US Open : David Goffin, sur sa lancée, élimine le 21e mondial en trois sets
On pouvait se demander si David Goffin pourrait maintenir le niveau de jeu et la constance manifestés depuis deux semaines sur le sol américain lors du premier tour de l'US Open face au 21e mondial chilien Alejandro Tabilo. La réponse est oui, et le deuxième tour face au Français Mannarino ne s'annonce pas non plus insurmontable. Certes, David a beaucoup joué (et donc beaucoup gagné aussi) depuis quinze jours, mais en principe il aime plutôt ça.
On ne s'était pas trompé lors du Challenger de Cary et surtout à l'occasion de l'ATP 250 de Winston-Salem, on a retrouvé sur le court, et plus seulement à l'entraînement, un David Goffin digne du joueur de qualité qu'il est toujours capable d'être. Il avait beau le dire et le répéter, c'est sur le terrain qu'il faut le montrer, et gagner les matches. Il a apparemment su se remettre en question et, dans la spirale positive des derniers jours, on retrouve un Liégeois d'attaque, plus vif, confiant et serein, osant à nouveau, à l'image de son revers long de ligne "assassin" .
Face à Alejandro Tabilo, David n'a, en réalité, connu que deux moments un peu plus délicats, lorsqu'il est entré difficilement dans la partie, mené 1-4, et au troisième set quand un mauvais jeu a permis au Chilien de revenir dans le match alors qu'il venait de perdre son service. Pour le reste, le Liégeois a refait surface dans la première manche pour finalement s'imposer au tie-break sur sa troisième balle de set (9-7). Il a ensuite dominé le deuxième set 6-1, et pris le premier le service de son adversaire lors de la troisième manche, avant de flancher et de perdre trois jeux d'affilée, de 3-2 à 3-5. Attention danger, mais là aussi notre compatriote a su remettre les pendules à l'heure, breakant deux fois à son tour, pour s'imposer méritoirement 7-5.
"Le premier set n'a pas été simple", convenait David à Tennis Belgium. "Tabilo était costaud et agressif, tandis que j'ai eu besoin d'un peu de temps pour entrer dans le match, la balle ne sortait pas de ma raquette comme il le fallait. L'expérience des matches gagnés ces dernières semaines m'a certainement aidé à ne pas paniquer et à chercher progressivement plus de qualité et de longueur dans l'échange. Je me suis senti de mieux en mieux et j'ai commencé à jouer, à retourner avec plus de constance et de consistance, alors qu'il alternait coups brillants et pas mal de fautes. Au troisième set, ce mauvais jeu à 3-2 a fait un peu remonter la tension, mais au bout du compte je crois m'être montré solide du début à la fin. Remporter un match en Grand Chelem fait toujours plaisir, mais battre une tête de série, qui plus est en trois sets, est encore plus satisfaisant."
Un peu comme à Roland Garros avec les supporters français, le Liégeois a également su faire fi d'un public latino acquis à la cause de son opposant chilien. "Je commence à être habitué en Grand Chelem", souriait-il, "je les ai entendus, leurs "Chi-chi-chi", "Li-li-li", mais comme le match a presque constamment évolué dans mon sens ils n'ont guère eu d'influence."
Au deuxième tour, notre compatriote, qui remonte du coup virtuellement à la 66e place mondiale, se retrouvera donc face à Adrian Mannarino (ATP 42) qui s'est, lui aussi, qualifié en trois sets et 2 h 20, face à Borna Coric. Il y avait pire adversaire possible, et on peut penser qu'en l'état actuel des choses la tâche de notre compatriote n'est pas insurmontable, même si le gaucher français a gagné leurs deux dernières confrontations sur surface dure.
"C'est un très bon joueur, qui était encore Top 20 en début d'année et qui a connu une mauvaise passe, mais on sait qu'il n'y a rien de tel qu'un Grand Chelem pour relancer un tennisman", explique David. "C'est une surface qu'il aime, et ce premier tour contre Coric a dû lui faire du bien. Je ne dois surtout pas planer parce que j'ai aligné quelques victoires, je vais devoir faire preuve de la même exigence et de la même intensité sur le court." Il va heureusement pouvoir aussi profiter d'un jour de récupération bienvenu après l'actualité chargée récente, et peut-être même s'offrir une petite ballade du côté de Soho ou du West Village à la recherche d'un cadeau pour sa petite fille à venir.
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