Wimbledon : trois Belges de plus au deuxième tour
Ruben Bemelmans, qui affronte Daniil Medvedev ce mercredi (en 2e match, sur le Court 16, à partir de 12 h 30), n'est plus le seul Belge au deuxième tour sur le gazon londonien. Steve Darcis, Kirsten Flipkens et Yanina Wickmayer l'ont rejoint. Leurs adversaires n'étaient certes pas inaccessibles, encore fallait-il se qualifier. Alison Van Uytvanck, par contre, a sombré. Quatre Belges qui passent sur sept, sans David Goffin, ce n'est pas mal.
Pour Steve Darcis, qui se plaint du dos depuis dix jours ("un peu d'inflammation, mais ça ira"), le premier tour contre le Lituanien Ricardas Berankis était un match "à gagner", ce qui a été fait non sans mal puisque le Liégeois s'est retrouvé mené deux sets à un, s'imposant 4-6, 6-3, 2-6, 6-4, 6-3 après 3 h 06 de jeu. "On me disait que c'était un tirage avantageux", glissait-il, "mais je savais que ce serait difficile. Ce gars a été longtemps blessé, mais il revient bien, il a notamment remporté un tournoi Challenger récemment." Ancien numéro un juniors de 27 ans, actuel 196e mondial, Berankis avait atteint l'an dernier son meilleur classement, 50e mondial. "C'est bien ce que je disais. J'ai certes eu de moins bons moments, mais j'ai fait un bon match, c'est lui qui m'a mis beaucoup de pression, il a joué très vite et n'a pas raté beaucoup. En prenant autant de risques je m'attendais à ce qu'il rate un peu plus, mais je me suis bien accroché, j'ai parfois attendu que l'orage passe, il a eu un ou deux mauvais jeux en deux sets, ça ne pardonne pas sur herbe."
Contre Ferrer
Au deuxième tour, jeudi, Steve se retrouvera face à David Ferrer qui a causé une petite surprise en éliminant Richard Gasquet lequel semblait à l'aise sur le gazon. L'Espagnol de 35 ans, moins performant depuis quelques temps (ATP 39), s'est montré solide. "Il semble remonter un peu la pente, parfois il ne faut pas grand-chose pour des joueurs comme ça", souligne Darcis. "Je pense avoir des armes pour l'embêter un peu, mais il faudra un match du style de celui contre Rafael Nadal ici en 2013, parce qu'en face c'est un gros physique qui va faire deux fautes directes sur tout le match, si je me contente de "limer" du fond ça va pas le faire. Ceci dit, sur cette surface, il vaut quand même mieux Ferrer que Roger (Federer) ou Djokovic." Après Wimbledon et avant l'Amérique, Steve a prévu de faire une pause pour assister à la naissance de son deuxième enfant, une petite soeur pour Camille qui se prénommera Ana (comme Ivanovic).
Kirsten face à la numéro un mondiale
Avec des hauts et des bas, Kirsten Flipkens a maîtrisé son premier tour face à la Japonaise Misaki Doi, 57e mondiale, 6-4, 6-3. S'il lui a fallu six balles de match pour s'imposer, elle a mené 5-3 dans le premier set et 5-1 dans le deuxième. A 31 ans, l'ancienne demi-finaliste du tournoi (2013) se sent toujours à l'aise sur la surface. "C'est un miracle", souriait-elle, "La semaine dernière, à Eastbourne, mon épaule m'a fait tellement mal que mes yeux se sont brouillés, j'ai failli tomber dans les pommes. Heureusement, il n'y avait rien de déchiré, ni de cassé, ce n'était pas idéal, mais j'ai pu à nouveau servir à l'entraînement la veille de ce premier tour, j'avoue avoir été assez surprise que cela fonctionne aussi bien 24 heures plus tard. J'ai su rester calme et alerte, même lorsqu'elle a sauvé les balles de match, de belle manière d'ailleurs je n'avais pas grand-chose à me reprocher." Au deuxième tour, la Campinoise se coltinera rien moins que la numéro un mondiale, Angelique Kerber, qui n'arrive certes pas à retrouver sa superbe de l'an dernier mais qui sera forcément un autre calibre. "Qui que ce soit en face, je vais jouer mon jeu, sur mes qualités, je viens déjà d'affronter une gauchère c'est un avantage (sourire)."
Yanina retrouve la gagnante de Roland Garros 2016
Yanina Wickmayer s'est fait plaisir en gagnant d'entrée face à l'Ukrainienne Katerina Bondarenko (WTA 112), dominant la première manche 6-2 après avoir mené 4-0, et remontant un handicap de 1-4 lors de la seconde pour émerger 7-5, surtout grâce à son service. Il lui a fallu cinq balles de match pour s'imposer. "Pour quelqu'un comme moi qui n'a pas une confiance de dingue, qui n'a pas gagné beaucoup de rencontres, qui joue mieux à l'entraînement qu'en match, qui a vu sa préparation à Roland Garros tomber à l'eau en raison d'un problème au poignet, c'est le genre de victoire qui fait du bien", disait-elle, "il y a eu quelques moments de doute, mais dans l'ensemble le niveau était correct. Dans le deuxième set, j'ai trop voulu faire la différence, je me suis tendue, mais dès que je me suis de nouveau relâchée mes retours sont mieux partis, revenir de 1-4 et gagner, malgré le stress au moment de conclure, pouvoir rejouer dans deux jours, ça aide. Kim était là pour me soutenir et me faire un câlin (sic), elle connaissait Bondarenko mais je n'avais pas besoin d'elle pour savoir que son coup droit est son point faible." Ce n'est pas le cas de l'Espagnole Garbine Muguruza qui l'attend jeudi, 15e mondiale, mais finaliste de Wimbledon il y a deux ans et gagnante de Roland Garros la saison dernière. "Elle n'est pas terrible cette saison ? Elle a quand même plus de victoires que moi", rigole Wickmayer, "lui mettre un peu de pression est sans doute plus facile sur gazon, mais si on la laisse diriger elle est de toute façon très dangereuse. Je l'ai affrontée une fois... la pire semaine possible, lors de son titre à Roland, mais je ne vais certainement pas jouer battue, en tennis on ne sait jamais."
Alison n'avait pas les jambes
Déception en revanche pour Alison Van Uytvanck, revenue pour l'instant tout juste dans le Top 100. Sortant des qualifications, elle n'avait pas une adversaire facile avec la Russe Ekaterina Makarova (WTA 47) qui aime le gazon anglais. Alison s'est inclinée 6-3 et 6-1 en 57 petites minutes, mais surtout elle n'a jamais donné l'impression d'être dans le match. "Elle a très bien joué, mais je n'y étais pas", confessait-elle. "Je n'avais pas les jambes. Je les ai senties lourdes dès l'échauffement. On a attendu très longtemps, on nous a changé de court, ce sont des choses qui arrivent, je crois que j'ai besoin d'un peu de repos."
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