Wimbledon : David Goffin expéditif, Greet Minnen renversante
David Goffin a poursuivi sur la convaincante lancée de son premier tour de la veille et n'a guère été inquiété mercredi par le jeune Argentin Sebastian Baez pourtant 35e mondial mais surtout joueur de terre battue. Le prochain adversaire du Liégeois, vendredi, le Français Ugo Humbert risque d'être autrement dangereux. Tandis que Yanina Wickmayer n'a pu soutenir les cadences infernales de Jelena Ostapenko, Greet Minnen a réalisé l'exploit de sa carrière en dominant Garbiñe Muguruza.
Moins de quatre heures sur le court
David Goffin se demandait ce que pouvait donner le tennis du nouveau-venu argentin, Sebastian Baez, sur le gazon, et il a pu constater que si le Sud-Américain de 21 ans "a réalisé d'excellents résultats sur terre battue, on voit bien qu'il manque d'expérience sur herbe". "J'ai pu en profiter pour m'imposer assez facilement (6-1, 6-2, 6-4)", continuait notre compatriote, "qui plus est son service n'a pas très bien fonctionné, au contraire du mien." Voilà donc le Liégeois au troisième tour du Grand Chelem londonien en étant resté sur le court moins de quatre heures au total. "C'était encore un peu meilleur qu'au premier match", constatait-il, "et je vais cette fois pouvoir bénéficier d'un jour de repos pour m'entraîner (s'il ne pleut pas) et me relaxer avant le match de vendredi.". Ce sera donc contre le Français Ugo Humbert, un vrai spécialiste des courts verts celui-là, qui vient d'éliminer le finaliste de Roland Garros Casper Ruud. "L'an dernier, Ugo a gagné Halle sur gazon, avant de connaître une période plus difficile. C'est quelqu'un qui est capable de se lâcher, de jouer de manière hyper agressive, voire même de devenir "intouchable", et ce sont des circonstances qu'il aime bien, on verra", remarquait David. "Mon dernier Wimbledon, en 2019, était aussi mon meilleur. Je m'étais très bien préparé, ce qui n'a pas vraiment été le cas ici, mais je ne me plains pas de mon niveau actuel, et j'espère encore pouvoir améliorer l'une ou l'autre petite chose en cours de tournoi." Le Français ne veut pas non plus "s'arrêter là", mais il sait que "David est un sacré client". "On s'est beaucoup entraîné ensemble, ça va être un super match", conclut-il.
Yanina mise sous pression
Cela ne pouvait être plus contrasté. La grande différence entre les deux tours, le premier dominateur face à la Chinoise Lin Zhu 99e mondiale, et le deuxième sous pression contre la 17e mondiale Jelena Ostapenko, a manifestement pris de court Yanina Wickmayer, éliminée sur un double 2-6. Elle reconnaissait n'avoir pu contrôler un match où la lauréate de Roland Garros 2017 a enfilé presque deux fois plus de coups gagnants (45 en 16 jeux) que de fautes directes (28). Il faut bien reconnaître que lorsque la Lettonne, qui frappe sur tout, tape aussi juste, elle est difficile à jouer. "Normalement, elle commet plus d'erreurs, et alors on a une chance", dit Yanina, "j'ajoute que le score est sévère. Il y a eu beaucoup d'égalités; elle est chaque fois arrivée à sortir le coup qui tue, peu de filles jouent sur un tel tempo, elle est très atypique." Lors de ce Wimbledon, la 603e mondiale anversoise a eu le sentiment de revenir très proche d'un niveau Top 100, "avec encore des points à travailler "step by step", service, retour, mais je sens bien que je suis sur la bonne voie", insistait-elle, "aujourd'hui elle m'a mise constamment sous pression, et je n'en suis pas sortie, c'est son mérite." Yanina continue désormais en double sur l'herbe londonienne avec Putintseva, avant de retomber en juillet sur un 25.000 dollars au Portugal, et d'utiliser ensuite son classement protégé en tournée américaine au mois d'août jusqu'à l'US Open, avec cette fois des points ATP à la clé pour retrouver une place plus conforme dans la hiérarchie.
Greet Minnen, 6-0 en 19 minutes !
Il y a un mystère Garbiñe Muguruza, même sur un circuit féminin où l'on n'est plus à quelques montagnes russes près. Toujours 10e mondiale, capable de gagner Roland Garros, Wimbledon, le Masters, d'être numéro une mondiale, elle peut tout aussi bien plonger dans des profondeurs insondables, comme de perdre un deuxième set 6-0 en 19 minutes dans un match interrompu la veille par l'obscurité alors qu'elle était déjà menée une manche à zéro. Cela a-t-il à voir avec le fait qu'il n'y a pas de points à gagner cette année, ce qui fausse un peu la donne sur le site on le sent bien ? Sans pour autant enlever une once aux immenses mérites de Greetje Minnen, 88e mondiale, qui a réalisé là le plus grand exploit de son encore jeune carrière (24 ans), on ne peut que s'interroger. Greetje, elle, n'en a cure, comme vous le pensez. Mardi, l'obscurité l'avait empêchée de poursuivre sur une lancée gagnante (6-4), ce qui pouvait jouer dans les cartes de son adversaire. Elle ne s'est pas démontée pour autant, a encore regardé le match de Serena à la télé, et a bien dormi malgré l'adrénaline. "L'objectif était de la prendre immédiatement à la gorge, avec le tennis agressif que je veux jouer", dit-elle. Cela a si bien fonctionné qu'elle n'a laissé que sept points à l'Espagnole en six jeux. "Bien sûr, elle a déjà été dans une meilleure forme, mais si elle a commis beaucoup de fautes, mon jeu y est aussi pour quelque chose. J'ai connu un printemps difficile (grippe, corona, blessure à l'épaule), et voilà que je remporte ma plus belle victoire dans le plus beau tournoi au monde. Je sais que j'ai le potentiel pour jouer Top 30/Top 20,je le vois bien à l'entraînement, j'ai une marge de progression pour les deux ou trois ans à venir." En attendant, elle disputera son deuxième tour ce jeudi, en deuxième match sur le court 15, face à la Chinoise Qinwen Zheng, 19 ans, 52e mondiale, qui a pour sa part éliminé l'Américaine Sloane Stephens au premier tour.
Elise Mertens sauve deux balles de match
Elise Mertens n'avait toujours pas retrouvé son meilleur tennis, ni la confiance qui va avec, mercredi soir lorsqu'elle a affronté une joueuse en principe largement à sa portée, la Hongroise Panna Udvardy, 100e mondiale, au point que la Limbourgeoise a perdu la première manche 3-6 et sauvé deux balles de match ensuite avant d'accrocher le tie-break 7-5 avec le caractère qu'on lui connaît, tandis que les deux joueuses se plaignaient de l'obscurité grandissante. Troisième set décisif ce jeudi en deuxième match sur le court 16. Quant à Kirsten Flipkens, elle affrontera Simona Halep en quatrième match sur le court 2. En double, la paire Zanevska/Zimmermann s'est qualifiée sans jouer, Alison Van Uytvanck, annoncée malade, ayant déclaré forfait dans le camp d'en face.
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