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Noah Eputa, le tennis plutôt que le foot

A dix ans, il a failli opter pour le football, bien intégré parmi les jeunes du Standard. Il a finalement choisi le tennis et le programme de formation proposé par Thierry Van Cleemput et la fédération. Noah Eputa est le second entrant de l'année au Centre de Mons, avec un physique et une maturité appréciables pour son âge.
 

Si vous tapez le nom de Noah Eputa sur YouTube, vous découvrirez un étonnant petit gars qui, pour "Les Niouzz" de la RTBF, parle quasiment comme un adulte en évoquant son parcours de jeune tennisman prometteur, de "marmot" parmi les adultes, classé B0 à 11 ans, de futur pensionnaire de l'internat montois, des fêtes avec les copains qui lui manquent parfois, tout en se moquant gentiment de son coach, c'est craquant.
"Il est encore un peu fou fou en dehors du court comme on peut l'être à son âge, mais dès qu'on parle sport, qu'il est encadré, il fait effectivement preuve d'une surprenante maturité", sourit l'entraîneur fédéral Maxime Hawotte qui l'a suivi durant ces dernières années.
 
Grosses qualités physiques
 
Le coach que Noah Eputa "vanne" sur la vidéo, c'est Guillaume Rivez qui officie au Tennis Club Natham à Hamois et qui, après Louis Mouffe et Jules Dannevoye, en est à son troisième garçon adressé au Centre de Mons.
"Noah est déjà un fou d'entraînement", dit-il, "il est capable de tenir des heures sans s'arrêter. C'est aussi quelqu'un avec lequel il est facile de parler, de discuter, qui va donc facilement s'intégrer au Centre je n'en doute pas, et qui possède de grosses qualités physiques naturelles, avec une belle vitesse de jeu de jambes", dit Guillaume. "En revanche, techniquement, il a fallu reconstruire beaucoup, presque tout, en à peine un an et demi, et il y est parvenu. Avec ses parents, il a cherché un entraîneur, ils n'ont pas hésité à faire beaucoup de kilomètres depuis Sprimont où ils résident. Noah a assimilé beaucoup de choses en peu de temps, son coup droit va très vite, son retour est très bien, il aime aller au filet, c'est un joueur de caractère, offensif, qui sait frapper la balle."
 

Sclessin
 
Attaché à la fois au TC Beaufays et au Standard de Liège, le coeur sportif de Noah a donc longtemps balancé entre le foot et le tennis. Son papa, qui a lui-même tâté du ballon rond jusqu'en division 1 au Sporting de Charleroi, raconte qu'à dix ans, au moment de choisir, il a préféré dans un premier temps rester avec ses copains de Sclessin.
"Il s'y était imposé sur la pointe de pieds, jusqu'à devenir titulaire et même capitaine", continue Serge Eputa, d'origine congolaise et ex-défenseur carolo. "Personne ne sait où cela aurait pu le conduire, ni où le mènera le tennis. Ce qui est sûr, en revanche, c'est que le directeur technique de ce qui était alors l'AFT, Thierry Van Cleemput, nous a expliqué lors des championnats de Belgique au Forest Hills le programme fédéral pour les moins de 11 ans et que Noah l'a trouvé super motivant, au point de changer d'avis et d'orientation."
 
Dans son élément
 
Le Standard est pourtant revenu à la charge.
"Il nous a même proposé que Noah continue de s'entraîner au Sart Tilman durant un an en joueur libre au cas où il estimerait alors s'être trompé", continue Serge Eputa. "L'essentiel pour nous est qu'il n'y ait pas de regrets à avoir, Noah était apprécié, et il est parti en bons termes avec tout le monde. Aujourd'hui, il est bien dans son sport, ça lui plaît, il ne parle plus de football. Il attendait vraiment d'être à Mons, on sent qu'il est dans son élément. Lorsqu'il y croise à l'occasion les plus grands, Emilien (Demanet), Raphaël (Collignon), Gauthier (Onclin) ou David (Goffin), et qu'il peut s'entraîner en même temps qu'eux, il est aux anges, gonflé à bloc. Quant au fait qu'il ait combiné foot et tennis tant que c'était possible, je trouve que c'est une bonne chose et même une combinaison parfaite pour un enfant sportif."
 

Un marathon, pas un sprint
 
Pratiquant encore un soyeux revers à une main à la Justine, Federer, Gasquet ou Wawrinka, de plus en plus rare sur le circuit et demandant d'autant plus d'attention, Noah Eputa compte déjà à son actif un titre de champion de Belgique moins de neuf ans, de vice-champion moins de onze ans, et une victoire dans un tournoi Tennis Europe moins de douze ans, à Chypre. Il est le meilleur Francophone de son âge et partage ce titre au niveau belge avec son rival néerlandophone Victor Marchal.
"C'est un travail de longue haleine", conclut Maxime Hawotte, "ni Pauline (Hua), ni lui ne sont ce que l'on pourrait appeler des talents précoces, mais ce sont des "bosseurs" qui ont la mentalité adéquate. On espère que Noah deviendra un grand et bel athlète". "Tous les enfants partent avec une base technique, physique et mentale, et on ne peut pas dire laquelle des trois est la plus importante", conclut Serge Eputa. "Au Sporting de Charleroi, j'ai vu arriver Daniel Van Buyten de Froidchapelle, il était grand, traversait le milieu de terrain en trois enjambées, on rigolait de lui techniquement, mais il avait soif d'apprendre, et il a fini au Bayern Munich. J'ai dit à mon fils que ce n'était pas un sprint mais un marathon dans lequel il s'est engagé, il peut se passer tellement de choses."
 

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