Pour Kirsten Flipkens, c'est vraiment fini
Après avoir déjà dit adieu à la compétition en simple, Kirsten Flipkens avait prévenu qu'à 37 ans Wimbledon 2023 serait également son ultime tournoi en double. Le jour est arrivé. Avec son équipière hongroise Timea Babos, elle a été éliminée au 3e tour lundi 7-6 (10-8), 6-3 par Caroline Garcia et la Brésilienne Luisa Stefani, avant d’écraser à nouveau quelques petites larmes dans les bras de son papa, de sa maman et de son amie d'enfance Kim Clijsters.
On ne s'en souvient pas nécessairement, mais, au moment où Justine Henin et Kim Clijsters prenaient d'assaut la planète tennis, Kirsten Flipkens était aussi numéro une juniore, victorieuse en 2003 de Wimbledon et de l'US Open. Temps béni du tennis belge. Formidablement douée tennistiquement, mais un peu légère avec son gabarit d'1 m 65 et peu désireuse de se faire aussi mal physiquement que Justine à l'heure où les frappeuses faisaient de plus en plus la loi, elle n'a pu réaliser la carrière que son talent laissait présager. Dix ans après, elle n'en a pas moins atteint la demi-finale de Wimbledon et la 13e place mondiale, seulement battue sur le gazon londonien par la future lauréate Marion Bartoli elle-même stupéfaite de ce qui lui arrivait.
En cours de route, Kirsten aura tout de même battu à cinq reprises des joueuses du Top 5 mondial, Vénus Williams, Sam Stosur, Garbine Muguruza et deux fois Petra Kvitova. Elle compte 33 sélections en Fed Cup, dont la finale de 2006 perdue à Charleroi contre l'Italie en raison des blessures de Kim (avant la rencontre) et de Justine au cours du double décisif qu'elle disputait à ses côtés. "Je boucle la boucle lors du plus beau tournoi de ma carrière, là où j'ai gagné chez les juniores en 2003, où j'ai été demi-finaliste en 2013, et où j'arrête en 2023, je n'avais de toute façon aucune chance d'aller jusqu'en 2033", sourit-elle. "Je regarde encore de temps en temps sur Youtube le quart de finale gagné contre Kvitova il y a dix ans. J'en ai la chair de poule à chaque fois. Ma vie, ma passion, c'est le tennis, sans quoi je n'aurais jamais joué jusqu'à 37 ans."
A quoi cette vie ressemblera-t-elle désormais ? Elle reste bien sûr l'adjointe de Wim Fissette dans l'équipe de Billie Jean King Cup, et depuis janvier elle conseille avec succès la Tchèque Karolina Muchova, finaliste du récent Roland Garros. "Mais bien sûr je jouais encore en double à ce moment-là. Maintenant il faut voir, je n'ai plus envie de voyager 40 semaines par an." A suivre donc.
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