Sava Grozdev : le début d'une belle aventure
Quatre promesses francophones ont été sélectionnées pour entrer fin août au Centre de formation fédéral. Raphaël Debelder, Sava Grozdev, Alistair Mutsch et Jules Dannevoye y rejoindront les autres pensionnaires du Tennis Etudes de Mons, Ethan Dasset, Solen Aerts, Louis Mouffe et Julien Adam - Emilien Demanet et Niels Ratiu n'en seront plus, ils auront plus de 18 ans. Après Raphaël De Belder, nous faisons un peu mieux connaissance avec un autre Bruxellois, Sava Grozdev, né aux Etats-Unis de parents bulgares, formé au Lambermont et à l'Orée.
Une famille de tennis
Sava Grozdev n'a que 13 ans, mais il a déjà vu du pays. Né à Cleveland alors que son père, pédiatre dermatologue, y travaillait à sa thèse et que sa mère faisait de l'audit à New York, il est revenu un moment avec ses parents dans leur pays d'origine, la Bulgarie, avant de mettre le cap sur Bruxelles où sa maman a trouvé un emploi à la Communauté européenne. Bruxelloise d'adoption, la famille baigne dans le tennis, avec Sava mais aussi sa soeur Kalina Grozdeva qui figure parmi les meilleures de son âge, et le petit Maxime qui est forcément né avec une raquette à côté du biberon. Comme beaucoup d'autres enfants de son âge, Sava est un fan absolu de sport. Il adore toujours les Cleveland Cavaliers en NBA. Il était également fort en foot, mais c'est le tennis qui l'a emporté. Il a commencé à jouer dès l'âge de 4 ans, pris de plus en plus de cours, disputé quelques tournois dès 6 ans, et s'est fait remarquer par ses qualités, y compris au niveau fédéral, développant une palette de coups complète, un tennis plutôt explosif pour son âge, des frappes assez lourdes, un bel esprit de "matcheur" qui ne lâche pas un point et sait faire ce qu'il faut pour gagner. C'est Thibault Duchêne, directeur de l'école de tennis du Lambermont depuis deux ans, qui l'a d'abord pris sous son aile au sein du club schaerbeekois, avant de partager la tâche avec Aurélien Magister à l'Orée. "J'ai dû partir au Pérou, pays d'où mon épouse est originaire, et Aurélien m'a paru la solution idéale pour Sava, avec la même philosophie, la même vision du tennis. Aujourd'hui, il est d'ailleurs plus souvent là-bas qu'ici", sourit Thibault. "Depuis cette année, Sava travaille aussi la préparation physique avec Luc Nebbot et cela porte ses fruits, il y a plus de poids dans sa balle".
Pour Aurélien Magister, la prochaine étape dans sa jeune carrière est aussi le début d'une belle aventure. "Le gros oeuvre du travail est réalisé, mais il y a des choses à faire évoluer", sourit-il. "Le système de club a ses limites, notamment lorsqu'il est question de suivi à l'étranger, il faut de l'argent et du temps, ce qu'on n'a pas. Or, il est essentiel de se mesurer à ce qui se fait de mieux ailleurs. Il va pouvoir s'entraîner plus souvent, progresser plus vite, dans une organisation et un cadre professionnels." Qui plus est en compagnie de trois autres copains plus ou moins du même âge et du même niveau, ce qui ne peut que favoriser l'émulation. "Il joue déjà contre des messieurs classés B négatif, c'est peut-être encore mieux", glisse néanmoins Thibault Duchêne. "Contre des adultes, je ne dis pas non, mais dans ces cas-là, il joue sans pression, alors que face à des garçons qui lui sont équivalents, il y a le stress de la compétition à gérer. C'est une partie importante de l'apprentissage", insiste Maxime Hawotte de l'AFT. "Sava est quelqu'un de motivé, avec une grosse détermination, et qui joue assez juste. Il est soutenu par des parents intelligents. Il a cette hargne que peuvent afficher les Bulgares et que l'on n'a pas toujours chez nous. Mais il doit structurer beaucoup plus son jeu, l'améliorer pour devenir plus efficace, il manque d'expérience internationale."
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