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Raphaël Collignon voit le bout du tunnel

La dernière fois qu'on l'a vu sur le circuit ATP c'est en qualifications à Wimbledon. Le verdict est alors tombé : fracture de fatigue au cubitus (coude gauche). Depuis, l'espoir liégeois Raphaël Collignon (21 ans) a cru pouvoir reprendre à deux reprises, sans obtenir le feu vert médical. Cette fois, le bout du tunnel est en vue, sous la forme d'un tournoi 25.000 dollars en Espagne début novembre.
 

Dans une jeune carrière prometteuse, faite de hauts et de bas mais qui lui a permis de passer de la 900e place mondiale début 2022 à la 210e au moment où il a été contraint de décrocher, on peut parler de coup d'arrêt malencontreux alors que la trajectoire était globalement ascendante jusque là.
Quatre mois sans compétition, cela représente une demi-saison. "Et c'est d'autant plus compliqué à gérer qu'à deux reprises, la première fois début septembre, j'ai cru pouvoir reprendre, mais l'IRM et le scanner ont révélé qu'il restait des résidus de la fracture, dit Raphaël. Tu es déçu, tu ne vois plus vraiment le bout du tunnel, tu t'entraînes sans véritable objectif. Tu vois aussi les autres, que tu as déjà battus ou auxquels tu peux te comparer, gagner des Challengers ou se rapprocher du Top 100, c'est frustrant. Comme j'avais réalisé un bon été l'an dernier, j'ai perdu une floppée de points et de places. Je ne crois pas me vanter en disant qu'une 330e place mondiale ne reflète pas ma valeur".
 
Se rendre compte de la chance qu'on a
 
D'un autre côté, une telle coupure dans le tourbillon du circuit peut aussi permettre de se poser mentalement, de se remettre les idées en place, de se vider la tête. "D'être plus à la maison en famille, pas dans le tennis tout le temps, de revoir des potes, de faire des choses avec eux, plutôt que d'être parti toutes les semaines, confirme-t-il. On se rend également compte de la chance qu'on a quand on est en tournoi, en bonne santé, sans pépin, même si on est parfois sportivement dans le dur, j'espère que cela va me changer à l'avenir. J'ai aussi eu la chance que la blessure, certes longue à guérir complètement, ne m'a empêché que de faire des revers à deux mains, je pouvais seulement jouer en slice de ce côté. J'ai ainsi pu continuer à travailler à l'entraînement tous les autres coups du tennis, ainsi que mon physique, j'ai pris de la masse, cardio et endurance sont meilleurs, je me sens beaucoup plus costaud. Je sais que Zizou (Bergs), avec un peu les mêmes contraintes que moi, a continué sur le circuit. J'ai d'ailleurs joué moi-même un match d'interclubs avec Fayenbois en finale contre La Gantoise, en sliçant en revers, j'ai été battu de très peu par Michaël Geerts après avoir mené 4-0 dans le premier set. Nous avons plutôt choisi de retravailler en profondeur, j'espère que cela m'aidera pour la suite."
 
Un 25.000 et deux Challengers
 
La suite, c'est donc une reprise en douceur, le 6 novembre, avec un tournoi Future 25.000 dollars, à Bonicarlo en Espagne, en plein air, et sur terre battue. "Comme mon retour a été retardé, il n'y avait plus guère de possibilités sur dur, précise Raphaël. Je m'entraîne donc sur terre sous une bulle, et, si tout se passe bien, après une semaine de repos, j'aurai encore deux tournois Challengers sur la brique au programme, à Valence et au Portugal. Je sais que pour l'Australian Open ça va être très très compliqué, mais l'objectif lors de cette fin de saison est de me rapprocher le plus possible d'un classement donnant accès aux qualifications de Grand Chelem. J'ai repris progressivement le revers à deux mains il y a trois semaines. Je joue avec une manchette de compression et je ressens de la tension musculaire à la fin de l'entraînement, ce qui est normal puisque je suis resté trois mois et demi sans faire ce genre de mouvement, mais je n'ai plus mal du tout. Depuis Roland Garros, j'ai aussi souffert d'une sésamoïdite (inflammation sous le gros orteil), cela m'a obligé à utiliser des semelles qui à force n'ont plus vraiment fait effet. On a rajouté des mousses et, heureusement, grâce à un traitement du pied en profondeur, je ne sens quasi plus rien."
 
Raphaël s'entraîne pour l'instant avec un autre "blessé au long cours", Emilien Demanet, qui, après une périostite doublée d'une fracture de fatigue, n'a pas eu la même "chance dans la malchance" et n'a pratiquement rien pu faire durant trois mois. La reprise demande logiquement un temps d'adaptation, "mais il revient bien, ça va aller, rassure Raphaël. Le retour à la compétition d'Emilien est prévu fin novembre.
 
 

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