Gauthier Onclin gagne à Saint-Dizier, Raphaël Collignon demi-finaliste
Les deux pros liégeois ont plutôt bien terminé leur tournée de tournois 25.000 dollars français. Gauthier Onclin en a profité pour remporter son dixième titre en ITF.
On aurait pu vivre un nouveau derby liégeois ce dimanche en finale du 25.000 dollars de Saint-Dizier, le troisième tournoi d'affilée en France pour Gauthier Onclin et Raphaël Collignon.
"On aurait même dû, rectifie Steve Darcis qui les accompagnait. En effet, face au même joueur, le Russe Alibek Kachmazov, 262e mondial, Raphaël a dominé la demi-finale pendant un set et demi, mais a fini par la perdre, tandis que Gauthier, longtemps en difficulté en finale, est parvenu à s'imposer sur le fil.
On peut dire que le parcours de Raphaël Collignon, 22 ans, qui a perdu 200 place ATP pour cause de blessures l'an dernier, reste encore trop marqué par les montagnes russes. Au deuxième tour à Saint-Dizier, face au Russe Alexei Vatutin qui a été 130e mondial, il s'est ainsi retrouvé mené 6-5, 40-0, au troisième set, avant d'aligner dix points à un, s'imposant au tie-break. En demi-finale, contre Kachmazov, ce fut à peu près l'inverse, il menait un set à zéro, 4-2, lorsqu'il a perdu dix points d'affilée, et n'a plus fait que deux jeux (6-7, 0-6) malgré une balle de break à 5-5.
"Raph était largement devant, et il aurait dû gagner en deux sets, ce qui s'est passé c'est avant tout une question de gestion mentale, de ne pas jouer avec le frein à main sous pression, de match qui tourne, de coup au moral, alors qu'en face on en met d'autant plus, dit Steve. Après, forcément, on s'en mord les doigts, ce n'est pas la première fois que cela arrive. Ceci dit, ce qu'a vécu Raph depuis un an n'est pas facile non plus, et pour le même prix il aurait déjà pu être à la maison jeudi, il est revenu de nulle part, c'est aussi son mérite. Il reste sur deux demi-finales d'affilée, il avait besoin de matches, il en a eu."
Quant à Gauthier Onclin, il s'est d'abord défait en demi-finale de notre étonnant compatriote limbourgeois Buvaysar Gadamauri, et il a vraiment dû s'accrocher en finale, perdant le premier set 3-6 malgré six balles de break, se retrouvant mené 0-3 double break, 1-4 puis encore 3-5 au deuxième pour s'imposer au tie-break, et perdant à nouveau son service à l'entame du troisième set gagné sur la fin 7-5.
"Il faut le dire comme c'est il a couru derrière le score durant presque toute la partie, et son adversaire russe a servi pour le match au deuxième set, dit Steve Darcis. Gauth s'est battu comme un dingue, il a osé quand en face cela devenait un peu tendu. C'est mérité parce qu'il n'a pas été payé de ses efforts et de son niveau de jeu depuis le début de l'année". "Je connaissais Kachmazov et j'avoue que je ne m'attendais pas à souffrir autant pendant plus d'un set et demi, ajoutait le vainqueur. Ce n'est pas si mal finalement (sourire)."
Malheureusement, ce n'est pas cette victoire qui permettra au Liégeois (23 ans, ATP 283) de faire un bond significatif au classement mondial en vue des qualifications à Roland Garros ou Wimbledon malgré les 25 points ATP qui y sont associés.
"Je ne me fais plus trop d'illusions en ce qui concerne les Grands Chelems cette saison, dit-il. L'an dernier, j'ai pris des points assez régulièrement en Challengers jusqu'à fin juillet, je dois donc les défendre alors que l'ATP en accorde moins cette année au même niveau de tournoi. On verra bien ce qui sera possible d'ici Flushing Meadows, mais je pense plutôt à l'équipe de Coupe Davis en septembre, et à l'Australie au début de l'an prochain."
En attendant, place à la terre battue. Préparation d'une semaine pour Raphaël Collignon avec une reprise en 25.000 dollars à Hammamet (Tunisie), et de deux semaines pour Gauthier Onclin, avant un retour en tournois Challengers, ainsi que pour Emilien Demanet qui, à 18 ans, après un départ assez tonitruant en tournois 15.000 dollars, se doit d'assimiler en profondeur le nouveau contexte de compétition dans lequel il évolue.
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