Nouvelle opération au poignet : la série noire continue pour Julien Cagnina
Steve Darcis a été contraint de ronger son frein durant toute l'année 2018 et prépare désormais la reprise de janvier. Un autre Liégeois, Julien Cagnina, plus jeune de dix ans, vit des moments au moins aussi difficiles. Sa dernière apparition sur un court en compétition date de début mars, et, après avoir dû être réopéré au poignet fin octobre, il est encore "out" pour plusieurs mois, sans doute jusqu'au printemps prochain.
Il avait entamé l'année par une victoire, dans le tournoi ITF 15.000 dollars de Sunrise en Floride. Alors qu'il manifestait de bonnes intentions à Aix-en-Provence avec l'entraîneur français Lionel Zimbler, Julien Cagnina avait ensuite pu goûter pour la première fois à une sélection de Coupe Davis, "à la maison", contre la Hongrie au Country Hall du Sart Tilman. Depuis, il a joué deux matches en tournoi Future à Antalya, puis plus rien. Trop gêné par un problème au poignet, il a décidé de se faire opérer, mais une première intervention n'a pas suffi et il a finalement dû se résoudre à une nouvelle opération, plus lourde, le 22 octobre, cette fois à Anvers réalisée par le Dr Verstreken, le chirurgien qui était déjà intervenu lorsque David Goffin s'était fracturé le poignet en Coupe Davis. Une nouvelle revalidation au long cours attend donc Julien pour qu'il puisse retrouver la mobilité de l'articulation et l'ensemble de ses capacités. Toutes choses relatives et proportions gardées, un parcours... à la Juan Martin Del Potro. A 24 ans, Cagnina assure comme le géant argentin qu'il n'est pas dans ses intentions d'abandonner la partie, même s'il s'est déjà trouvé dans une position plus confortable à tous points de vue : "Quand vous restez un an sans jouer je peux confirmer qu'il n'y a plus grand monde qui s'intéresse à vous", glisse-t-il.
"Une fracture mal consolidée à 15 ans"
On peut estimer que le Liégeois, présenté comme surdoué en catégories d'âge, a gâché précédemment l'une ou l'autre chance dans sa jeune carrière, mais la situation qui le préoccupe pour l'instant n'est pas de sa responsabilité. "Tout ceci est le résultat d'une fracture qui a été mal consolidée à l'âge de 15 ans", indique-t-il, "je me suis adapté avec des mouvements qui à la longue se sont révélés toxiques, c'était devenu compliqué, notamment en coup droit, j'ai repoussé au maximum l'échéance, mais je devais y passer. Dans un premier temps, on a pensé résoudre le problème de manière moins lourde, mais quand j'ai voulu rejouer la douleur est revenue, et il a fallu envisager une plus grosse opération, chez un spécialiste de l'AZ Monica à Anvers. On a renforcé le cubitus avec une plaque et six vis, on a aussi recoupé le radius de 2,5 mm, ce n'est pas rien, je sais que cela nécessite une rééducation lente et importante, trois, quatre, cinq mois, on ne peut le dire, cela dépend de chaque individu, je ne recommencerai pas avant d'être prêt à 100 %, en attendant je travaillerai ce que je peux près de chez moi avec le préparateur physique Eric Houben." On lui souhaite évidemment tout le courage et la persévérance nécessaires, en rappelant qu'après une aussi longue absence pour blessure lorsqu'il reprendra la compétition, forcément avec zéro point dans le nouveau système ITF baptisé "Transition Tour", il pourra bénéficier d'un classement protégé sur douze tournois, dans son cas ATP 260.
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