La Coupe Davis new look : "On doit lui donner une chance, même s'il y a des modifications à apporter"

Les choses changent. L'équipe belge. La Coupe Davis. Johan Van Herck, lui, sera toujours capitaine la saison prochaine, avec déjà un match éliminatoire début mars 2020, qualificatif pour la phase finale madrilène fin novembre. On connaîtra d'ailleurs notre adversaire dimanche. Que pense-t-il de tout ça ? 

"Avec Steve Darcis, on perd une grosse expérience et un bon joueur, mais la base reste là avec David Goffin et le double dont on ne connaît pas encore les limites. Ce sera à Kimmer Coppejans ou Ruben Bemelmans de prendre la relève de Steve, le premier l'a d'ailleurs déjà fait avec succès au Brésil, sans lui on ne serait même pas venu à Madrid. Il y a aussi des jeunes derrière qu'il faut surveiller et suivre, on a assez de qualités pour continuer à construire une équipe avec des ambitions." Quant à la Coupe Davis new look, ou la nouvelle Coupe du Monde comme on veut, controversée avant même d'avoir lieu et contrainte de se dérouler à une date aberrante, ce n'est pas le fiasco annoncé par certains, ni le nirvana espéré par Gérard Piqué, dont la société Kosmos est à l'origine du changement de format via un investissement financier colossal. Lors d'une première on essuie souvent les plâtres, et il y a eu quelques "couacs" qui ont fait mauvais genre. Comme ces doubles que l'on choisit impunément de ne pas jouer alors qu'ils peuvent influer sur la qualification d'autres équipes. Ou la succession de rencontres finissant à deux ou quatre heures du matin, soumettant les organismes à un régime insensé, parce que la programmation doit assumer trop de matches en trop peu de temps. Les organisateurs ont décidé d'avancer désormais toutes les rencontres d'une demi-heure, cela suffira-t-il pour empêcher les débordements horaires nocturnes que l'on a connu ?

"Des rentrées qui permettent d'équilibrer les comptes"

"Pour la dernière fois, je vais dire qu'à mes yeux l'ancien format était meilleur, et qu'on a aimé cette Coupe Davis-là", continue Johan Van Herck, "mais cela ne sert plus à rien, des décisions ont été prises, elles ne sont pas de notre fait, on doit faire avec et donner à présent toutes les chances à cette construction nouvelle, rester positif même si en tant que capitaine je vais certainement dire mon point de vue sur les choses qui peuvent être améliorées. C'est sûr que c'est différent, mais il faut avancer, et on joue toujours pour son pays, avec les mêmes amis et le même staff exceptionnel." Au niveau fédéral, l'avis est certes mitigé également, tout en faisant la part entre le sentiment sportif et le réalisme financier. "Je suis d'abord déçu parce que... je voyais David (Goffin) gagner le deuxième set, et si cela avait été le cas je pense qu'il aurait aussi remporté le match", dit le secrétaire général de l'AFT Pierre Delahaye. "Quant au choix de compétition en lui-même je ne trouve pas qu'il soit mauvais, même si on ne doit plus appeler ça Coupe Davis. Il y a eu du suspense dans beaucoup de rencontres, un peu de monde et d'ambiance lors des matches importants, il ne faut pas oublier que nombre de matches de Coupe Davis chez nous sont loin de faire le plein, mais il y a également eu des choses anormales comme les trois certificats médicaux présentés par le Canada pour justifier de ne pas jouer le double. Quant à l'organisation, elle n'est pas toujours ce qu'elle devrait être c'est sûr, à tous niveaux, même si trois stades en un même lieu, en plein hiver, ce n'est pas évident à gérer non plus. Je me demande aussi ce qu'il adviendra des supporters européens quand l'événement se disputera à Indian Wells dans deux ans. Ceci dit, je vous assure qu'en tant que fédération, on préfère y être que de rester sur le carreau. En tenant compte des frais qu'un tel déplacement implique, les rentrées promises de l'événement (260.000 euros, ce n'est pas un secret, ndlr) nous permettent en effet d'équilibrer les comptes après deux rencontres de Fed Cup déficitaires, alors que si l'on ne s'était pas qualifié et que l'on avait été contraint à un "barrage" en septembre cela aurait au contraire grevé le budget encore un peu plus. Qu'on aime la nouvelle formule ou pas, pour les finances fédérales il vaudrait mieux que la Belgique se qualifie chaque année pour la phase finale en Coupe Davis et/ou en Fed Cup."
 

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