US Open : Goffin et Mertens sur leur lancée
Il ne reste que deux Belges en course à Flushing Meadows, sans surprise les deux meilleur(e)s. David Goffin jouera son 3e tour ce samedi contre l'Allemand Jan-Lennard Struff, un ancien vainqueur du Challenger de Mons que le Liégeois a déjà battu deux fois au tournoi de Metz. Elise Mertens s'est imposée vendredi à la Tchèque Barbora Strycova, 22e mondiale, et disputera son quatrième tour contre l'Américaine Sloane Stephens, 3e mondiale.
Elise face à la tenante du titre
Après un premier tour bien plus tourmenté qu'on l'attendait face à la Japonaise Nara, puis un deuxième en forme de cavalier seul contre la Bielorusse Lapko, la difficulté augmentait pour Elise Mertens face à la Tchèque Barbora Strycova, une joueuse de dix ans son aînée qu'elle n'avait jamais rencontrée (sauf en double) et qui pointe 23e mondiale. "Il va falloir qu'Elise élève son niveau, sinon cela risque d'être difficile", avait prédit le nouveau coach de la Limbourgeoise, l'Allemand Dieter Kindlmann qui fut auparavant sparring partner de Maria Sharapova, coach de Pavlyuchenkova, Laura Robson, Madison Keys, et qui estime que notre compatriote est, selon lui, un peu classée pour le moment au dessus de sa valeur, "parce qu'il y a encore tellement de choses qu'elle peut améliorer." "Je cherchais quelqu'un qui ait une mentalité de battante comparable à celle de Sharapova, et c'est son cas", continue-t-il, "mais elle doit jouer moins, de doubles notamment, trouver un meilleur équilibre de vie, se relaxer plus, investir dans sa carrière et son staff, kiné, entraîneur physique, je ne suis pas là pour l'amener dans le Top 10 en deux mois, mais pour l'y installer en bonne santé durant dix ans."
Comme à Cincinnati ?
En attendant, Elise a entendu son coach, elle a élevé son niveau, elle s'est montrée plus agressive, du moins à certains moments du match, mais après avoir réussi le break au début de chaque set elle n'a pas su maintenir son avantage, s'imposant néanmoins 6-3 en première manche. "Là, je trouve que je jouais bien", dit Mertens. A 4-2 dans la deuxième manche, on voyait déjà la ligne d'arrivée, mais "Strycova s'est battue pour revenir, on était très proches, elle s'encourageait." Jusqu'à se procurer quatre balles de set à 5-6. Moment où la Limbourgeoise affirma une nouvelle fois cette mentalité irréductible devenue quasi proverbiale. "A 15-40, je me suis dit "ah non !", et je suis restée calme, j'ai tout donné." Pour finalement empocher le tie-break 7-4 après avoir été menée 1-3. "J'ai l'impression que mon niveau augmente", sourit-elle. Ce sera nécessaire au quatrième tour puisque la difficulté continuera d'augmenter elle aussi avec rien moins que la lauréate de l'an dernier, 3e mondiale, l'Américaine Sloane Stephens. "Peut-être sur le Central Arthur Ashe", glisse Elise qui n'aura rien à perdre mais qui ne partira pas non plus battue, loin s'en faut, dans la mesure où c'est elle qui a remporté le seul affrontement jusqu'ici entre les deux joueuses, il y a une quinzaine de jours à peine, en huitième de finale à Cincinnati, après un tie-break gagné 10-8 au premier set (6-2 au deuxième). Heureux présage ? Cela ne fait en tout cas pas de mal au moral.
David ne veut pas s'arrêter là
David Goffin avait surtout pensé à gérer son match de premier tour contre le modeste italien Federico Gaio, compte tenu des incertitudes (surtout mentales) par rapport à son récent problème d'épaule mais surtout en raison d'une chaleur humide particulièrement étouffante, voire asphyxiante. Il faisait à peine moins chaud de l'un ou l'autre degré jeudi lorsqu'il se retrouva face au Hollandais Robin Haase, 49e mondial, qui lui donne habituellement du fil à retordre mais qu'il finit généralement par dompter - comme au dernier Roland Garros où il se retrouva tout de même mené deux sets à zéro. Ce fut moins stressant pour le Liégeois cette fois, puisqu'il ne se trouva en réelle difficulté qu'en fin de deuxième set. Mené 3-5, il parvint à se débreaker. "Ce n'était quand même pas évident à ce moment-là parce qu'après il a vraiment joué un très bon tie-break (1-7) pour égaliser à un set partout, et cela remettait forcément tout en jeu", convenait David, "mais dans l'ensemble j'ai disputé un match très solide, avec trois autres sets très positifs (6-2, puis 6-3 et 6-2), je bougeais dix fois mieux que deux jours plus tôt, il faisait un peu plus frais, ou plutôt un peu moins chaud (sourire)."
"J'ai toujours bien joué contre Struff"
"Chaque fois qu'une opportunité se présente c'est quelqu'un qui s'engouffre dedans", continue notre compatriote à propos de son adversaire, "mais je sais aussi que contre lui si je reste calme et constant, si je joue chaque balle à fond et que je le fais courir, ça paie dans la durée, mais c'est toujours un peu compliqué contre un joueur expérimenté qui sent le jeu et défend bien. J'ai pu récupérer, de tout, des conditions de jeu, de mon épaule, je suis à 100 %." Comme l'an dernier, le voilà au troisième tour, mais il n'a bien sûr pas l'intention d'arrêter là. Cap sur la deuxième semaine où pourrait l'attendre Marin Cilic. A la condition d'éliminer aussi ce samedi l'Allemand Jan-Lennard Struff, classé dans les mêmes eaux que Haase au ranking mondial (58e au début du tournoi) et qui a disputé pas mal de tournois Challenger dans sa carrière, dont celui de Mons gagné en 2016. "Il a beaucoup progressé ces deux dernières saisons (victoires face à Smyczek et Benneteau à l'US, Paire et Cecchinato à Winston Salem, Karlovic et Mayer à Wimbledon, Fognini à Monte Carlo, ndlr), il est plus offensif, monte plus, sert bien et peut envoyer des bombes en coup droit", dit Goffin, "mais j'ai les armes pour le faire bouger. Je m'attends à un match dur mais j'ai toujours bien joué contre lui."
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