Interclubs nationaux : Embourg et le Bercuit en pole position
Après l'avant-dernière journée des poules d'interclubs nationaux disputée ce week-end, les jeux sont (presque) faits. Chez les messieurs, si le Bercuit, tenant du titre, est déjà assuré de la première place de sa poule, il n'y aura malheureusement pas d'équipe liégeoise en demi-finale au mois de septembre. Chez les dames, en revanche, Embourg confirme ses ambitions, elles se qualifient en ne perdant que deux matches en trois rencontres (0-6, 4-2 , 0-6). Samedi, elles disputeront la "finale" de la poule chez elles face à Diest. Quant à l'équipe féminine du Vautour, il faudrait un petit miracle pour qu'elle soit en demi-finale comme l'an dernier.
Un troisième titre d'affilée dans trois divisions différentes ?
Le TC Embourg est un peu l'équivalent féminin du Bercuit, sacré champion de Belgique après l'avoir déjà été en nationale 3 et 2. Dans ses superbes installations (on annonce deux courts de padel de plus pour les vacances d'été), le club ne fait pas mystère de ses ambitions. Alignant six séries A, trois joueuses françaises, Catherine Chantraine, Carla Quadflieg et la Limbourgeoise Lara Salden, l'équipe n'a pas fait le détail dans sa poule, avec deux victoires sans perdre un match, 6-0 contre Tennisdel Genk et Kortemark, 4-2 face au TC Gym Olympiade de Schoten... où joue la soeur de Catherine Chantraine, Elisabeth. Les Liégeoises ne sont pas pour autant seules dans la course, Diest a également réalisé un "sans faute" jusqu'ici, si bien que la rencontre qui les opposera samedi prochain à Embourg sera une véritable "finale" pour la première place.
"15.000 euros, mais j'assume"
"C'est important pour deux raisons", explique Louis Maraite qui a pour une grande part mis sur orbite l'armada liégeoise. "Finir premier, cela signifie jouer la demi-finale chez nous en septembre, et éviter les Gantoises du Racso qui dominent l'autre poule (trois fois 6-0 jusqu'ici !)." La finale rêvée Embourg-Racso chez les filles comme Bercuit-De Koddaert côté masculin ? "Ce serait l'idéal, non ? Mais on ne sait jamais non plus avec quelle équipe Diest va venir jouer." Dans la ligne de force brabançonne, on retrouve en tout cas... Kirsten Flipkens, la Grecque Grammatikopoulou et Magali Kempen, mais jusqu'ici ce sont Mikhaela Boev et Luna Meers qui ont conduit l'équipe. A Embourg, réunir autant de bonnes joueuses coûte évidemment de l'argent. "Il s'agit d'un investissement tournant autour des 15.000 euros, je l'assume", continue notre interlocuteur, "d'abord parce qu'il est en grande partie couvert par les sponsors, ensuite parce qu'il s'agit d'une vitrine pour le club qui a, par ailleurs, une nouvelle école de tennis, les enfants peuvent ainsi apprécier le chemin à accomplir et assister chez eux à du tennis de haut niveau. Deux de nos joueuses françaises, de la région de Reims, Cindy Castille et Claire Makhloufi sont aux études (de kiné) à Liège, on ne pensait jamais les avoir chaque fois parce qu'elles jouent aussi dans leur pays et parfois en Allemagne, mais il y a eu des problèmes dans les interclubs français si bien qu'elles sont tout le temps là, tant mieux pour nous."
