Roland Garros en fauteuil : Joachim Gérard en demi-finale contre le numéro un mondial
Il reste un Belge en compétition Porte d'Auteuil, notre numéro un du tennis en fauteuil, Joachim Gérard, 4e mondial. Le Brabançon s'est qualifié pour les demi-finales en éliminant le Français Nicolas Peifer, 7e mondial, 6-4, 6-3. Pour aller en finale, il devra "sortir" ce jeudi le premier mondial Shingo Kunieda.
Comme à l'US Open voici quelques semaines, Joachim Gérard jouera les demi-finales du tournoi de Roland Garros ce jeudi, et ce sera à nouveau face au meilleur représentant de la discipline, Shingo Kunieda - déjà vainqueur des deux Grands Chelems disputés cette année - survolant le classement mondial avec près de 1400 points d'avance sur l'Argentin Gustavo Fernandez. Face à Nicolas Peifer, notre compatriote a dominé la partie de manière plus nette que le score le laisse entendre, forçant la bagatelle de seize balles de break pour deux à son adversaire. Il n'en a transformé que cinq tandis que le Français faisait du 100 %. "C'est quelque chose que je ne pourrai pas reproduire en demi-finale, parce que ça ne passera pas", sait Joachim, "on ne doit pas laisser de place à Kunieda pour s'engouffrer sinon on paie la note, il ne faut jamais lui entrouvrir la porte, il faut la garder fermée le plus longtemps possible, et la refermer au plus vite si elle s'ouvre", sourit-il. "La semaine dernière, au French Riviera Open, cela ne s'était pas très bien passé pour moi (élimination en quart de finale par le 12e mondial, ndlr), on en a beaucoup discuté avec mes deux coaches (Damien Martinquet et le préparateur physique Quentin Verriest, ndlr) un staff très professionnel que j'ai la chance d'avoir avec moi. Et il y a eu beaucoup de positif ce mercredi, dans la sérénité, dans l'attitude, dans certains coups que l'on avait travaillés durant l'interruption corona, cela fait plaisir, même si quand on a autant d'opportunités on doit en concrétiser plus."
Une première victoire Porte d'Auteuil
Avec un palmarès comme le sien (quatre Masters remportés, une finale de Grand Chelem en Australie 2016), on sera peut-être étonné d'apprendre qu'il s'agissait là de sa première victoire Porte d'Auteuil, en cinq participations. Cette année, il aura donc atteint les demi-finales dans les trois Grands Chelems. Enfin une finale, sinon mieux, alors qu'il avoue que son jeu convient mieux aux surfaces rapides ? Lors de leurs confrontations directes, depuis plus de dix ans, Shingo Kunieda s'est imposé vingt fois pour six à notre compatriote, mais les victoires de ce dernier datent toutes des cinq dernières années, dont deux en finale du Masters et une aux Jeux paralympiques, la dernière remontant à janvier dernier lors de l'Open de Melbourne que Joachim a d'ailleurs gagné. En demi-finale de l'US Open début septembre, face au Japonais, notre compatriote a remporté le premier set 6-4, "et je le dominais vraiment", insiste-t-il, "mais je ne suis pas parvenu à maintenir cette constance, je suis devenu plus passif et lui ai permis de trouver sa vitesse de croisière. Ici, j'ai l'impression d'avoir en quelque sorte brisé une malédiction. C'est ce que je me suis dit au moment de servir ma dernière balle contre Peifer, "bye bye le mauvais oeil !", une manière de me donner un coup de boost, de ne pas attendre que l'autre fasse la faute. Roland Garros reste spécial pour un Belge, j'aimerais être à 100 %, ne pas avoir de regrets, et dans ce cas que le meilleur gagne." Ce Roland Garros automnal, les courts et les balles humides, les allées et les stades déserts, il le vit comment dans son fauteuil ? "Les balles et les terrains lourds... franchement ce n'est pas l'impression que j'ai", étonne-t-il, "la terre me semble très dure en surface, les roues ne s'enfoncent pas, quant aux balles elles m'ont semblées plus lourdes la semaine passée, celles-ci m'ont même l'air de "voler" un peu, peut-être est-ce parce que je me suis entraîné avec durant deux semaines en Belgique. Quant à l'absence de gens sur le site, c'est choquant, oui, il reste très peu de joueurs, ça fait vide, et encore ici il y a les juniors qui jouent, à l'US Open il n'y en avait pas, on avait vraiment l'impression d'être tout seuls."
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