Raphaël Collignon 122e mondial et double vainqueur de Challenger
Raphaël Collignon a remporté son deuxième Challenger à Lyon. Il est désormais 122e joueur mondial.
Alors qu'il s etrouve en Italie où il disputera cette semaine le dernier tournoi de sa saison, nous sommes revenu avec lui sur ses formidables derniers mois
72 !
72 c’est le nombre de victoires en simple cette saison de Raphaël Collignon qui s’apprête à disputer son dernier tournoi cette semaine à Rovereto.
72 victoires pour seulement 22 défaites.
Un bilan fantastique qui s’est encore étoffé la semaine dernière puisque le Liégeois de 22 ans s’est imposé au Challenger 75 de Lyon.
Raphaël, comment s’est passée la semaine lyonnaise ?
Raphaël Collignon : Très très bien. Je suis arrivé à Lyon en pleine confiance suite à mes résultats au Challenger de Bratislava (finale). Mentalement, je me sentais très bien. Puis les matches se sont enchaînés et tout allait de mieux en mieux. Plus j’approchais de la finale, plus il y avait une montée du stress mais tout s’est bien déroulé. Je suis très fier de m’être imposé.
Après six mois d’absence pour cause de blessure en 2023, vous avez réellement repris la compétition en janvier 2024. On ne peut pas dire que le début de la saison se soit bien passé. Quand avez-vous eu le ou les déclics ?
R.C. Vous avez raison, les premiers mois ont été très compliqués. J’ai éprouvé des difficultés à retrouver la compétition. Il a fallu que je m’acclimate à nouveau. Après le BW Open à Ottignies, je suis parti en Inde et c’est à partir de là que j’ai commencé à mieux me sentir, tant tennistiquement que physiquement. Je n’ai pas fait de résultats tonitruants, mais je suis sorti deux fois de suite des qualifs, tant à Bengaluru qu’à Pune. Ensuite, les bonnes semaines se sont enchainées et c’est àHammamet que la véritable bonne série a commencé.
Vous avez en effet enchaîné victoires et finales et, depuis avril, vous ne faites que progresser au classement.
R.C. C’est vrai mais j’ai aussi eu quelques défaites qui, si elles m’ont fait mal sur le moment, ont également été très importantes. Comme si ces défaites étaient des piqûres de rappel. Elles ont constitué des petits coups d’arrêts après lesquels j’ai réussi à me relancer. Comme les victoires, ces défaites ont été utiles dans ma saison.
Il y a encore quelques mois, on pouvait dire que deux de vos faiblesses résidaient dans un manque de constance et, aussi, une difficulté à gérer les émotions.
R.C. C’est surtout ce dernier point qui était réel. Depuis quelques semaines, voire quelques mois, cela va beaucoup mieux et j’ai d’ailleurs gagné pas mal de matches serrés.
Vous avez travaillé cet aspect avec un préparateur mental ?
R.C. Depuis la préparation du tournoi d’Anvers, j’ai en effet une préparatrice mentale, en la personne de Dominique Eloy. J’avoue qu’il y a encore peu de temps, je ne croyais pas trop en cet aspect du tennis. Je pensais que cela ne servait à rien et que c’était à moi à trouver les solutions puisque je suis seul sur le terrain. Après la défaite à Anvers (6-2 6-0 face à Fucsovics), nous avons eu une longue réunion avec Dominique (Eloy), Thierry (Van Cleemput) et Steve (Darcis). J’ai désormais la certitude qu’être accompagné mentalement est un plus indéniable.
Vous avez en effet remporté de nombreux matches serrés et, assez curieusement, vous gagnez régulièrement après avoir perdu le premier set.
R.C. En effet, j’ai même parfois été mené d’un set et d’un break mais, à ce moment-là, quand je suis dos au mur, je parviens à ne plus penser à rien et à me libérer totalement. Mais il est indispensable que je commence mes matches plus rapidement. C’est ce que j’ai réussi à faire en demi et, surtout, en finale à Lyon.
Je parviens maintenant à mieux visualiser les matches et cela me permet de mieux les commencer. Ce qui, je le répète, est nécessaire car il faut bien dire que quand on est mené comme je l’ai été, il faut un peu de réussite pour s’en sortir.
Quel est votre programme après le Challenger de Rovereto ?
Une semaine de vacances, puis une semaine d’entraînement en Belgique avant de partir en Espagne pour une semaine d’entraînement également. Je devrais partir vers l’Australie ou l’Asie dans la foulée mais je ne sais pas encore si je vais jouer Hong-Kong ou un tournoi australien avant d’aller aux qualifs de l’Australian Open.
Des qualifs que vous pourriez éviter à Roland Garros…
Oui, il est clair que je m’approche tout doucement du classement nécessaire pour entrer directement dans les tableaux finals de Grand Chelem mais je vais peut-être vous surprendre : je ne me focalise pas là-dessus. Je n’y pense quasiment pas. J’ai bien le Top 100 dans un coin de ma tête mais je ne veux pas faire l’erreur que d’autres ont commises en approchant de ce Top 100. Je sais que je suis dans la bonne direction mais je ne veux pas brûler les étapes.
Ce week-end, un autre jeune joueur belge a remporté lui aussi un Challenger.
R.C. Oui, c’est génial pour Alexander (Blockx). Dès qu’il a gagné à Kobé, je l’ai appelé et nous sommes restés plus de dix minutes au téléphone. J’étais vraiment très heureux pour lui et je suis certain qu’il était très heureux pour moi. Lors de la Coupe Davis, un très gros lien s’est créé entre lui, Zizou (Bergs) et moi. Nous nous tirons vers le haut et c’est très motivant et enthousiasmant car notre relation est très saine.
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