La déception pour Zizou Bergs à Roland Garros : "C'était juste pas assez"
En l'absence de David Goffin et de Raphaël Collignon, les regards belges étaient tournés vers Zizou Bergs dans le tournoi messieurs de Roland Garros. Le Limbourgeois a malheureusement été éliminé (6-4, 3-6, 6-7, 4-6) dès le premier tour par le double-mètre français Giovanni Metshi Perricard, 37e mondial et grand serveur. Il a pourtant eu sa chance, mais n'a pas su saisir les opportunités.
Au bout du chemin, il ne reste malheureusement que des regrets. Zizou Bergs n'avait pas été gâté au tirage au sort de Roland Garros en héritant de Giovanni Mpetshi Perricard, grand gaillard de 2 m 03, 37e mondial, au service dévastateur, qui plus est Français, ce qui Porte d'Auteuil est généralement encore plus difficile à gérer. On se souvient du manque de respect qu'avait manifesté une partie du public local l'an dernier à l'égard de David Goffin, qui avait gagné en cinq sets dans une mauvaise ambiance de match de foot.
Ce dimanche, si le stade Suzanne Lenglen a bien entendu soutenu son compatriote, surtout dans les moments délicats, on n'a pas vécu la même corrida, et, comme David, Zizou a malgré tout donné l'impression d'avoir tout en mains dans des moments clés pour faire pencher la balance en sa faveur dans un match acharné, très serré, mais il n'y est pas parvenu. En manque de repères sur terre battue, un peu comme son adversaire d'ailleurs qui avait été éliminé au premier tour à Monte Carlo, Barcelone, Rome et Madrid, mais qui restait d'une victoire au récent Challenger de Bordeaux, notre compatriote a commencé par prendre le service du Français et à conserver son break d'avance jusqu'au terme du premier set (6-4). Metshi Perricard lui rendit la pareille au deuxième (3-6), et dans une troisième manche très équilibrée, Zizou a mené 5-0 dans le tie-break... pour finir par le perdre 5-7.
Certes, dans ce qui fut le tournant du match, le Français a sorti le meilleur de lui-même, avec deux aces et un coup droit gagnant notamment, mais, bien sûr, jamais le Limbourgeois n'aurait dû perdre ce jeu décisif qui a clairement orienté le débat et réveillé un public dès lors chauffé à bloc. Pourtant, le quatrième acte a encore été âpre, mais Bergs n'a pas toujours bien servi (57 % de premières balles, 8 doubles fautes) et a commis trop de fautes directes (43 au total, dont quatre sur le break décisif de son adversaire à 3-4 au troisième set). C'est la première fois que Metshi Perricard passe le premier tour à Roland, où Bergs s'était retrouvé au troisième l'an dernier. On ne peut s'empêcher de penser qu'il y avait la place pour Zizou cette année également.
La guerre avec soi-même
"Quand on commence un tournoi, ce n'est jamais pour sortir au premier tour", confirmait Zizou, tâchant de masquer au mieux sa déception. "A ce niveau de classement, on sait que les matches comme ça sont difficiles à gagner, et s'il te manque des pourcentages dans ton jeu, ce qui est encore le cas chez moi pour l'instant, c'est encore plus dur."
On sait qu'il s'est séparé de son coach Kristof Vliegen, après avoir confessé ne pas s'être senti à l'aise durant cette collaboration. "C'était dommage d'en arriver là, mais depuis quelques semaines (avec son ancien team et notamment Ruben Bemelmans, ndlr) on voit bien les progrès réalisés, mais c'est juste pas encore assez. On sent qu'il manque des choses, qu'on n'est pas encore là."
Le plus cruel moment pour le Limbourgeois fut donc ce fameux tie-break du troisième set perdu alors qu'il menait 5-0. "Cela fait beaucoup de mal, surtout quand on termine sur une double faute. Après, on essaie de faire le vide, mais on sent quand même que mentalement on commence à faire un peu la guerre avec soi-même, et on perd les quelques pourcentages qu'il ne faut pas perdre. C'est un match où j'ai des opportunités, où je commence très bien, où je retourne correctement son gros service, cela ne veut pas dire que je vais gagner, mais c'était certainement possible. Cela n'a pas tourné de mon côté comme lors du tie-break, et je n'étais pas suffisamment bien pour prendre l'avantage".
Au classement mondial, le Limbourgeois va donc perdre les 130 points ATP de son troisième tour parisien de l'an dernier. "Top 50 ou Top 60 cela ne fait pas grande différence"; dit-il. "Je suis capable de relativiser, d'être réaliste sur mon niveau. Je sais que les jours qui viennent ne seront pas les meilleurs de ma vie (il joue néanmoins le double à Roland, avec le Hollandais Jesper de Jong, ndlr). Alors que j'avais placé la barre haut, je dois sans doute revenir cette saison de plus loin qu'il le faudrait. Si les dernières semaines, j'étais peut-être à 40 %, là je dois être à 60. J'espère pouvoir réaliser une bonne saison sur gazon en augmentant ce pourcentage, sinon je peux aussi bien faire sur dur ensuite, et il me faudra certainement encore un renfort au niveau coaching, en tout cas après Wimbledon."
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