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Roland Garros: plus de Belges en simple

Yanina Wickmayer et Elise Mertens ont été battues ce mardi. Il n'y aura donc pas de représentant belge au deuxième tour des simples de ce Roland Garros. Une première à Paris depuis 2008, une première en Grand Chelem depuis l'US Open 2013

Comme souvent, on comptait sur Elise Mertens pour sauver la mise de nos compatriotes dans ce tournoi de Roland Garros abordé sous de malheureux auspices. Elle savait affronter une joueuse, bénéficiaire d'une wild card, largement plus forte que son classement actuel (361e mondiale) le laisse supposer. Il y a un an Lois Boisson était même un peu la sensation du moment Outre Quiévrain, 191e mondiale à 21 ans, victorieuse du 125.000 dollars de Saint-Malo en battant Varvara Gracheva, Katie Volynets, Alizé Cornet et Chloé Paquet. Mais à deux semaines du Grand Chelem parisien, en pleine ascension, elle s'est déchiré le genou. "Quand on subit ce type de blessure, c'est compliqué pour tout le monde", dit-elle. "Mais du fait que j'étais vraiment bien, qu'on était si près de Roland-Garros, c'était encore pire".
 
Un an après, tout a changé pour la Dijonnaise qui, avec son jeu varié alliant force et finesse, a déstabilisé une Elise Mertens qui est trop rarement parvenue à trouver ses marques, d'une part du fait de son niveau à elle et de l'autre en raison du jeu atypique de son adversaire.
"Un premier tour de Grand Chelem c'est toujours difficile, je ne l'avais jamais affrontée et je ne la connaissais pas, puissance athlétique, spin en coup droit, kick au service, revers slicé, son jeu ressemble un peu à celui d'un homme", trouvait notre compatriote. "Mes coups et mon service (45 % de premières balles, 6 doubles fautes, ndlr) n'étaient pas comme je l'aurais voulu, je ne les sentais pas, mais elle y était également pour quelque chose."
 
Première depuis 2013 ou 2008
 
C'est la première fois depuis qu'elle participe à Roland Garros qu'Elise Mertens n'y atteint pas le troisième tour. "Je ne me débrouillais pourtant pas mal sur terre battue depuis le début de la saison, et je n'étais pas spécialement stressée, elle non plus d'ailleurs, il faut croire que ce n'était pas pour moi cette année", continuait-elle.
 
L'ambiance sur le fameux court 14, où les gens sont si proches des joueurs était pourtant comme elle devait l'être, avec des encouragements enthousiastes mais sportifs pour les deux joueuses. La Française a mis la pression au premier set, mais notre compatriote a eu l'occasion de revenir à 5-5 sur son service qu'elle a très mal négocié (4-6). Dans la deuxième manche, elle a au contraire "très très bien servi" soulignait Lois Boisson (6-4), et dans la troisième la Limbourgeoise a encore obtenu trois balles de break sans les convertir, avant de perdre elle-même son service et de s'incliner sur un jeu blanc (3-6).
 
"C'est dommage, je suis très déçue", concluait Elise. "J'ai un jour pour m'en remettre, cela ne peut que m'inciter à encore plus tout donner en double." Dans la spécialité, c'est en effet le seul titre en Grand Chelem qui lui manque, et avec la Russe Kudermetova elle fait partie des grandes favorites cette année Porte d'Auteuil, après avoir été finalistes en Masters 1000 à Madrid et à Rome. En attendant, il faut remonter à l'US Open de 2013 pour trouver trace d'une telle Bérézina belge en Grand Chelem, et même à 2008 pour Roland Garros.
 
Une fin en mineur pour Yanina
 
S'il y a eu match entre Elise Mertens et Lois Boisson, il en a été fort peu question le matin même sur un court numéro 6 envahi de public au coup d'envoi et petit à petit déserté au vu de l'évolution du score à sens unique. Yanina Wickmayer n'a pas existé face à Victoria Azarenka, avec un double 6-0 en 48 minutes comme impitoyable verdict.  A 35 ans, après tant de mois difficiles en raison d'un problème récurrent au dos, elle met un terme à sa carrière en ce début d'été et n'a pu échapper à l'évidence pour son dernier Roland. Bénéficiant d'un classement protégé, elle bouclera définitivement la boucle à Wimbledon, mais elle n'a pas dû trop savourer cet ultime tour de piste sur la terre parisienne qui n'est déjà pas sa surface favorite.
 
"Je n'ai pas été surprise par le niveau d'Azarenka", disait-elle, "c'est une joueuse qui ne fait pas de fautes, qui ne donne aucun point, il aurait fallu que je sois bien meilleure pour avoir une chance. J'étais très nerveuse, je n'avais pas disputé de super matches cette année (un set gagné en tournoi WTA, ndlr). Emotionnellement, mentalement, je n'ai pas trouvé ma place.
Quand on court après le score, on ne prend pas beaucoup de plaisir, et je suis ainsi faite que pour vraiment profiter du moment il faut que le tennis suive. Je suis capable de mieux jouer que ça contre des Top 100 si tout se met bien, mais je dois aussi accepter que physiquement c'est plus dur pour moi à ce niveau, d'autant qu'à cause de mon dos j'ai dû adapter mon service qui était mon point fort."
 

On a aussi compris qu'avec la petite Luana dans ses bagages Yanina ne va pas non plus porter trop longtemps ce double 6-0 comme un fardeau. "Je vais choisir de ne pas le faire", confirme-t-elle. "J'ai tout fait pour être bien, et peut-être que sur gazon, qui me convient mieux, mon tennis sera meilleur, mais peut-être aussi que dans la tête je suis déjà passée à autre chose, c'est difficile d'être "full full" quand on a l'impression qu'il est temps, que c'est fini, qu'on a tout donné."
 
Il lui restera des tonnes de souvenirs à chérir, elle aura le temps d'y penser et, comme tout le monde, elle ne retiendra que les bons. De son premier tableau final en Grand Chelem c'était à Roland justement, quasi à la maison, à la qualification en Billie Jean King Cup à Charleroi contre la Hongrie en 2023, à la maison toujours, en passant bien sûr par cette fameuse demi-finale atteinte à l'US Open 2009 (gagné par Kim Clijsters), couronnée d'une 12e place au classement mondial. Pas rien.
 

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