Objectif atteint en Inde pour Raphaël Collignon, Martin Katz et Juliette Bovy
Aventure humaine et expérience sportive enrichissantes pour trois jeunes du Centre AFT en ce mois de janvier lors de deux tournois juniors grade 2 et un grade 3 disputés en Inde. En passant, il s'agissait d'y récolter un maximum de points au classement mondial pour pouvoir accéder aux meilleurs tournois cette année. Mission accomplie.
Top 40
2020 est une année importante pour Raphaël Collignon, sa dernière chez les juniors, celle où l'on doit s'affirmer dans la catégorie avant de tenter le grand bond vers le circuit adultes. Martin Katz est un an plus jeune, quant à Juliette Bovy, à 15 ans, elle fourbit ses armes en même temps qu'une prometteuse génération néerlandophone en ne ménageant pas sa peine. Tous les trois se sont donc embarqués pour une expédition de près d'un mois en Inde avec le coach fédéral Romain Barbosa qui, il n'y a pas si longtemps, se trouvait dans la même situation qu'eux - il a 25 ans et a été 400e mondial -, il sait donc toute la difficulté de la tâche. Compte tenu de leur âge, les résultats réalisés parlent pour notre trio : deux tournois gagnés et une demi-finale pour Collignon, une finale (100% belge contre son copain Raphaël) et deux quarts de finale pour Martin Katz, deux demi-finales pour Juliette Bovy. A quoi il faut ajouter deux victoires en double pour la paire Collignon/Katz. Le moins que l'on puisse est dire que les petits Belges ne sont pas passés inaperçus. Du coup, au ranking mondial junior, Raphaël, qui avait pourtant une finale à défendre durant ce laps de temps, gagne plus de 50 places pour se retrouver Top 40 et premier junior belge, Martin progresse d'une centaine de places pour pointer 112 en abordant son avant-dernière année junior, et Juliette est passée de la 345e à la 195e place mondiale depuis le 1er janvier.
Saisir l'occasion
"Je dois d'abord préciser qu'au départ nous étions six", explique Romain Barbosa, "mais que Coralie Debruyne s'est blessée dans le deuxième jeu de son premier match, et qu'elle a dû rentrer en compagnie de Thomas Bertleff qui était avec moi là-bas comme entraîneur. Elle a été victime d'un problème musculaire derrière la cuisse, du même genre que celui dont elle a souffert en été mais à l'autre jambe, heureusement c'est moins grave mais c'est vraiment dommage pour elle. Pour le reste, si tout ne fut pas parfait - Raphaël aurait pu faire carton plein, par exemple -, c'est bien sûr la satisfaction qui prédomine. Il est clair que si l'on va jouer des tournois en Inde c'est aussi parce que le niveau grade 2 et 3 y est un peu moins fort, surtout que l'Open d'Australie a lieu à peu près au même moment, mais tout est relatif, il y avait de très bons joueurs, et si Raphaël figurait parmi les têtes de série il n'était nulle part le mieux classé. A l'AFT, on n'a jamais été obnubilé par le ranking, mais il faut parfois saisir l'occasion de prendre les points qui, ensuite, permettent d'avoir accès et de se mesurer aux plus grands tournois, ce qui va désormais être le cas, surtout pour Collignon. On a découvert en arrivant là-bas que la fédération internationale vient de décider d'accorder beaucoup plus de points dans les tournois grade 2, 1 et A, je suis incapable de dire si c'est une bonne chose, mais comme on était là pour ça on en a profité."
Leçon de vie
Les points acquis, il reste à en tirer profit en plaçant la barre encore plus haut sur le court. Juliette est toute jeune, avec plein de choses à travailler, cela tombe bien c'est une bosseuse. Près de deux saisons complètes attendent encore Martin chez les juniors. En revanche, l'heure H approche pour Raphaël, avec Roland Garros, Wimbledon, les premiers Future 15.000 dollars, l'épreuve du feu. Il est grand et costaud, un profil pas fréquent chez nos jeunes. "Physiquement, il est très bon, il a de la taille et c'est un tennisman moderne, il sert, défend et se déplace bien, mais il doit être plus entreprenant, agressif, prendre la balle plus tôt, il le sait, et il peut le faire... je l'ai constaté contre moi quand il m'a pris un set dernièrement à Odrimont, la pression n'était sans doute pas la même (sourire). A long terme, pour lui comme pour les autres, c'est la force de travail qui fait la différence, les gros tournois il faut aller les chercher !" Comme autre leçon de vie, rien ne vaut un petit séjour en Inde pour remettre les idées en place, non ? "Rien de tel pour mesurer le confort dont on jouit à la maison en effet. Un mois comme ça n'est pas si simple à gérer, et on n'échappe pas à la pauvreté, elle est là, visible, des gens se lavent sur le trottoir, dans les hôtels ce n'est pas toujours nickel, on doit faire attention au choix des restaurants. On est loin du luxe des grands tournois, les conditions de jeu ne sont pas toujours évidentes - lors du premier tournoi on a tout joué sur trois jours à cause de la pluie - et on préfère ne pas prendre pas le risque de laisser les filles se promener seules, mais globalement c'était vraiment sympa comme expérience et on ne s'est jamais senti en danger de quelque manière que ce soit. Ils ont fini par être malades tous les trois au moment d'aborder l'ultime semaine, ce qui a influencé leurs dernières performances, mais cela n'avait rien à voir avec la nourriture, ils n'étaient d'ailleurs pas les seuls, des dizaines d'autres se trouvaient dans le même cas. Normalement, le prochain rendez-vous est un grade 1 en Malaisie début mars, mais on va d'abord attendre de voir comment cela évolue avec le Coronavirus dans cette région du monde."
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