Superbe apothéose pour l'European Open d'Anvers
On craignait pour la réussite de l'ATP 250 d'Anvers après le forfait in extremis de David Goffin, et c'est un peu l'inverse qui s'est produit. Tant mieux pour la dernière organisation de niveau international dans notre pays, elle y puisera des raisons d'insister dans cette voie d'autant qu'un accord existe avec la ville et le port de la Métropole jusqu'en 2020. Le tournoi a connu une superbe apothéose avec une finale intense et spectaculaire qui a vu le Britannique Kyle Edmund s'imposer sur deux tie-breaks face à Gaël Monfils qui avait remporté le premier set 6-3.
20% de spectateurs et 35% de VIP's en plus
La Lotto Arena était bien garnie pour cette ultime rencontre dont le niveau a pu faire des jaloux dans les deux autres tournois (Moscou et Saint Petersbourg) concurrents d'Anvers aux mêmes dates. Si David Goffin avait pu défendre ses chances en pleine possession de ses moyens, il est probable que les chiffres de la semaine auraient encore été un peu plus favorables, mais le nouveau directeur Dick Norman pouvait néanmoins annoncer un total de 24.000 spectateurs alors qu'on en avait dénombré moins de 20.000 l'an dernier. "C’est agréable de constater que nos efforts des derniers mois ont payé, nous avons visité de nombreux clubs et beaucoup d’entre eux étaient présents", indiquait-il dimanche. "Il y a eu pas mal de matches excitants et de haut niveau, dont un second tour spectaculaire entre Tsonga et Monfils, la salle était bien garnie jeudi ou vendredi, et quasi comble durant le week-end, il y a eu de nombreuses animations, cela nous incite à poursuivre dans cette voie pour faire encore mieux la saison prochaine. Cette année était un peu pauvre en Belges, mais qui peut dire que dans douze mois nous n'aurons pas David (Goffin) et Steve (Darcis) et Ruben (Bemelmans) sur la ligne de départ." Quant au patron de l'European Open Kristoff Puelinckx, il se félicitait d'avoir "pu mieux toucher la sphère des entreprises qui a davantage répondu à notre offre, avec une augmentation de 35% du nombre de visiteurs VIP, nous sommes sur la bonne voie pour continuer à développer le tournoi."
Les larmes de Kyle Edmund
La finale, diffusée sur Sporza et Club RTL ainsi que dans 50 pays de par le monde, fut en tout cas une véritable propagande pour le tennis. Les organisateurs s'étaient félicités secrètement au long de la semaine de voir Gaël Monfils continuer à franchir les obstacles, malgré un niveau physique qui n'était pas optimum et même une indisposition gênante en cours de route. Quand il a envie c'est une garantie de spectacle pour n'importe quel public, on comptait déjà sur lui en 2017 mais une blessure l'en avait empêché, cette fois il a bien failli rafler la mise. Cela s'est joué à rien lors du tie-break du troisième set et il a fallu un grand Kyle Edmund, très impressionnant tout au long du tournoi, pour en venir à bout. Si le 14e mondial britannique a littéralement éclaté en sanglots après ce qui est la première victoire de sa carrière en tournoi ATP (pour sa deuxième finale), il a surtout fait preuve de sang froid, de confiance et d'audace en sortant quelques points remarquables face à un adversaire dont on connaît le talent et que l'on sait difficile à déborder. "Je n'ai vraiment pas mal joué", disait le Français, "mais il a été meilleur lors des moments cruciaux." "C'est la première fois de la semaine que j'ai dû m'employer à ce point", assurait Edmund qui n'avait pas perdu un set jusque là, abandonnant à peine neuf jeux, "Gaël est un adversaire coriace, il m'a fait travailler dur, j'ai dû chercher des solutions dès le premier set, je n'oublierai jamais ce moment et j'espère que cette expérience me servira à l'avenir, que ce n'est que le début." Le dauphin d'Andy Murray n'a que 23 ans.
David Goffin : "Je peux battre tout le monde quand je me sens bien"
David Goffin, sur lequel Dick Norman espère évidemment pouvoir compter l'an prochain, a encore donné quelques précisions à la télé flamande sur ce qu'il a vécu cette saison et ce qu'il espère vivre lors de la prochaine : "Mon corps a clairement dit stop", a-t-il insisté, "j'ai bien essayé de continuer, mais lorsqu'il s'est avéré que la blessure au coude était suffisamment sérieuse je n'ai pas hésité à arrêter. Je sais ce que les gens attendaient de moi après la belle fin de saison dernière, j'ai entendu beaucoup de choses, et je crois avoir montré dans le passé que je savais vivre avec la pression, un Top 10 n'a pas droit à l'erreur (sourire) mais on n'est ni un robot, ni une machine, j'essaie juste d'évoluer au mieux. La plupart du temps je ne crois pas que je pouvais plus, à chaque fois que je me sentais revenir en forme, comme à Rotterdam ou à Cincinnati, je ramassais un coup dur derrière." A la question de savoir s'il avait vraiment craint de perdre son oeil après le coup de la balle en Hollande, il a répondu par l'affirmative, "mais seulement pendant quelques heures, lorsque tout est devenu noir, on se demande si on va pouvoir rejouer un jour. Ensuite, cela prend plus de temps que l'on pense, j'ai essayé des lentilles durant deux semaines mais je préférais jouer sans, il faut tout retrouver, rapidité, rythme, confiance, vitesse d'exécution, et lorsque j'ai senti que ça y était il y a eu ce problème au coude." Quand il passe un cap dans sa carrière, le Liégeois a souvent besoin d'un temps d'adaptation avant de s'y sentir à l'aise. Est-ce ainsi qu'il faut entendre sa conclusion : "Maintenant je me rends compte que je peux battre n'importe qui dans n'importe quel tournoi quand je me sens bien. Après cette coupure et une préparation hivernale comme je n'ai plus eu l'occasion d'en faire depuis 2014 j'espère revenir à 110% en 2019, et on verra ce qu'il en sera."
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