Le retour de Thierry Van Cleemput dans le staff AFT : "Un super projet... auquel je n'aurais jamais pensé"
Il aurait été dommage que l'AFT ne puisse profiter de l'expérience et des contacts emmagasinés par Thierry Van Cleemput lors de cinq belles années passées sur le circuit ATP avec David Goffin parmi les meilleurs joueurs et entraîneurs du monde. C'est chose acquise depuis ce jeudi. Jusqu'au moins 2024. Une bonne nouvelle.
"Toujours le même homme"
Thierry avait répété à plusieurs reprises qu'une fois sa mission achevée auprès du numéro un belge il se verrait bien revenir à la formation des jeunes au Centre de Mons. Certains pensaient qu'après avoir goûté aux saveurs chargées d'adrénaline et aux avantages divers du top planétaire le coach carolo ne pourrait que poursuivre dans cette voie, Comme son passage éclair dans le staff de Simona Halep a d'ailleurs pu le laisser croire dans un premier temps. Mais il a bien tenu parole - "que vous le vouliez ou non, cinq ans après je suis toujours le même homme, avec les mêmes valeurs", insiste-t-il - et on ne peut que s'en féliciter pour notre tennis, la direction sportive fédérale ayant dès lors réfléchi au meilleur projet permettant à une filière de formation déjà performante de profiter au maximum de l'expertise de l'ex-entraîneur du 7e mondial. "J'avoue que je me demandais comment une telle ambition pourrait se mettre en place dans la pratique", confie Thierry, "mais quand Michaël Dermience m'a expliqué en détails ce qu'il avait en tête j'ai trouvé ça super, et même assez extraordinaire, je n'y aurais jamais pensé moi-même. Vous savez la notoriété relative que l'on m'accorde est avant tout médiatique. J'ai plus de vécu, c'est une chance que l'on m'a offerte, mais je ne suis pas spécialement meilleur, et désormais on va beaucoup moins m'appeler c'est évident (sourire). Mais je sais aussi que quand j'étais jeune j'aurais voulu être aidé par des gars "qui étaient passés par là". Dans ce cas, on tend peut-être l'oreille d'une autre manière, les parents aussi. Je connais le terrain pour y avoir travaillé comme formateur durant vingt ans, l'AFT c'est chez moi, mais après ces saisons différentes et exigeantes où j'ai un peu perdu le contact je veux repartir à 52 ans d'une page vierge, j'ai hâte de découvrir tout ça. "
Booster vers l'excellence
En vérité, le retour de Thierry Van Cleemput ne bouleverse en rien l'actuelle organisation du staff fédéral, les attributions et responsabilités de chacun demeurent, le "nouveau venu" ne va "chapeauter" personne, ni prendre en charge l'un ou l'autre jeune en particulier. De manière transversale, avec un titre de responsable technique, il collaborera aux différents niveaux de formation, des plus jeunes aux plus âgés, de manière planifiée, par blocs de une, deux ou trois semaines, à des moments stratégiques, en fonction de l'intérêt du ou des sportifs concernés, il sera en quelque sorte un "outil performant" dont les entraîneurs devront se servir pour faire aboutir le projet dont ils ont la charge. L'objectif de ces "fenêtres de collaboration" sera de booster vers l'excellence les jeunes à haut potentiel . "Une des raisons pour laquelle je veux relever le challenge, parce qu'à mes yeux c'en est un, c'est que nous avons là une belle génération d'entraîneurs", insiste Van Cleemput que l'on verra beaucoup sur les courts mais qui interviendra aussi ponctuellement dans la formation des coaches, la détection, et fera bénéficier la structure des relations amicales et privilégiées qu'il a pu nourrir durant cinq ans au niveau international, par exemple dans l'organisation de stages. "Selon ce que je pourrai faire, si on peut en tirer profit, je suis à disposition, cela me motive", complète-t-il.
"La page est tournée"
Thierry ne sait évidemment pas s'il reviendra un jour sur le circuit, par exemple avec un joueur qu'il aurait contribué à former, mais pour l'heure il ne laisse pas planer le doute : "La page est tournée, sans regret, cela ne me manque pas, je n'avais plus envie d'y être sinon je ne serais pas ici, j'aurais pu faire autre chose, ailleurs, je ne vous dirai pas quoi, mais j'ai opéré un véritable choix, j'ai toujours été passionné par la formation, j'ai accueilli cette mission comme un défi. J'ai passé des saisons magnifiques avec un garçon formidable, mais David devait passer à autre chose, il en avait besoin, et je ne doute pas de son retour au premier plan. Avec Simona Halep, j'ai toujours dit qu'il s'agissait d'une période d'essai, et j'ai une conception du travail qui est d'agir pas d'accompagner, si je sens que mon influence n'est pas suffisante je ne vois pas l'intérêt d'insister." Il est de retour dans le giron fédéral au moment où de jeunes Belges performent au niveau européen en "moins de 14 ans" et où le "transition tour", instauré cette année dans le circuit Future/Challenger par la fédération internationale (ITF), a toutes les chances d'aboutir à certains résultats inverses de ceux officiellement visés ou annoncés. "D'une part, arrêtez vos bêtises, c'est bien d'avoir de la qualité chez les plus jeunes mais j'ai vu plus d'enfants érigés en "vedettes" ne pas y arriver que réussir", souligne-t-il, "les catégories d'âge sont un peu comparables aux humanités, avec la dernière année juniors correspondant à la rhéto et le circuit Future à l'entrée à l'université, c'est seulement à partir de là que tout le travail se trouve valorisé ou pas. Quant au nouveau format de compétition de l'ITF, je suis bien obligé de constater qu'elle s'est une fois de plus emmêlé les pinceaux, il faut désormais être forts dès 18 ans, et on va passer à côté de talents moins performants de suite, le genre Humbert ou Cecchinato pour prendre un exemple."
Le staff technique fédéral
Avec le directeur sportif Michael Dermience, le staff du Centre de formation de Mons se compose d'Yves Beckers, Thomas Bertleff, Réginald Willems, Thierry Van Cleemput, Olivier Davin, Maxime Hawotte, Julien Onclin, Ananda Vandendoren, Sebastien Lecloux, Thibaut Michel et Romain Barbosa. Avec Fabien Bertrand, Vincent Devos et Alexandre Blairvacq pour la préparation physique.
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