"Le match qu'il fallait gagner"
Des Français, on en a vu aussi sur les courts du Bercuit dimanche, on n'a même vu qu'eux, ou à peu près. Il n'y avait que Julien Dubail comme Belge pour affronter le TC Beckhand... sur tapis en indoor vu les tristes conditions climatiques. Louis Quennessen, Pierre Faivre, Dorian Descloix, Florent Diep et Théo Fournerie ont ainsi fait en sorte que les Brabançons s'imposent 6-3, en laissant le dernier simple au terme "d'une journée interminable", constate Michel Bouhoulle, "on se débrouille avec les moyens du bord, on joue avec les éléments disponibles, en fonction des joueurs en tournoi, des blessés et des absents. L'objectif est atteint, la première place est acquise." Dommage que celui du RTC Liège, lui, ne l'ait pas été. Pour assurer la deuxième place, il aurait fallu battre le Tenkie Hasselt qui lui rendait visite dimanche. On a pu tout jouer dehors, souvent sous le crachin, mais déjà privés de Yannick Reuter les Liégeois ont encore perdu Germain Gigounon en simple, contraint d'abandonner, blessé, à l'entame du troisième set. Et puis, surtout, ils n'ont pas remporté un seul double, "difficile de réussir un résultat dans ces conditions", convenait Anne Josef, "c'est une déception, parce qu'une équipe de ce niveau représente quand même un investissement, et, chez nous surtout, c'était vraiment un match à gagner. Il nous reste une rencontre, alors qu'Hasselt a fini, mais on doit s'imposer au TC De Koddaert (De Loore, Coppejans, Authom, Desein, etc), ce qui ressemble à une mission impossible. Dommage, mais c'est le sport."
"C'était mieux avant"
L'autre club liégeois, Fayen-bois, n'avait pas les mêmes ambitions, il a perdu 6-3 à Diest... en ne remportant lui non plus aucun double (spécialité de la cité ardente ?), "mais notre but était le maintien en nationale 1 et il est assuré depuis notre victoire face à Deinze", dit Frédéric Dufrane. "On a fait le choix et le pari de l'avenir, de jouer avec des jeunes du centre de formation AFT de Mons, les Théo Vandeweghe, Raphaël Collignon qui est originaire du club, Diego Digraci, Martin Katz, plus Loïc Juzczak, Victor Poncelet, Julien Mathieu qui ont tous les trois gagné leur simple dimanche. Bien sûr, ces jeunes doivent s'aguerrir, et quand ils sont en tournoi à l'étranger on ne les a pas." Comme sa voisine du RTC Liège, le responsable de Fayen-bois milite pour une autre formule des interclubs en Nationale 1, éternel débat, une sorte de retour vers le futur. "Jouer tout en une semaine début septembre, c'était quand même beaucoup mieux", rappelle Anne Josef, "les joueurs pouvaient se rendre plus facilement disponibles, les interclubs ne battaient pas leur plein dans les divisions inférieures comme pour l'instant, et il y avait beaucoup plus de monde pour voir les matches." "Maintenant, c'est noyé dans la masse", continue Frédéric Dufrane, "je ne sais si on pourrait encore accepter tout sur une semaine (rencontres samedi, dimanche, mercredi, samedi, dimanche, ndlr) même si ce serait toujours l'idéal, au moindre accroc on n'a pas le temps de se retourner, mais je proposerais au moins une formule semblable sur trois semaines, fin août, début septembre."
Le Vautour vole léger
Reste le Vautour, qui a longtemps survolé le débat, champion de Belgique messieurs et dames en 2016, et qui, depuis l'an dernier, a décidé de réduire la voilure, entendez le budget consacré aux interclubs de Nationale 1. Du coup, l'équipe masculine se retrouve sans victoire après trois matches, à la veille de recevoir le Tennisdel Genk logé à la même enseigne. "On a décidé de faire le ménage, de ne plus aligner de renforts ronflants, de privilégier la Nationale 3 avec des jeunes, et de consacrer l'argent à autre chose", dit Guy Marronnier, "on a averti les joueurs, beaucoup sont partis, on joue léger, avec les habitué(e)s, en revanche on a investi 300.000 euros dans le club, avec deux terrains de padel, un terrain red court, on a refait l'éclairage, la terrasse." Quel avenir, dès lors, en Nationale 1 ? "On verra le niveau, mais on n'a plus nécessairement envie d'y être." Les dames tournaisiennes emmenées par Martine Devits, qui ont perdu Marie Benoit et Klaartje Liebens, sont néanmoins toujours mathématiquement en course pour la deuxième place et la demi-finale, après avoir bouclé leur parcours avec deux victoires et deux défaites. "Mais il faudrait un concours de circonstances pour qu'elles y parviennent", conclut Guy Marronnier. En fait, derrière l'intouchable Rasco, trois équipes risquent de se retrouver à égalité avec quatre points. "Et dans ce cas, on ne passe pas. Pour qu'on se qualifie, il faut que Maaseik ne gagne pas samedi à Sterrebeek qui a perdu ses trois rencontres précédentes, 6-0, 1-5 (contre nous), 6-0."
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