Jack Logé réalise la meilleure performance de sa carrière
En remportant dimanche le tournoi ITF 30.000 dollars de Metzingen en Allemagne face à un Brésilien accrocheur classé 300 places au dessus de lui au ranking mondial, le Bruxellois Jack Logé a bouclé la semaine la plus performante de sa carrière. Prochains rendez-vous, les tournois belges du mois d'août. Deux semaines après Emilien Demanet, c'est donc un autre membre de la NextGen Ethias 2025 qui s'est illustré.
Jack Logé n'était encore jamais allé aussi loin dans un tournoi du niveau de celui que son club, le Royal Léopold Club, organise depuis deux ans à la fin juin. On ne choisit pas, mais on imagine l'ambiance à Uccle s'il avait réalisé la même performance il y a un mois sur ses terres. Une pensée qui n'a évidemment entamé en rien son bonheur au terme d'une semaine allemande qui l'a contraint à puiser dans ses ressources mentales pour conquérir son deuxième titre ITF (après le 15.000 dollars d'Eupen l'an dernier), le premier à l'échelon supérieur.
Dès son premier match, il avait dû batailler ferme pour éliminer le Français Maxime Chazal en deux sets et deux tie-breaks. Par la suite, en demi-finale, son match contre le Tchèque Daniel Siniakov a été interrompu par la pluie alors qu'il menait 6-2, 5-4 égalité sur son service. Alors que son futur opposant en finale en avait fini depuis plusieurs heures, le match n'a pu reprendre que passé 20 h... pour quatre derniers points qui lui ont permis de conclure. Enfin, rebelote le dimanche après-midi, les intempéries obligeant les organisateurs à déplacer l'ultime rencontre à l'intérieur après plusieurs reports en début d'après midi.
"J'ai été étonné de constater qu'à chaque fois le public restait, attendait, ce sont de vrais amateurs de tennis", souriait notre compatriote qui se déplaçait cette fois sans coach en Allemagne. "En revanche, mon grand-père est arrivé pour les demi-finales, je suis content qu'il ait pu vivre ça, c'était un bon moment. Il a bien sûr fallu s'adapter aux circonstances. Je ne sais à quand remontait mon dernier match sur ce genre de "tennis carpet" indoor, fort différent de la brique extérieure, beaucoup plus rapide. Mais je me suis dit, sans en être sûr, que ce serait peut-être plus dérangeant pour mon adversaire brésilien (Pedro Boscardin Dias, 357e mondial) qui vient d'un pays de terriens. A l'arrivée, ce fut quand même très dur, et très compliqué, ne croyez pas qu'il ait mal joué, il n'a rien lâché."
Le score (7-6, 6-7, 6-4) en témoigne, mais dans ce contexte très accroché c'est néanmoins notre compatriote qui a fait le plus souvent la course en tête. Au point de craindre, en fin de deuxième set, qu'il finisse par payer cher quelques belles possibilités de faire définitivement la différence et que cette finale devienne celle des occasions manquées. A 5-4, 15-40, il a ainsi obtenu deux balles de match sur service adverse qu'il n'est pas parvenu à convertir, il a ensuite encore mené 4-1 dans le tie-break qu'il a fini par perdre. De quoi aborder la manche décisive avec un gros coup au moral.
"Ce dont je suis le plus fier c'est justement d'avoir su relever la tête après avoir eu la victoire au bout de la raquette au deuxième set, d'être resté calme et d'avoir pu aborder le troisième comme si de rien était", dit Jack. "Un break m'a alors suffi pour gagner, mais lui ne m'a rien donné, j'ai vraiment dû aller le chercher aux forceps ce trophée. C'est la première fois que je bats un Top 300, et ce que je retiens c'est que j'ai su faire abstraction du fait qu'il était classé 300 places au dessus de moi, sans me poser de questions, je n'ai pensé qu'à mon jeu, pas à celui de l'autre. Je peux dire que c'est une grosse victoire (sourire)."
Après le succès d'Emilien Demanet un peu dans les mêmes conditions une semaine plus tôt lors d'un 15.000 dollars en Slovénie, on peut dire qu'après un début de saison difficile et frustrant les deux plus jeunes (20 ans) du groupe de Steve Darcis refont surface alors que trois tournois se profilent à l'horizon au mois d'août en Belgique, les 15.000 dollars d'Eupen et de Huy encadrant le 25.000 de Coxyde. On pourrait donc encore avoir de bonnes surprises, c'est aussi l'occasion de prendre des points ATP "à la maison", Jack se rapprochant désormais du Top 500 mondial. Quand on lui demande si la victoire de son pote namurois l'a boosté la semaine suivante pour en faire de même, le Bruxellois n'hésite pas : "Bien sûr. Je sais que nous nous valons à peu de choses près, je l'ai battu, il m'a battu. Quand je vois qu'il est capable de le faire, je me dis que moi aussi, c'est une motivation. Nous nous poussons l'un et l'autre vers le haut, c'est une très saine rivalité, nous sommes de vrais amis."
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