La consécration pour David Goffin, sportif de l'année : "J'ai encore du potentiel"
Samedi soir, dans le complexe Docks à Bruxelles, David Goffin a fait coup double, et même coup triple. Après avoir déjà obtenu le Trophée du Mérite sportif 2017, il a pu savourer à la fois le titre de sportif et d'équipe de l'année, d'abord à titre individuel et ensuite au niveau collectif avec le Davis Cup Team qui a été couronné pour le parcours que l'on sait. "En arrivant, j'espérais avoir les deux", souriait le lauréat, "ce sont deux satisfactions différentes mais quelque part complémentaires à mes yeux, je ne pouvais rêver mieux."
Par deux fois, dans le passé, David Goffin a terminé sur le podium pour le titre de Sportif de l'année, un prix décerné par les journalistes sportifs belges, qui sont les seuls à pouvoir voter, avec les anciens vainqueurs. Cette année, il y avait 313 votants. Les plus grands noms du sport belge figurent évidemment au palmarès, d'Eddy Merckx à Tom Boonen en passant par Ivo Van Damme, Jacky Ickx, Fred Deburghgraeve, Stefan Everts, Philippe Gilbert, et on en passe. Il n'y avait pas encore eu de joueur de tennis couronné, le referendum n'existait pas encore à l'époque de Washer/Brichant, le vide est à présent comblé. Même si Philippe Gilbert manque sans doute sur le podium aux côtés de Greg Van Avermaet, ce sont les deux derniers lauréats, le numéro mondial cycliste et Kevin De Bruyne, qui se partagent cette fois les places d'honneur derrière le tennisman liégeois qui a enfin réussi à convaincre le plus grand nombre de son niveau lors d'une fin de saison que personne n'a oublié. Même si dans ce genre de classement de fin d'année, il y a à boire et à manger, on y compare souvent des pommes et des poires, le moins que l'on puisse dire est que David méritait d'être reconnu à sa juste valeur.
"Il y a deux ans, cela ne s'était pas trop mal passé"
"Je suis très fier", lançait Goffin qui a dominé le débat puisqu'il a devancé Van Avermaet de 501 points (1349/848) et De Bruyne de 1011, "je n'ai pas l'habitude de me retrouver ainsi en compagnie d'autres grands sportifs, on était plusieurs à le mériter ce trophée, mais après une 2e et une 3e place cela pouvait être mon tour (sourire), je ne dirais pas que c'est une consolation après la cruelle défaite de notre équipe à Lille, ou alors une toute petite, mais il s'agit d'une belle reconnaissance, c'est quelque chose de spécial, ça me touche." Rentré de vacances en début de semaine, David s'est déjà remis au travail à Monaco, avec d'autres calibres mondiaux genre Djokovic ou Dimitrov. L'Open d'Australie (15-28 janvier) arrivera rapidement, et on sait que la préparation hivernale a été largement raccourcie en raison de la date de la finale de la Coupe Davis. "Je peux vous dire que le tennis ne m'a pas manqué", sourit le Liégeois, "j'aurais volontiers pris une semaine de vacances de plus, elles sont passées trop vite, mais elles m'ont fait du bien." Juste après Noël, il s'envolera pour l'Australie où il disputera pour la première fois l'Hopman Cup - un tournoi mixte internations qui se déroule à Perth - en compagnie d'Elise Mertens, avant de rallier Melbourne. "Il y a deux ans, après notre première finale de Coupe Davis, cela ne s'était pas trop mal passé (huitième de finale contre Federer à l'Australian Open), j'espère qu'il en sera encore de même cette fois."
"Si je ne dois en retenir qu'un, c'est celui contre Federer"
Après avoir reconnu que s'il ne devait retenir qu'un match de l'année, ce serait celui contre Roger Federer au Masters ("mon idole d'enfance"), David Goffin a répété qu'il pensait avoir passé un nouveau cap. "Après les problèmes de cheville et de genou que j'ai connus, j'avais surtout pour objectif de retrouver mes meilleures sensations en fin de saison, mais les résultats ont commencé à suivre petit à petit, et je ne pense pas que ce soit un coup comme ça, éphémère ou passager, je vois que je continue à progresser de saison en saison, il y a de ça quelques années je n'aurais jamais espéré être 7e mondial, et j'ai l'impression qu'il y a encore de l'espace, du potentiel, mais chaque chose en son temps, attendons d'abord de voir ce que le début 2018 nous réserve." Si le titre d'entraîneur de l'année n'est pas allé à Johan Van Herck mais à Roger Lespagnard qui a conduit la merveilleuse Nafi Thiam (indiscutable lauréate féminine pour la troisième année d'affilée) vers les sommets mondiaux, l'ambiance Coupe Davis s'est néanmoins invitée lors de la cérémonie. Steve Darcis, en stage à Abu Dhabi, n'était pas là, mais cela n'a pas empêché la joyeuse bande de recevoir son prix dans la bonne humeur, elle aurait même essayé, en vain, de faire parler David sur scène en néerlandais...
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