Roland Garros : David Goffin a regoûté à la victoire en Grand Chelem
Il y a eu des hauts et des bas ce mardi dans le match d'ouverture de David Goffin face à un bon joueur, le jeune Tchèque Jiri Lehecka, 20 ans, 77e mondial, mais le Liégeois s'est logiquement imposé en quatre sets. Sa première victoire en Grand Chelem depuis septembre 2020. De son côté, Elise Mertens est déjà au troisième tour, son adversaire de ce mercredi a déclaré forfait.
Du geste et de la voix
David Goffin avait déjà battu Jiri Lehecka cette année à Monte Carlo. On n'aurait donc pas compris qu'il se trouve éliminé d'entrée Porte d'Auteuil par ce même joueur qui, pourtant, possède d'indéniables qualités, de frappe notamment, alors qu'il vient à peine d'avoir vingt ans. Par deux fois dans ce match notre compatriote a mené 4-0, paraissant avoir premier et troisième sets en poche, avant de devoir serrer le jeu sur la fin pour garder l'avantage (chaque fois 6-4). Il a perdu cinq fois son engagement, mais a pris sept fois celui de son adversaire, dans un match que ce dernier a relancé au deuxième set (4-6) en prenant justement le service de Goffin lors du dernier jeu. David a dominé dans l'ensemble, avec des ups and downs, des moments où il menait le débat en jouant juste et d'autres où il subissait un peu trop loin de la ligne de fond, mais la différence n'a jamais été très grande, le Tchèque perdant son service une fois de trop dans la quatrième manche et le Belge concluant d'un coup gagnant sur la ligne (toujours 6-4). On a particulièrement apprécié la manière dont David Goffin s'est ouvertement encouragé, du geste et de la voix, au moment où il avait besoin d'un petit "plus" pour se galvaniser et gagner le match. C'est quelque chose qu'on ne le voit pas exprimer assez souvent. "Ce n'est pas dans mes habitudes naturelles, mais au bon moment, lorsque je sens que cela peut m'apporter quelque chose, pourquoi pas ?", sourit-il. On en redemande.
Contre Tiafoe jeudi
"C'était un match piège, compliqué", continuait notre compatriote, "Jiri a de super bonnes frappes des deux côtés, il faut constamment le bouger, et lorsqu'il est mené 4-0 il se lâche d'autant plus. Gagner un match de Grand Chelem n'est jamais facile, je suis content d'être resté sérieux, concentré, de n'avoir pas déconnecté, et d'avoir été chercher le match dans les deux ou trois derniers jeux. Il y a longtemps que je n'avais plus gagné en Grand Chelem, mais, croyez-moi ou pas, je vous jure que je n'y ai pas pensé. Ce match s'inscrit plutôt dans la continuité de ce que j'ai réalisé ces dernières semaines, même si je peux être plus efficace au service, il doit me rapporter plus, avec un meilleur pourcentage de premières balles. Il est difficile de faire des points ici, je dois donc être également plus précis dans les zones d'attaque que je choisis. La suite du programme ? Je n'ai pas l'impression d'avoir un devoir de résultat ici, mais un devoir d'attitude, de jeu à développer." Au deuxième tour, il se retrouvera face à Frances Tiafoe, 27e mondial, un Américain costaud qui s'accommode de la terre battue et qui a éliminé le Français Benjamin Bonzi en trois sets très serrés (7-5, 7-5, 7-6). "C'est un joueur puissant, avec un coup droit assez lourd et qui glisse bien sur la brique, je n'ai d'ailleurs pas été étonné du tout de le voir en finale à Estoril cette année", continue David. "Je ne l'ai jamais affronté sur cette surface, seulement sur dur, quatre fois, j'ai perdu une fois (la dernière, en 2019, 5-7, 6-7, à Miami, ndlr). Ce sera un match ouvert, il est un peu capable de tout, de s'enflammer comme de se déconcentrer."
La frustration des supporters belges
Pourquoi ne pas le dire, on n'a pas compris que l'organisation ait placé le match de notre numéro un sur le court 11, qui ne compte que cinq rangées de gradins, soit à peu près 350 places, alors que plus de 1000 Belges se pressaient pour assister à la rencontre. Ce n'est évidemment (et malheureusement) pas la première fois qu'une telle chose se produit Porte d'Auteuil, même des voix étrangères l'ont fait remarquer sur les réseaux sociaux. Les chanceux qui ont pu assister au match ont évidemment chauffé l'ambiance, on a même entendu des "waar is de feestje, hier is de feestje" sur les gradins en fin de match. "J'espère que je pourrai à nouveau compter sur un stade plein à craquer contre Tiafoe", souriait David, "une ambiance pareille aide à se surpasser, ça fait du bien." Quant à nous, on souhaite qu'il y ait un peu plus de places pour accueillir nos compatriotes qui font l'effort d'effectuer le déplacement en nombre.
Greet Minnen éliminée... mais pas mécontente
Contre Ekaterina Alexandrova, 31e mondiale et demi-finaliste à Madrid, Greet Minnen (WTA 83) s'est bien battue mais n'a pas pu réellement inquiéter (5-7, 3-6) une Russe qui l'a dominée à la longue en puissance et au service. "J'ai le sentiment que mes retours n'étaient pas suffisants aujourd'hui pour la mettre en difficulté", disait-elle, "j'étais donc constamment sous pression sur mon propre engagement. Malgré tout, cela se joue sur des détails, comme souvent. J'ai hérité d'une adversaire difficile, alors que je sortais d'une préparation perturbée, et finalement cela s'est beaucoup mieux passé que je le craignais. Il y a deux semaines, j'ai contracté la Covid à Karlsruhe, je n'ai pas été super malade, mais cela laisse des traces, je n'étais qu'à 90 % physiquement. Plus tôt dans la saison, j'avais été victime d'une grippe intestinale au Kazakhstan, où j'ai dû abandonner en finale, et à Madrid j'ai souffert de l'épaule. Compte tenu des circonstances, je suis certes éliminée mais pas mécontente de ma prestation. Cela n'arrivera sans doute pas cette saison, mais dans les deux ans, mon objectif reste d'atteindre le Top 50. J'ai affronté suffisamment de joueuses de ce niveau pour savoir que je n'en suis pas loin."
Elise Mertens qualifiée sans jouer
Ce mercredi, les deux dernières filles belges en lice, Alison Van Uytvanck et Elise Mertens, devaient disputer leur deuxième tour. Ce sera le cas pour la première, programmée en 2e match (après Isner-Barrère) sur le court Simonne Mathieu contre l'Américaine Coco Gauff. En revanche, Elise a appris ce mardi soir que son adversaire, la Tchèque Marie Bouzkova, devait déclarer forfait.
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