Wimbledon : David Goffin au troisième tour face au 7e mondial
Sur les sept Belges qui figuraient sur la ligne de départ du tableau final du simple à Wimbledon cette année, un seul sera au troisième tour. Elise Mertens éliminée à la suite d'un drôle de match aux scores extrêmes, il ne reste que David Goffin qui profite du bon tirage et se refait à nouveau une petite santé sur le gazon anglais. En fin de journée, ce vendredi, il se retrouvera face à Andrey Rublev, 7e mondial, qu'il n'a jamais battu.
"Jamais senti confortable"
On ne va pas dire que tout roule à nouveau pour David Goffin. Il a laissé passer beaucoup trop d'occasions jeudi face au 133e mondial chilien Barrios Vera, qu'il aurait dû battre en trois sets. Autrement dit, le débat s'est un peu trop éternisé, face à un joueur valeureux mais irrégulier que le Liégeois a fini par avoir à l'usure (7-6, 5-7, 6-2, 6-0). David n'aurait jamais dû perdre cette deuxième manche qui a duré 1 h 19 et dans laquelle il a eu deux breaks d'avance (3-0) et s'est octroyé la bagatelle de quinze balles de break, n'en transformant que deux, alors que son adversaire faisait trois sur quatre. Par la suite, notre compatriote n'a plus laissé que deux jeux en route. "Ce n'était pas un match facile, sur un court (le 6) qui ne l'était pas non plus. Les gens sont très proches, il y avait pas mal de mouvement. Il fallait être très concentré, surtout au début", constatait David. "Je ne me suis jamais senti réellement confortable dans la partie. Mais j'ai quand même été le plus constant mentalement et j'ai conclu d'une belle manière. Mon expérience m'a certainement aidé. A la fin du deuxième set, il y avait beaucoup de frustration. J'ai su réagir comme il convenait, cela fait plaisir."
Rien à perdre
Alors que jusque là, à Rosmalen puis à Ilkley, la saison sur gazon n'avait pas laissé présager grand-chose de bon en termes de résultats et de niveau de jeu, les choses se sont tout d'un coup bien mises pour le Liégeois. Avec d'abord la wild card pour le tableau final de Wimbledon qui n'allait pas de soi, même si elle était méritée après le beau parcours de l'an dernier où il avait été privé de points ATP. Avec ensuite le forfait de Nick Kyrgios la veille d'un premier tour explosif "où tout pouvait arriver" comme disait David. Ses deux premiers tours, il les aura donc joué contre des adversaires plutôt habitués des tournois Challengers, encore faut-il savoir en profiter, saisir la chance de progresser dans le tournoi. Ce que David a su faire, perdant certes chaque fois une deuxième manche qu'il n'aurait jamais dû perdre, mais finissant aussi chaque fois en ne laissant que deux jeux à l'adversaire lors des deux dernières manche. Ce sont là deux matches et deux victoires qui sont autant de mises en jambes pour un troisième tour d'un autre niveau, ce vendredi (en 4e match à partir de 12 h) face au 7e mondial... place que le Liégeois occupa lui-même au meilleur moment de sa carrière. Andrey Rublev l'a rencontré et battu deux fois, à l'Australian Open 2020 et à l'US Open 2017. C'est donc le genre de match de haut niveau dans lequel notre compatriote n'aura rien à perdre et qui n'est pas à priori inaccessible sur gazon à un Goffin libéré. S'il arrivait à gagner, il retrouverait le Top 100 où personne ne doute qu'il ait sa place. "Je ne suis pas favori, mais je vais tout faire pour gagner", annonce-t-il, "ce qui arrive dans ce tournoi compte beaucoup pour moi."
Elise ne sentait pas le gazon
6-1, 1-6, 6-1, ce n'est pas le genre de score que l'on rencontre souvent, même dans le tennis féminin. Elina Svitolina, Mme Monfils, maman d'une petite Skaï, a de suite rappelé qu'elle a figuré parmi les meilleures mondiales et qu'elle est décidée à retrouver sa place, en expédiant le premier set en 23 minutes sans qu'Elise Mertens ait pris pied. Scénario inverse en deuxième manche avec la Limbourgeoise qui ne s'est plus laissé marcher sur les pieds, et cette fois l'Ukrainienne dans le rôle du punching-ball. Avant le troisième set, Svitolina a demandé un time-out médical pour se faire soigner les yeux. On peut parler de gouttes magiques, le match prenant ensuite un nouveau virage à 180 degrés en faveur d'Elina. "C'était très étrange, on a été toutes les deux très inconstantes", reconnaissait notre compatriote. "Je n'avais aucun feeling sur le gazon aujourd'hui. A cause de ma blessure, je n'ai pas pu me préparer comme il le fallait, je l'ai ressenti. De plus, sur cette surface, la première balle est importante, mon pourcentage (52 %) n'a pas été suffisamment élevé." C’est la première fois de sa carrière qu’Elise Mertens est éliminée au deuxième tour dans un tournoi du Grand Chelem, en vingt-six participations. "Je voulais plus, j'aurais aimé mieux jouer, mais je préfère voir le positif. Malgré les incertitudes je suis tout de même parvenue à participer à Wimbledon cette année."
Kimmer a eu trois balles de cinquième set
Kimmer Coppejans, 188e mondial, a quitté Wimbledon la tête haute jeudi après-midi, éliminé en quatre sets, 7-6, 3-6, 3-6, 6-7, par le 17e à l'ATP, l'Australien Alex De Minaur qui a vraiment été poussé dans ses derniers retranchements. Le match, arrêté la veille à deux sets à un pour le joueur des antipodes, aurait même logiquement dû aller au cinquième set. A 5-4 dans la quatrième manche, notre compatriote s'est en effet octroyé trois balles de set. "Je suis satisfait de mon match, mais je râle de ne pas avoir réussi à gagner ce quatrième set", grinçait-il. "Je sentais qu'il n'était pas à l'aise et que j'étais en train de le faire vaciller. Je n'ai malheureusement pas réussi à saisir ces occasions. Je me suis un peu crispé, car je savais le moment important. J'ai notamment raté un coup droit qui n'était pas très compliqué. Je manque évidemment un peu d'expérience à ce niveau. Je n'avais encore jamais affronté un joueur du calibre de De Minaur. Je sens néanmoins que le travail physique effectué durant l'hiver est en train de porter ses fruits. J'ai pris entre quatre et cinq kilos de muscles. Je sers désormais régulièrement à plus de 200 km/h et je suis meilleur en défense. Le prochain objectif sera de se qualifier pour l'US Open, c'est le seul Grand Chelem dont je n'ai pas encore pu disputer le tableau final."
- A noter que Kimberley Zimmermann s'est qualifiée pour le deuxième tour du double dames en compagnie de la Russe Yana Sizikova.
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