BJKC:, USA-Belgique : Hanne et Sofia, magnifiques, ont frôlé l'exploit

Face à des championnes classées 250/270 places au dessus d'elles, les jeunes Belges ont rendu à ce point la vie difficile aux Américaines que ces dernières ont été soulagées de ne pas avoir perdu au moins un des deux matches. Il y avait même de la déception (quant au résultat) dans notre camp, le capitaine Wim Fissette himself ne s'y attendait pas.
 

On peut dire que Sofia Costoulas et Hanne Vandewinkel ont laissé leur carte de visite en Floride. Face aux 5e et 21e joueuses mondiales, nos deux jeunes filles, 278 et 279e à la WTA, déterminées, sans complexe, et mentalement fortes, ont étonné et fait plaisir, en tenant non seulement la dragée haute à des championnes de Grand Chelem mais en donnant l'impression qu'elles pouvaient les battre. Cela ne s'est effectivement pas joué à grand-chose, à l'expérience dans quelques moments importants probablement.
 
Fière
 
Face à Jessica Pegula, Sofia Costoulas a commencé par revenir de 2-4 dans le premier set pour s'imposer 6-4. L'Américaine avait beau sembler en délicatesse avec son premier service, on n'en croyait pas nos yeux. Par la suite, si la 5e mondiale a remis les pendules à l'heure en 2e manche (2-6), on a pu voir que tout n'était pas dit  pour autant. Breakée d'entrée dans le set décisif, Sofia a égalisé dès le jeu suivant, pour continuer à donner du fil à retordre jusqu'au bout (3-6) à une adversaire toute heureuse de s'en tirer à si bon compte. "Vous avez raison, l'expérience a fait la différence, disait la Limbourgeoise. Après un premier set qui m'a donné confiance, j'ai pourtant eu le sentiment que je pouvais gagner ce match, mais je ne peux pas non plus être déçue de perdre contre une Top 5 6-3 au troisième. Je dois être fière de ce que j'ai montré et continuer de bosser pour tenir ce niveau durant deux ou trois heures de match, j'ai senti que j'étais sur le bon chemin."
 
Un peu désappointée
 
Aussi étonnant que cela puisse paraître, Hanne Vandewinkel a encore été plus proche de gagner face à Emma Navarro, puisqu'elle a mené 6-4, 4-2, et encore 40-30 à 4-3 dans le deuxième set.
"On sentait que le match pouvait basculer à ce moment là, reconnaît le capitaine Wim Fissette, Hanne éprouvait de plus en plus de difficultés sur son service, il fallait espérer qu'elle sorte le bon coup au bon moment, mais son adversaire a bien joué, et bénéficié d'un peu de chance aussi. Hanne a continué de se battre jusqu'à la dernière balle (4-6, 3-6), revenant de 0-2 au début du troisième set et forçant encore une balle de break dans le dernier jeu."
Tandis que les Américaines étaient manifestement ravies de se sortir sans casse d'une "journée très difficile", notre compatriote se disait "un peu désappointée, j'ai eu des occasions mais à la fin je n'ai pas su les prendre, ce sont des joueuses qui ne vous donnent rien, qui vous font travailler pour chaque point, et savent hausser leur niveau. On a vu qu'on n'était pas si loin, cela donne confiance même si la route est longue."
 
Aussi près
 
"Au vu de la tournure des événements, j'avoue être déçu de ne pas avoir au moins gagné un des deux matches, concluait Wim Fissette. je sais que nos deux jeunes filles savent jouer au tennis, mais il y avait tant de points d'interrogation, l'expérience, le niveau des adversaires, le public. Je ne m'attendais pas à ce que nous soyons aussi près, à ce que nous fassions douter les Américaines à ce point. Elles s'attendaient à gagner en deux petits sets, on voit bien que les top mondiales aussi peuvent être victimes du stress face à des jeunes sans pression qui jouent un super tennis. A 18 et 19 ans, Sofia et Hanne ne peuvent que s'améliorer, pas à pas. Je l'avais dit avant la rencontre, ceci doit être un énorme boost pour elles."
 
Potentiel
 
Bien sûr, on sait la différence existant entre ce genre de rendez-vous, en équipe nationale, face à de grandes joueuses, et la réalité du circuit au niveau où les deux teenagers évoluent quotidiennement vu leur classement actuel. Mais on peut aussi constater pour l'instant avec Zizou Bergs l'impact positif que ce genre d'épreuve, dans son cas la Coupe Davis, peut avoir sur une carrière.
"Ce que l'on a vu ici démontre en tout cas le potentiel qui est le leur", dit Wim Fissette. A 2-0 pour les USA, il est évident que les chances de qualification belges sont plus que réduites. Ce sera d'abord à Hanne Vandewinkel de tenter à nouveau l'impossible face à Jessica Pegula, ce samedi soir à 20 h belge, mais quoiqu'il arrive désormais ce long voyage sans espoir vers le soleil d'Orlando n'aura pas été inutile pour le tennis féminin belge.
 
 

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