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Gauthier Onclin finaliste à Sintra, Raphaël Collignon en piste à Anvers

Alors que son collègue du team pro Gauthier Onclin est au Portugal, Raphaël Collignon jouera ce soir à l'European Open

Ce lundi soir, après une première sélection en Coupe Davis, Raphaël Collignon ouvrira le bal dans un tournoi ATP 250, une expérience de plus dans une saison qui l'a vu progresser jusqu'à la 163e place mondiale. Au premier tour de l'European Open d'Anvers, qui lui a accordé une wild card, il affrontera le Hongrois Marton Fucsovics, ex 31e mondial, aujourd'hui 87e à l'ATP
 
Raphaël Collignon était aux premières loges ce dimanche pour voir Emilien Demanet mettre le feu aux baskets du Brésilien Thiago Seyboth Wild, classé près de 600 places au dessus de lui (ATP 88), pendant près de trois heures. