Le jour où Arnaud Bovy a battu Carlos Alcaraz
Arnaud Bovy n'a rien oublié du jour où il a dominé le triple vainqueur de Grand Chelem en 2019 sans vraiment savoir à qui il avait à faire. Même le journal français L'Equipe le lui a rappelé dimanche. Il raconte.
Arnaud Bovy ne joue plus professionnellement au tennis mais il continue pour son plaisir et en interclubs avec Fayen-Bois. A 22 ans, après avoir atteint la 570e place mondiale comme meilleur classement ATP, il a choisi la voie universitaire. Il étudie le droit à l'U Liège.
"Je ne dis pas que je ne repense pas au tennis de temps en temps, mais cela ne me manque pas vraiment, je ne regrette rien, je me sens super épanoui sur tous les plans, j'ai choisi une autre vie, j'adore les études", sourit celui qui se souvient avoir battu deux fois Zizou Bergs en trois mois et qui prépare aujourd'hui un examen de droit administratif.
Le journal L'Equipe, dans son édition de dimanche, préfaçant la finale de Roland Garros entre Alcaraz et Zverev, lui a donc rappelé ce qui restera comme l'anecdote la plus marquante de sa carrière tennistique, sa victoire sur le futur champion espagnol qui n'était encore que Carlito.
"En réalité, c'est un article sur des garçons ayant croisé la route d'Alcaraz entre 14 et 16 ans qui aurait déjà dû paraître l'an dernier", s'amuse-t-il, il était prévu au cas où l'Espagnol irait en finale, comme cela n'a pas été le cas en 2023 ils l'ont reporté d'un an."
Le "fameux" match date de 2019, chez les juniors, lors d'un tournoi disputé dans l'académie de Juan Carlos Ferrero, l'entraîneur de Carlos Alcaraz.
"J'allais sur mes 18 ans, lui sur ses 15, je ne savais pas à qui j'avais à faire, il bénéficiait d'une wild card, il était inconnu au bataillon, pour moi c'était un bon tirage, raconte-t-il. J'ai gagné 6-4, 6-2. Je me souviens de son service kické et de son gros coup droit. Il ne jouait pas très tendu, il se construisait un fond de jeu, il jouait vachement bien, très haut, super lourd, mais sa balle ne faisait pas très mal. Il se battait sur tous les points. Il y avait Ferrero qui l’encourageait sur son banc, pas ultra sympa, encore plus dans le match qu’Alcaraz lui-même, c'était assez impressionnant."
Ce n'est qu'après coup qu'Arnaud s'est rendu compte qu'il avait battu un "sacré coco" comme il dit.
"J'ai vraiment dû bien jouer ce jour-là, mon meilleur niveau, c'était loin d'être facile, tout le monde me l'a dit. J'ai appris par la suite qu'il avait participé à un tournoi Challenger au même endroit et qu'il y avait battu un 300e mondial. Après, pour lui, tout est allé très vite, si j'avais su que j'affrontais un futur phénomène j'aurais certainement perdu (sourire), dans ma tête face à une wild card je me devais de m'imposer. En attendant, c'est un truc qui va me marquer à vie, que je raconterai à mes enfants et mes petits-enfants. A l'univ, ils font des yeux comme des soucoupes. "T’as battu Alcaraz ! T’aurais pu être numéro 1 mondial." A mourir de rire."
Cette finale parisienne, a-t-il eu l'occasion de la voir entre deux séances de blocus, et qu'a-t-il pensé de son prestigieux ex-adversaire ?
"J'ai pu regarder la fin, pas les 4 h 30, je ne pouvais pas me le permettre. L'Alcaraz que j'ai vu a été monstrueux, son panel tennistique est très impressionnant, il sait vraiment tout faire et est capable de jongler avec tous les schémas de jeu. Physiquement, c'est une "bête", et il y va tout le temps, sans penser qu'il peut rater, il va chercher les points, c'est lui qui dirige l'échange. Je ne sais pas où il s'arrêtera. Mais Sinner a un tout aussi bel avenir, ils se valent, tant mieux pour le beau combat et pour le suspense".
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