Pas de finale pour David Goffin à Anvers
Le Liégeois s'est incliné en demi-finale face à l'Argentin Diego Schwartzman (5-7, 6-2, 5-7) après avoir eu deux balles de match.
Les organisateurs de l'European Open ont cru toucher au but au troisième set de la demi-finale opposant Goffin au 77e mondial argentin Schwartzman, soit présenter ce dimanche (14 h 30) leur finale de rêve : David, la première tête de série (belge), sur les épaules duquel le succès de l'évènement repose depuis le début de la semaine, face à Richard Gasquet, le talentueux Français, 19e mondial, coaché par Sébastien Grosjean qui fait partie de l'organisation anversoise. Lorsque notre compatriote réussit le break à 5-3 dans la manche décisive, on s'est tous dit que l'affaire était dans le sac, qui plus est lorsqu'à 5-4 sur son service, à 40-30, puis sur un avantage, il s'octroya deux balles de match. Mais, d'une part, il n'a toujours pas maîtrisé le "syndrome" du break/service à suivre, il perd toujours trop souvent l'avantage conquis juste avant, et, d'autre part, il a payé le prix d'une fatigue qui s'est accumulée (12 matches en moins de trois semaines, plus un décalage horaire de six heures), perdant sur son service un match dans lequel il semblait avoir accompli le plus difficile.
Un match qui jusqu'au terme du troisième set avait ressemblé comme un frère au quart de finale contre Marius Copil, avec un premier set marqué par une kyrielle de breaks (trois subis par David, deux par Schwartzman) et déjà perdu sur son service. Le Liégeois réagit alors comme il le fallait, et domina le deuxième set, réussissant dans la foulée le break au premier jeu du troisième... avantage (re)perdu de suite selon une décidément mauvaise habitude. On connaît la suite, deux balles de match, service perdu, et deux derniers jeux pour le compte, face un adversaire qui n'avait rien donné, rien lâché, rien volé, auteur d'une excellente partie après avoir déjà éliminé Taylor Fritz et Pablo Cuevas, ce qui n'est pas rien.
"J'ai raté quelques balles que je ne rate pas souvent"
"C'était dur physiquement", confirmait David, "je n'ai pas de regrets, cela pouvait passer, j'aurais préféré jouer cette finale, et peut-être aurais-je été un autre homme ce dimanche après une bonne nuit (sourire), mais j'avoue être un peu au bout du rouleau là, c'était difficile de tenir encore à la fin après deux balles de match que l'on n'a pas prises, alors que l'on a déjà puisé dans ses ressources pour revenir dans la partie après de longs rallyes, je l'ai sans doute payé au moment où je devais finir. C'est aussi le mérite de mon adversaire même si avec la fatigue j'ai raté quelques coups que je ne rate pas souvent.
Je l'ai dit d'entrée, cela se mettait mal au calendrier et s'il ne s'était pas agi d'Anvers j'aurais pris une semaine de repos, mais je m'y étais engagé et j'ai décidé d'y aller à fond, j'ai tout donné. Cela n'a l'air de rien, mais quand on est tête de série numéro un dans son pays les sollicitations ne manquent pas, j'étais là dès lundi pour ne jouer que jeudi, c'est long et l'air de rien cela coûte de l'énergie. Quand tant de choses dépendent de vous, y compris le public, il y a de la pression, ce serait sot de le nier, mais encore une fois je ne regrette rien, c'était une belle première, un bel évènement, une belle expérience, il y avait du monde pour cette demi-finale, c'était chouette. Je savais que ce ne serait pas simple de pouvoir tout faire à 100 %, il m'a peut-être seulement manqué 1 % d'énergie sur la fin."
Onzième mondial ce lundi... et direction Bâle
Son parcours anversois n'en permet pas moins à David Goffin d'encore grappiller une place (au dépens de Marin Cilic) au ranking mondial, où ce lundi il se retrouvera en onzième position, la meilleure qu'il ait occupée jusqu'ici, c'était au début juin de cette année. Même une victoire finale dans cette European Open ne lui aurait pas permis de dépasser Tomas Berdych qui occupera la dixième place du classement. Fatigue ou pas fatigue, David part déjà ce dimanche pour Bâle où il doit disputer l'ATP 500, avec un premier tour l'opposant à Marcos Baghdatis, et en cas de succès des retrouvailles probables avec un certain Juan Martin Del Potro...
Gasquet, lui, s'en est sorti
Richard Gasquet, qui compte déjà à son actif 13 titres en tournois ATP 250, s'estimait heureux de se retrouver cette fois encore en finale, "d'abord parce que mon coach ne m'aurait pas pardonné de gâcher son tournoi" (sourire), mais aussi parce qu'il a été longtemps dominé par le jeune Anglais Kyle Edmund, 21 ans, 43e mondial, en pleine ascension ("Il a tout pour être Top 10 bientôt"). "Quand je me suis retrouvé mené 6-3, 4-2, j'étais tout près de la porte de sortie", reconnaît-il, "je lui laissais trop le temps de frapper son coup droit, mais je me suis battu, j'ai essayé, et le match a tourné, j'en suis content." Gasquet s'est finalement imposé 3-6, 7-5, 6-2.
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