Goffin s'est sorti du piège Opelka : "Cela pouvait mal tourner"
David a été contraint aux cinq sets par le jeune Américain de 2 m 11, il a eu chaud, au propre comme au figuré.
Reilly Opelka, protégé de Tom Gullikson, issu du centre de formation fédéral de Boca Raton en Floride et vainqueur de Wimbledon junior 2015 à 17 ans, est présenté aux Etats-Unis comme "the next big thing", au sens propre comme figuré puisqu'il mesure 2 m 11 comme Ivo Karlovic. En août, il était encore classé au delà de la 800e place mondiale, il sera 184e après Melbourne. A son âge, 19 ans, il semble avoir l'avenir devant lui, avec son service ou son coup droit de costaud, et même une mobilité ou une solidité du fond que l'on n'attendait pas aussi performante contre David Goffin. Certes, il avait annoncé qu'il mordrait dans la balle et lâcherait ses coups lors de ce premier tour de l'Australian Open face au 11e mondial, sortant des qualifications il n'avait strictement rien à perdre, mais la consistance de sa prestation n'en a pas moins agréablement étonné. Compte tenu de sa taille, il cite John Isner comme modèle, mais sur ce qu'on a vu il a peut-être le potentiel pour prendre exemple sur Milos Raonic. Bien sûr, un match n'est pas l'autre.
En tout cas, on a vraiment craint que cela tourne de nouveau mal pour notre compatriote contre un Américain au premier tour d'un Grand Chelem, poussé au 5e set alors que, sans sortir le grand jeu, il n'était pourtant pas aux abonnés absents comme cela avait été le cas contre Donaldson à New York. C'est surtout Opelka qui lui a mené la vie dure. Un seul break a suffi au Liégeois pour empocher le premier set 6-4, mais au deuxième c'est l'inverse qui s'est produit, Goffin perdant la manche sur son service (4-6). Lorsque David fila ensuite à 3-0 service à suivre, 6-2 au final, on crut la machine définitivement lancée. "Surtout compte tenu de son âge, je m'attendais à ce qu'il soit plus maladroit et connaisse plus de baisses de régime", reconnaissait notre compatriote. Mais l'Américain a tenu le choc, et de nouveau conclu la (quatrième) manche en allant chercher le service de son adversaire (4-6). Respect.
"J'avais déjà vécu ça l'année passée"
On pourra toujours se demander ce qui serait arrivé si Opelka avait transformé une des deux balles de break qu'il s'est octroyées alors qu'il menait 3-2 lors du set décisif, mais Goffin s'en est sorti, avant de conclure le match en empochant les dix derniers points. Mission accomplie, donc, après trois heures d'une partie difficile par une température de 36 degrés, la plus chaude attendue sur le site. "Physiquement ça va", éludait David, "dans ce genre d'affrontement il n'y a pas beaucoup d'échanges longs, j'ai surtout ressenti la chaleur dans la vivacité des balles, la manière dont elles "volaient", ce qui les rendait par moments intouchables. Quand il fait dix degrés en plus en match qu'à l'entraînement, que l'on joue dans un "four" comme ça, cela fait une différence, surtout face à quelqu'un qui a aussi bien servi, au delà de 220 km/h.
Cela pouvait partir dans tous les sens, et mal tourner. Cela aurait aussi pu mieux se passer si j'étais arrivé à le breaker au deuxième et au quatrième sets comme j'en ai eu (une fois) l'occasion. Quand on se trouve embarqué dans ce genre de partie, il n'y a qu'une chose qui compte, se concentrer sur l'attitude, rester serein, continuer à se jeter dans les retours et espérer que ça passe, en deux mots juste gagner. Je suis content que cela ait tourné en ma faveur, car j'ai le sentiment d'avoir été devant tout le temps, d'avoir mené le match, cela aurait été dommage de le perdre, mais cela s'est joué à rien. J'avais déjà vécu ça l'année passée, je m'étais accroché aussi, ce n'est jamais évident un premier tour de Grand Chelem, je m'en sors c'est le principal."
Et revoilà Stepanek !
Au deuxième tour, jeudi, David se retrouvera dans un tout autre contexte, sautant carrément deux générations puisqu'il affrontera Radek Stepanek, encore 102e mondial à 38 ans, sorti des qualifications et qui a éliminé (6-2, 7-6, 6-3) un autre "vétéran" le Russe Dmitry Tursunov, 34 ans, 408e à l'ATP plutôt sur le retour après une saison désastreuse. Le Tchèque, qui sort lui aussi des qualifications, a éliminé Arthur De Greef cette année à Doha et a encore battu Marin Cilic l'an dernier sur l'herbe de Stuttgart, mais cette fois encore, malgré toute l'expérience de son adversaire, Goffin part bien sûr favori. Peut-être pour affronter au 3e tour... l'autre gars de 2 m 11, Ivo Karlovic.
Les filles, quant à elles, ont toutes été éliminées au premier tour - Kirsten Flipkens après avoir perdu logiquement contre Johanna Konta, Yanina Wickmayer après avoir forcé neuf balles de match (!) face à Safarova.
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