Raphaël Collignon et Gauthier Onclin réunis dans la victoire
Tous deux membres de l'Ethias Next Gen, Raphaël Collignon et Gauthier Onclin ont vécu une bien belle semaine. Le premier a remporté son deuxième Challenger de l'année à Monza, le deuxième s'est imposé au M30 de Santa Margherita di Pula.
Après avoir gagné son premier match en ATP 250 à Marrakech et montré qu'il avait le niveau en manquant de peu le troisième tour face au Portugais Borges 43e mondial (6-7 au 3e set), Raphaël Collignon retrouvait les tournois ATP Challenger à Monza où il était tête de série numéro un.
On ne peut donc pas être étonné de le retrouver en vainqueur, encore fallait-il assumer ce statut et la pression qui l'accompagne, ce qui n'est jamais évident et ce que le Liégeois a très bien réalisé, confirmant ses progrès dans la sphère mentale. Il était clairement le meilleur.
En finale, face à l'Ukrainien Vitaliy Sachko, qui avait éliminé le Français Luca Van Assche en demi-finale, il a ainsi sauvé six des sept balles de break qu'il a concédées, dont un 0-40 d'entrée, et, après un mauvais jeu où il s'est tendu alors qu'il servait pour la victoire à 5-4, il a de suite rectifié le tir pour s'imposer (6-3, 7-5).
"Le plus encourageant, c'est que si la base de son tennis est de plus en plus solide Raph a encore plein de petites choses à améliorer", dit le coach fédéral Ananda Vandendoren qui l'accompagnait. "Et lorsqu'il a un coup de moins bien en cours de match on sent qu'il a les armes pour quand même s'en sortir, tout le monde sait que son service est un atout, mais il est de plus en plus efficace, également en deuxième balle, le travail porte ses fruits. Il devait assumer le poids comme "première tête", et il a su imposer sa personnalité, sa confiance et sa détermination, comme un guerrier quand il le fallait."
"Dès le premier tour, j'ai dû répondre présent, face à un jeune Italien de 18 ans, Federico Cina, qui venait de battre le 67e mondial à Miami", confirmait Raphaël. "Le public et les médias étaient là pour lui, c'était l'attraction du jour, et j'ai gagné 6-4, 6-2. C'est néanmoins en demi-finale que j'ai livré ma meilleure prestation de la semaine, face au Tchèque Svrcina (ATP 132) qui avait déjà gagné deux Challengers cette saison. Je savais qu'il avait beaucoup de matches dans les jambes et que cela pouvait peser, j'ai sorti le "rouleau compresseur" (sourire) dès le début et je ne l'ai jamais laissé respirer (6-1, 6-1)."
Après avoir manqué son début d'année, le Liégeois, qui compte déjà quatre titres à ce niveau, a donc franchi un cap, en remportant les Challengers de Pau et de Monza, en atteignant en plus la finale à Lugano, et en franchissant la barrière du Top 100. Ce lundi, il a pris l'avion pour le Portugal où il est engagé dans le Challenger de Oeiras et où il sera rejoint par Steve Darcis. "C'est un tournoi très haut de gamme, dont je ne suis que tête de série numéro 3 derrière l'Argentin Comesana (ATP 61) et le Russe Safiullin (ATP 68, ex-36e)", dit notre compatriote. "Je sais déjà que c'est de nouveau un premier tour difficile qui m'attend dès mardi, face au Suisse Jérome Kym, 131e mondial."
VICTOIRE DE GAUTHIER ONCLIN
Pour sa part, Gauthier Onclin a choisi de rejouer deux tournois 25.000 dollars à Santa Margherita de Pula pour se relancer, et bien lui en a pris puisqu'il a remporté le premier, samedi, sans perdre un set et en s'octroyant des points ATP rassurants dans la perspective de Roland Garros.
Après être parvenu, pour la première fois, à se qualifier pour le tableau final d'un Grand Chelem lors de l'Open d'Australie au mois de janvier, Gauthier Onclin a de nouveau été freiné par des contretemps physiques. L'an dernier c'est l'épaule qui l'a empêché de jouer pendant trois mois, cette fois c'est le poignet qui l'a contraint à l'arrêt. Quatre semaines sans pouvoir toucher une raquette. Il a de nouveau fallu remettre la machine en marche, un peu difficilement malgré une belle victoire sur Fabio Fognini au tournoi Challenger de Naples. Pour retrouver des matches et des victoires sur terre battue, le Liégeois a finalement décidé de redescendre deux semaines en tournoi ITF 25.000 dollars, à Santa Margherita de Pula en Sardaigne, un niveau qu'il maîtrise puisque, première tête de série, il a remporté tous ses matches en deux sets, avec une finale contre le Hollandais Den Ouden 258e mondial empochée 6-0, 6-2.
"Je préférerais ne pas en avoir besoin", explique le Liégeois, "mais le fait est que cette première semaine est tombée à pic autant au niveau des points au classement mondial que pour progresser et travailler mon jeu. En revanche, par la suite, je retrouverai trois tournois Challengers avant les qualifications de Roland Garros que je suis assuré de pouvoir disputer. Les problèmes au poignet qui ont pourri mon début d'année datent, en réalité, de la fin de l'année dernière. Après avoir dû ronger mon frein à cause de mon épaule, j'ai beaucoup joué pour être en Australie et, après Melbourne, les douleurs sont devenues intenables, il s'agissait d'une inflammation près d'un tendon qui a mis du temps à guérir. J'en sors à peine."
Lorsque son agenda ne peut coïncider avec celui de Raphaël Collignon et de Steve Darcis, Gauthier peut compter cette année sur la collaboration occasionnelle de Germain Gigounon qui le coache justement en Sardaigne. "Je sais que je dois mieux structurer mon jeu, utiliser plus mon coup droit, pour être suffisamment solide et agressif et mieux adapter mon tennis au fait que je ne serai jamais un grand serveur", dit-il. "Je suis en tout cas super content de mon niveau ici en demi-finale et en finale, il ne faut pas croire c'est facile de gagner un 25.000 dollars".
A deux semaines du "cut" pour les qualifications de Roland Garros, les 25 points conquis au classement ATP - ils ne seront comptabilisés que dans une semaine, comme toujours pour les tournois ITF - lui permettront de figurer Porte d'Auteuil parmi les 220 meilleurs mondiaux. Il joue donc cette semaine un deuxième 25.000 dollars à Santa Margherita de Pula, avec un premier tour pas facile face au Français Laurent Lokoli.
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