Roland Garros : pas de victoire pour Martin Katz, "mais un moment inoubliable à vivre"
On l'avait dit, la paire belgo-ukrainienne Katz-Samofalov n'était pas favorite en finale du double juniors de Roland Garros samedi face aux Français Fils-Mpetshi Perricard. Cela s'est clairement confirmé sur le court (7-5, 6-2), même si Martin et son équipier n'ont pas non plus été si loin de leurs adversaires, se retrouvant à deux points du gain du premier set.
Pour ces jeunes disputant leur premier Grand Chelem c'est un moment qui restera gravé dans leur mémoire. "Surtout que c'était un peu inattendu", sourit notre compatriote.
"Des frissons partout"
Cette finale de double juniors s'est disputée sur le très chouette nouveau court numéro 14, là même où David Goffin avait joué et perdu son premier tour contre l'Italien Lorenzo Musetti. Les aménagements sanitaires, et la présence des Français en finale juniors de simple comme de double, ont fait en sorte que le petit stade était bien mieux garni qu'en début du tournoi, il était même quasi comble. Jamais encore ces jeunes gens n'ont eu l'occasion de disputer un match devant un public pareil, bien évidemment acquis aux joueurs locaux. "Il y avait une ambiance de dingue", répétait Martin, "bien sûr la grande majorité des gens n'était pas pour nous, mais ce n'est pas grave, j'en avais des frissons partout en montant sur le terrain, et pendant le match je n'étais pas trop stressé, ça a encore été." Malheureusement, alors qu'ils menaient 5-4 dans le premier set et se retrouvaient à 30-30 sur service adverse, ils n'ont pas pu faire tourner la manche dans leur sens. Sur l'ensemble du match, les Français ont transformé leurs quatre balles de break, tandis que Katz et Samofalov n'en concrétisaient qu'une sur huit. Tout est là. "Je suis un peu déçu de ma finale parce que je n'ai pas très bien servi", continuait Martin, "j'aurais pu faire mieux, mais il faut dire qu'en face, ils servaient tous les deux très bien, des "avions", j'ose dire que la seule différence se situait là. Je ne suis pas aussi puissant qu'eux, je dois prendre la balle tôt, m'appuyer sur la vitesse de la balle adverse, sur ma vision du jeu, un peu comme David (Goffin) toutes proportions gardées."
"Me lâcher complètement à Wimbledon"
Le garçon originaire de Chaumont-Gistoux n'oubliera donc jamais cette journée, d'autant qu'il en conservera le trophée du finaliste, une "assiette" rectangulaire aux reflets argentés qui gardera un cachet particulier dans son armoire aux trophées et aux souvenirs. "Cette remise de prix est ce qui m'est arrivé de mieux jusqu'ici", sourit-il, "et si j'ai un objectif désormais, c'est de tirer la leçon de mon premier match de Grand Chelem en simple dans lequel je ne me suis pas du tout "libéré", et, quoiqu'il advienne, de me lâcher complètement en qualifs à Wimbledon, avant d'être à coup sûr tableau final à l'US Open. Quant au double, je l'avoue, j'adore ça. On n'est pas tout seul sur le court." Lors de cette semaine Porte d'Auteuil avec son blond compère ukrainien, il a également pu expérimenter quelques conférences de presse d'après match, encore virtuelles cette année, et les inévitables questions des journalistes à propos de ses champions préférés. "Lorsque je me suis entraîné pour la première fois au stade Jean Bouin et que j'ai vu tous ces "monuments", que je regarde à la télé, s'entraîner les uns avec ou à côté des autres, tout naturellement, cela m'a vraiment marqué, je ne m'y attendais pas. Comme vous le savez mon préféré c'est Nadal. J'apprécie aussi énormément Federer mais quand il joue contre Rafa je préfère qu'il ne gagne pas, et celui que je n'aime pas trop c'est Djoko, même si je le respecte comme joueur (sourire)."
Un lauréat français né à Woluwe-St-Lambert
Un des deux finalistes français du double, Arthur Fils, qui fêtait samedi son anniversaire, avait perdu auparavant la finale en simple, gagnée en deux sets par son compatriote Luca Van Assche, un garçon de 17 ans né... en Belgique, à Woluwe-St-Lambert, de père belge et de mère italienne, naturalisé Français depuis. C'est ce même joueur que Pierre-Yves Bailly avait battu en deux sets en finale du tournoi de Villena à l'automne dernier.
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