dominée 2-6. On sait que notre compatriote est plutôt du genre à grandir dans un tournoi du Grand Chelem, surtout quand elle relève tout juste de blessure (cette fois aux muscles fessiers), et c'est ce qu'elle a fait dès 2-1 dans le deuxième set pour renverser les rôles (6-2, 6-4). "Mon adversaire a très bien joué d'entrée, mais je me doutais qu'elle ne pourrait tenir trois sets ainsi", disait Elise. "J'avais besoin d'un peu de temps pour trouver mon rythme, j'ai commencé à prendre plus d'initiatives et à mieux bouger."
Au deuxième tour, c'est un grand court, voire même le Central, qui attend la Limbourgeoise, puisqu'elle hérite d'une "star" anglaise dans son genre, la jeune prodige Emma Raducanu qui, souvenez-vous, a remporté l'US Open 2021 à 19 ans en sortant des qualifications et sans perdre un set. Depuis, cela se passe beaucoup moins bien pour la jeune fille, aujourd'hui retombée 135e mondial, sous le poids des blessures et de la pression médiatique. "Ce sera la favorite du public et ce qu'elle a réalisé à New York était incroyable", dit Elise, "mais tout le monde évolue, ce qui m'intéresse, ce que je veux savoir, c'est comment elle joue aujourd'hui, pas son palmarès, je suppose que c'est ce qu'on appelle l'expérience."
Greet Minnen attend la finaliste de Roland Garros
C'est une amie et équipière de double qui attendait Greet Minnen lors de ce premier tour, une Anglaise qui plus est, en la personne de Heather Watson, 198e mondiale, bénéficiaire d'une wild card. Le genre de match pas forcément facile à gérer, mais que la protégée de Philippe Dehaes a su mener à bon port. Après un début de match qui s'annonçait tranquille (4-1), notre compatriote s'est pourtant retrouvée menée 4-5 service adverse à suivre, avant de prendre l'engagement de l'Anglaise deux fois de suite sur des jeux blancs (7-5). Dans le dernier jeu du deuxième set, elle est également revenue de 40-0 pour prendre le service de Watson et remporter le match 6-4.
"Je ne sais pas comment je suis arrivée à gagner ce jeu-là, sinon que j'ai cru en moi", reconnaissait-elle. Il vaudra mieux que ce soit encore le cas au deuxième tour qui sera d'un tout autre calibre face à l'Italienne Jasmine Paolini, 7e mondiale, finaliste surprise de Roland Garros début juin après une victoire à Dubaï et avant une récente demi-finale sur gazon à Eastbourne. "Elle joue très bien ces derniers mois, sur toutes les surfaces", dit Greet, "elle est en confiance, donc ce sera très dur, mais c'est un beau challenge, quand je joue bien je peux moi aussi embêter pas mal de monde."
Alison Van Uytvanck sous le stress
Face à une qualifiée ukrainienne, Yuliia Starodubtseva (WTA 153), Alison Van Uytvanck, elle-même retombée 254e mondiale et bénéficiant d'un classement protégé, espérait donner un coup de boost à un difficile et ingrat comeback, mais elle a perdu 4-6, 3-6, sans arriver à vraiment s'exprimer. "J'ai joué à 50 % de ce que je fais à l'entraînement", disait-elle, "Je ne suis pas arrivée à me sortir du stress, je ne me suis pas sentie bien sur le court, c'est frustrant. J'ai pourtant assez d'expérience et joué suffisamment de matches sur gazon, on croit qu'avec l'âge cela va mieux se passer, ce n'est pas le cas. Le corps sen ressent également, puisque je me suis occasionné une élongation au mollet lors du deuxième set. Je sais que cela n'arrange rien pour la suite, mais j'ai besoin de repos, physique et mental, il y a un an que je n'ai plus pris vacances."
Alison a épuisé à Londres ses possibilités de classement protégé en Grand Chelem (il lui en reste deux en tournois WTA), elle devra donc se classer en ordre utile pour pouvoir participer aux qualifications à l'US Open.
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