Premier trophée de l'année pour Raphaël Collignon
Hammamet terre nationale ? La station balnéaire tunisienne a vu deux Belges gagner leur premier trophée de l'année ce week-end, Alison Van Uytvanck lors d'un ITF 35.000 dollars et Raphaël Collignon dans un 25.000 dollars. Cela n'a rien d'un exploit, dans la mesure où nos deux compatriotes valent mieux que ce niveau de tournoi et de classement, mais c'est encourageant dans la mesure où Alison comme Raphaël ont été absents de longs mois pour blessures.
C'est un peu dans une mission "dernière chance" que s'est lancée cette année Alison Van Uytvanck après avoir été martyrisée par des problèmes de dos (double hernie) ces dernières saisons. Après une finale mi-février dans un 60.000 dollars en Allemagne (Altenkirchen), elle s'est donc imposée ce dimanche en Tunisie dans le 35.000 d'Hammamet 6-4, 6-2 face à la 383e mondiale burundaise Sada Nahimana. Pas de quoi grimper aux rideaux pour quelqu'un qui a été 37e mondiale et qui bénéficie d'un classement protégé lui donnant, par exemple, accès au tableau final du prochain Roland Garros alors qu'elle est désormais 493e mondiale. On espère par contre qu'il s'agit d'un pas prometteur sur la voie d'un retour à son niveau et qu'elle ne sera plus poursuivie par ces tourments physiques à répétition qui l'ont amené à se poser de sérieuses questions sur la suite de sa carrière.
A 22 ans, Raphaël Collignon n'en est évidemment pas là, mais pour autant les sept mois passés sans compétition dans la deuxième moitié de 2023 à cause d'une fracture de fatigue au bras gauche n'ont pas été effacés d'un coup de raquette magique.
Le Liégeois, lui, ne bénéficie pas d'un classement protégé, ce qui a fait dégringoler dans la hiérarchie cet ex-210e mondial. Et plus encore cette semaine puisqu'il perd au ranking ATP les 50 points de sa finale en tournoi Challenger l'an dernier dans les Abruzzes. Il se retrouve ainsi ce lundi dans les profondeurs du classement (583e), tandis que les 25 points de sa victoire tunisienne ce week-end ne seront comptabilisés que la semaine prochaine, ils lui permettront de regagner une centaine de places. S'il mange aujourd'hui son pain noir, à une place qui ne lui permet pas de disputer les tournois Challenger qui correspondent à son niveau, Raphaël n'aura en revanche plus de points à défendre à partir de fin mai, ce qui doit lui ouvrir d'intéressantes perspectives de remontée.
"Il n'a pas mal joué, notait Steve Darcis qui l'accompagne, mais dans plusieurs matches balayés par un vent presque injouable il a surtout fallu faire preuve de courage, s'accrocher, et Raph c'est quelqu'un qui doute beaucoup, qui n'a pas assez confiance en lui. J'en ai eu assez de devoir à chaque fois le pousser, le secouer, il doit se rendre compte par lui-même, je lui ai dit qu'en finale ce serait à lui de s'en sortir, tout seul. Au premier set, il n'a pas eu la bonne attitude, un peu molle et négative, il a aussi eu un peu de réussite au début de la troisième manche, mais en définitive il y est arrivé, et ça lui fait du bien."
"J'affrontais un Tunisien, Aziz Dougaz qui a été 214e mondial. Un très bon joueur qui était chez lui, il avait remporté le même tournoi la semaine précédente, et c'est vrai que Steve m'a laissé me débrouiller, explique Raphaël.
Après avoir perdu le premier set 4-6, le Liégeois a envoyé du lourd comme il en est capable au deuxième (6-1), et a failli tout gâcher au début du troisième, mené 15-40 après avoir perdu le premier jeu de service du Tunisien blanc. Heureusement, il s'en est sorti pour de nouveau dérouler par la suite, clôturant à son tour par deux jeux blancs (6-1).
Après un court passage par la Belgique, il poursuit cette semaine en 25.000 dollars à Angers où Steve Darcis a obtenu qu'il ne commence que mercredi et où il retrouvera Dougaz, tête de série numéro un, et un grand nombre de joueurs français.
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