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Raphaël Collignon: "je peux battre de très bons joueurs!"

Le Liégeois de 22 ans a réalisé un nouveau pas en avant dans sa carrière cette semaine, lors du tournoi Challenger particulièrement relevé de Bratislava dont il a atteint la finale, seulement battu par le Russe Roman Safiullin, 59e mondial et encore 36e en début d'année. Le niveau de jeu de Raphaël a été à la hauteur de ce que ceux qui le connaissent bien attendent de lui.
 

Après avoir perdu six mois sur blessure en 2023 et s'être retrouvé 580e mondial fin avril, Raphaël Collignon pointe ce lundi 138e. Gravir 450 places au ranking mondial en six mois n'est pas une mince performance, surtout quand on connaît le niveau actuel des tournois Challenger. A commencer par celui de la semaine dernière à Bratislava.
 
"C'est bien simple, c'était le plus fort de cette année", assure le Liégeois, "les huit premières têtes de série faisaient partie du Top 110 mondial, et en plus il y avait des gars qui ont été très haut au ranking, Nishikori, Kukushkin, Wawrinka, Fucsovic, ainsi que le vainqueur des Next Gen ATP Finals 2023 Medjedovic... que j'ai d'ailleurs battu en trois sets au premier tour."
On a ainsi vu d'emblée que l'on avait affaire en Slovaquie à un Collignon à l'inverse de celui qui s'était tellement déçu à Anvers. Et cela s'est confirmé par la suite, malgré un programme et des matches difficiles, après avoir pourtant perdu le premier set aussi bien en 1/8e,1/4 qu'en 1/2 finales. "Cela me permet de reprendre confiance et me conforte dans l'idée que je peux battre de très bons joueurs", dit-il.
 
"La meilleure "perf" de ma carrière"
 
Jusqu'ici, son plus haut fait d'armes était sa victoire en finale du Challenger de Luedenscheid, en Allemagne, face à son premier Top 100, le Hollandais Botic Van de Zandschulp. Ce sera sans doute désormais son succès en quart de finale vendredi face à Gabriel Diallo 89e mondial en pleine ascension. Le Canadien n'est pro que depuis l'an dernier, après avoir joué et étudié à l'université du Kentucky, mais il restait sur un troisième tour à l'US Open en septembre et une finale en ATP 250 au mois d'octobre, il a aussi passé la bagatelle de quinze aces à notre compatriote. Du haut niveau. "Botic était un peu mieux classé que Diallo, mais ce dernier, tenant du titre à Bratislava, n'avait été battu que par des "monstres" ces derniers temps", dit Raphaël. "Qualitativement, c'est sûrement la meilleure "perf" de ma carrière"."
 
Au delà d'un niveau de jeu dont on le sait capable, c'est surtout la façon dont il a à chaque fois renversé les matches aux forceps en cours de deuxième et au troisième set qui font de cette semaine slovaque un tournoi référence en ce qui le concerne. Il a remporté des bras de fer (l'Américain Nava en 1/8e 7-5 au 3e, le Canadien Diallo en 1/4 7-5 au 3e, le Croate Prizmic en 1/2 7-6 au 3e) au travers desquels il est passé trop régulièrement par le passé. "Mentalement, j'étais vraiment bien, j'ai prouvé que je pouvais être là quand c'était dur et tendu", se félicite-t-il, "c'est un domaine que je (re)travaille avec quelqu'un, et c'est vraiment une question d'état d'esprit, je retombe encore parfois dans mes travers mais j'ai l'impression de faire tout un peu mieux."
 
Avec... Arnaud Bovy
 
En finale, en revanche, le Liégeois est tombé un peu court (3-6, 4-6) face à Roman Safiullin qui, il faut bien le dire, a survolé le tournoi et qui se trouvait dans un meilleur état de fraîcheur que notre compatriote lequel avait dû disputer les qualifications et avait en plus terminé la veille au delà de minuit. "Je me sentais un peu émoussé, pas vraiment au taquet, alors qu'il a joué deux matches de moins que moi et a tout gagné en deux sets durant la semaine", explique Raphaël. "J'étais un peu moins bien mais c'est surtout lui qui était très bon, qui mettait la pression, prenait la balle tôt, c'était compliqué, je ne suis pas arrivé à imposer mon jeu. Physiquement, cela tire un peu partout, mais on peut quand même dire que la semaine a été bonne (sourire)".
 
Pour l'anecdote, sachant que, pour une fois, il devait partir seul en Slovaquie, sans coach fédéral à ses côtés donc, Raphaël a convaincu son meilleur ami, un certain Arnaud Bovy, de l'accompagner durant cette semaine mémorable. On sait qu'Arnaud a laissé derrière lui le tennis pro pour se consacrer aux études universitaires, il est en troisième année de droit à Liège. "Il avait un créneau à l'univ, cela s'est bien mis, et il a pris son "job" très à coeur, c'est un one shot mais je crois qu'il a aimé", sourit Raphaël. "En dehors de l'entraînement et du terrain, on pouvait se marrer entre potes, et je pouvais m'échauffer avec lui, ce qui était pratique, mais dès qu'on était sur le court plus question de rigoler, tout était fait très sérieusement. On avait d'ailleurs Steve (Darcis) en ligne tous les jours."
 
Prochains et derniers rendez-vous de l'année pour Raphaël Collignon : un Challenger à Lyon dans une semaine, et en Italie, à Rovereto, la semaine suivante.



 

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