Anvers renoue avec sa belle tradition tennistique
Un rendez-vous important pour David Goffin
Durant toute cette semaine, la Lotto Arena anversoise va vivre à l'heure ATP avec l'European Open. Hors Coupe Davis, il faut remonter dix-huit ans en arrière pour trouver trace de rencontres de tennis masculines d'un tel niveau en Belgique. C'est à une société (Tennium) et surtout à un homme (l'homme d'affaire gantois Kristof Puelinckx) que l'on doit cette belle (et audacieuse) initiative. Espérons pour le tennis dans notre pays qu'elle soit couronnée de succès... ce qui dépend en partie de vous.
Une situation "win-win" pour David et le tournoi
Depuis le temps où il pouvait encore jouer les têtes d'affiche à l'Ethias Trophy, ce sera la première occasion de voir à l'oeuvre, et d'encourager, David Goffin dans son cadre de compétition habituel et à son niveau de jeu actuel. Le calendrier qui est le sien, et qu'il a conservé même après s'être pris les pieds dans le tapis US, ne lui rend certes pas la tâche facile. Il a débarqué d'Asie, avec six heures de décalage à surmonter, après y avoir été en finale à Tokyo et en quart à Shanghai, soit neuf matches en onze jours.
Certes, ses principaux rivaux sont logés à la même enseigne, mais c'est lui qui a le plus joué lors des deux dernières semaines, il a tout donné, et fini un peu fatigué. Les cinq jours séparant son match contre Murray en Chine et celui qui l'attend face à Robredo ou Florian Mayer (jeudi, 20 h 45) devraient néanmoins suffire. David l'a plus d'une fois répété, il accorde grande importance au fait que la Belgique puisse organiser un ATP 250, et Kristof Puelinckx résume le deal en évoquant une situation "win-win": "Cela nous aide de l'avoir, mais ça l'aide aussi d'être là", dit-il dans Play Tennis. De belles performances dans la Métropole ne peuvent évidemment que faire décoller sa cote de popularité au nord du pays.
Gasquet, Ferrer et Simon dans l'autre artie du tableau
Avec entre autres Richard Gasquet, David Ferrer et Gilles Simon (demi-finaliste à Shanghai, sorti par Murray lui aussi), notre numéro 12 mondial, tête de série numéro un, trouvera évidemment à qui parler, mais ils se trouvent dans l'autre partie du tableau, au contraire de Benoît Paire (qu'il a éliminé à Shanghai), Pablo Cuevas ou Nicolas Mahut. On suivra bien sûr aussi Steve Darcis mercredi face à... Benoît Paire, et Joris De Loore opposé à la jeune promesse américaine Taylor Fritz. Les trois Belges sont dans la même partie du tableau, sait-on jamais... on aura peut-être droit à un "derby".
Kristof Puelinckx a donc défié tous les scepticismes en osant une telle organisation sur les cendres de l'ultime Diamond Games WTA qui fut un fiasco. Dans la Lotto Arena voisine, au gabarit plus modeste que le Sportpaleis (4.500 places), son principal souhait est "qu'il y ait du monde, je sais notre public très exigeant, mais aussi qu'il répond présent quand cela en vaut la peine, on l'a vu lors de la finale de la Coupe Davis. Nous avons fait l'effort maximum pour présenter des joueurs spectaculaires, qui garantissent un beau tennis", explique-t-il.
Une ambition plus grande qu'Anvers
46 ans, ingénieur civil, titulaire d'un MBA à Barcelone, ayant également étudié le monde des affaires à Berkeley, Puelinckx ne limite pas son ambition tennistique au tournoi anversois : "Ces quinze ou vingt dernières années, j'ai travaillé dans le consulting et l'investment orientés telecoms et technologie, j'ai à présent investi dans cette nouvelle entité, Tennium, que j'ai fondée, mais pas tout seul, l'ancien champion français (et coach de Gasquet) Sébastien Grosjean y est notamment associé." Après avoir racheté la date du tournoi de Valence pour organiser Anvers, l'idée du Gantois à l'avenir est d'élargir l'horizon avec d'autres tournois, mais aussi d'aider de petites structures, de monter un genre de fonds de soutien pour jeunes talents de tous horizons entre 12 et 18 ans manquant de moyens au niveau international.
De l'ECC aux Diamond Games
En attendant, il offre à Anvers l'occasion de renouer avec une sublime tradition. Faut-il rappeler que tout a commencé en 1982, avec l'ECC, une exhibition de 24 vedettes sur invitation, qui ne rapportait pas de points au ranking mondial mais faisait courir les stars avec un prize money double de celui des Grands Prix et la fameuse raquette/trophée d'un million de dollars (des années 80), composée de 1.420 diamants, à emporter avec soi en cas de trois victoires en cinq ans, ce qu'Ivan Lendl réussit à faire, au contraire de John McEnroe. L'ECC subsista de 1982 à 1998, à ceci près qu'il devint tournoi officiel ATP en 1992, remporté deux fois par Pete Sampras.
Le principe fut repris en 2002 par l'organisateur des Diamond Games Bob Verbeeck surfant cette fois sur la vague Henin-Clijsters. Et là c'est Amélie Mauresmo qui est repartie en 2007 avec la précieuse raquette, au nez et à la barbe de Kim, après trois succès consécutifs dont deux contre la "coqueluche" limbourgeoise du Sportpaleis (trois fois finaliste, une fois victorieuse).
Le tableau final : http://europeanopen.be/fr-draws-and-results/?lang=fr
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