Goffin va mieux avant la terre battue, Darcis toujours à l'arrêt
Alors qu'il avait été dominé par Krajinovic au premier tour d'Indian Wells et n'avait pu dépasser les quarts de finale lors d'un tournoi Challenger en Arizona, éliminé par le 168e mondial, on a retrouvé un David Goffin plus convaincant et porteur d'espoir lors du Masters 1000 de Miami. On l'a vu ainsi dominer Pablo Andujar, 88e mondial, puis Marco Cecchinato, son bourreau italien de Roland Garros 2018 passé devant lui au ranking mondial, pour atteindre les huitièmes de finale. Le score face au Transalpin, un double 6-4, ne reflète d'ailleurs pas la physionomie de la partie dans la mesure où, dans deux sets de qualité, le Liégeois a eu chaque fois deux breaks d'avance, mais a servi un jeu catastrophique au moment de conclure, alors que c'est passé comme une lettre à la poste lors de sa seconde tentative, cela ne peut donc être qu'une question mentale.
Sous les bombes
"Il y a vraiment eu de très bonnes choses dans ce match, même si à deux reprises, je sers à 5-2 pour le gain du set ou du match et je concède ma mise en jeu", confirmait David. "Je dois continuer à être rigoureux sur chaque service, sur chaque balle, je n'en suis pas encore au stade où avec la confiance je conclus en jouant agressif et libéré. Mais bon, à 5-4, je me suis bien remobilisé et j'ai pu finir sur deux très beaux revers long de ligne." Le fait qu'il lui manque peut-être encore un petit quelque chose pour passer au dessus dans un contexte de grande intensité, mais aussi qu'il va mieux, s'est confirmé au tour suivant face à la puissance au service et du fond du court du colosse US Frances Tiafoe chez lui et en plein boum, motivé comme jamais, qui a expédié ses bolides en commettant un minimum de fautes et est allé tout chercher. Quand on voit ce gaillard jouer comme ça à 21 ans on se dit que ça va être de plus en plus dur dans le futur. En même temps ça s'est joué à rien, dans une partie de haut niveau interrompue deux heures par la pluie et où David a été mis sous pression sous les bombes américaines, sauvant huit balles de break pour deux à son adversaire.
Monte Carlo
Ce qui lui a manqué ? En tout cas sa première balle dans le set d'ouverture, passée à seulement 46%, alors qu'il menait 4-2 et qu'il a perdu son service dans un jeu hallucinant de près de quinze minutes, le tournant de la manche finalement lâchée 5-7. La manière dont Goffin se remit malgré tout dans le match au second set et ne lâcha rien sous le bombardement incessant témoigne d'une juste attitude, jusqu'à un tie-break où il fut mené 2-5 et revint à 5-5, s'inclinant 6-8 sur deux de ses balles touchant la bande du filet et profitant à l'Américain. Quand on voit le match et qu'on lit qu'il a servi onze aces au total (neuf au deuxième set), contre trois à Tiafoe, on se dit aussi que c'est le monde à l'envers, mais la déception passée notre compatriote pourra s'appuyer sur son niveau de jeu en progrès pour préparer la saison sur terre battue à Monte Carlo où il reprendra la compétition lors du Masters 1000 local avec un quart de finale à défendre. On dit qu'il faut en général deux à trois mois pour digérer un changement tel que celui enregistré en début d'année, se recentrer sur soi-même et remettre tout à zéro. Que ce soit désormais en bonne voie et que cela se confirme sur la brique européenne, où il avait accumulé 810 points l'an dernier, c'est tout le mal que l'on souhaite à notre tennisman numéro un.
Le coude de Steve
Après son abandon en demi-finale à Pau en raison d'un problème aux abdominaux, on attendait le retour de Steve Darcis lors des tournois Challenger de Lille et de Saint-Brieuc, où il a malheureusement brillé par son absence. Pourtant la blessure en question n'est plus qu'un mauvais souvenir et il s'entraîne physiquement, mais il n'a pas encore repris le tennis parce que son coude, qui l'a obligé à arrêter durant un an, le gêne à nouveau, une inflammation qui n'a heureusement rien à voir avec la blessure précédente mais qui, vu tout ce qu'il a déjà vécu précédemment, l'incite à la prudence avant de se lancer sur la terre battue. A suivre, donc.
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