Roland Garros : Van Uytvanck n'a pas tenu la distance face à la 10e mondiale, Goffin et Mertens sur les grands courts
On y a cru. Surtout lorsqu'elle dominait Agnieszka Radwanska lors du premier set. Mais Alison Van Uytvanck - battue 6-7, 6-2, 6-3 - n'a pas su maintenir son niveau avec suffisamment de constance face à une 10e mondiale haussant insensiblement le ton. Après des mois de galères, la joueuse de Grimbergen retrouve néanmoins petit à petit, à 23 ans, le tennis qui doit en faire une valeur sûre du Top 100.
Ce vendredi, au troisième tour, David Goffin ouvrira le bal dès 11 h face à Horacio Zeballos sur le court Suzanne Lenglen, tandis qu'Elise Mertens fermera le ban contre Venus Williams en quatrième match sur le Central Philippe Chatrier, elle qui dit adorer les grands stades elle est servie.
"Je peux vous dire qu'on a l'impression d'être oublié." La phrase est de René Van Uytvanck, le père d'Alison, après le match de sa fille au deuxième tour de Roland Garros contre la 10e mondiale polonaise Agnieszka Radwanska, faisant allusion à la "traversée du désert" qu'ils ont vécue durant plus d'un an à la suite des blessures à la cheville et au poignet de la jeune fille de Grimbergen. A tout juste 23 ans, on croise désormais les doigts pour que ce calvaire soit derrière la Brabançonne qui sait à peu près tout faire avec une raquette et une balle de tennis. Ce qu'elle a démontré d'entrée face à Radwanska qui a même dû se demander un moment, comme nous, comment elle allait pouvoir s'en sortir. Parce que si elle n'a remporté le premier set qu'au tie-break 7-3, Alison le doit surtout à elle-même pour ne pas avoir profité de quelques belles occasions, laissant son adversaire dans les cordes revenir dans le match. "Mon service et mes amorties, d'habitude des points forts, m'ont un peu laissé tomber", convenait-elle. "Je sais que j'ai eu des opportunités, même après le premier set, c'est pourquoi j'ai quitté le court très déçue, mais je commence déjà à retenir le positif, comme le demande mon nouveau coach Alain Devos qui insiste sur le travail tennistique, sur l'attitude, sur le mental, et veut que je relativise plus tout le reste (sourire). J'ai bien senti qu'avec son métier et son sens tactique, Radwanska a compris qu'elle allait devoir changer quelque chose pour les deux dernières manches, elle y était obligée, et il faut bien reconnaître que c'est finalement elle qui s'est montrée la meilleure."
Cinq matches en huit jours
Notre compatriote a payé lors de ces deux derniers sets un tennis trop en montagnes russes, entre fautes et coups d'éclat, alors qu'en face on serrait le jeu en ne commettant plus qu'un minimum d'erreurs avec un avantage indiscutable lorsque l'échange se prolongeait. "Certes, j'ai bien commencé", disait Alison, "mais 43 ou 46 % de premières balles ce n'est pas le bon rythme, et je savais qu'elle ne me donnerait pas le match. Après le premier set, j'ai trouvé qu'elle était de mieux en mieux, elle regorge d'expérience de ce genre de match, moi pas, l'air de rien elle s'est mise à monter plus, et n'a plus fait de cadeaux. Elle te laisse jouer, remet toujours une balle de plus, ne donne pas de vitesse, on doit faire les points toute seule. Avec les qualifications, j'ai disputé cinq matches en huit jours, je suis fatiguée, peut-être que cela a joué un rôle, mais ce n'est pas pour ça que j'ai perdu, je sentais que j'avais encore en moi ce qu'il fallait, mais à la fin elle était plus forte que moi. Jouer et gagner autant de matches m'a fait du bien et donné plus de confiance. Quand on passe par où je suis passée on finit par douter. J'avais de bons souvenir du Lenglen, j'ai joué deux heures trente et trois sets contre une Top 10 mondiale, ce n'est pas si mal, je crois que je peux dire que j'ai livré un bon tournoi, que je suis dans la bonne direction." L'objectif est déjà de redevenir une valeur sûre dans le Top 100 - ndlr : elle devrait être 105e au prochain classement WTA.
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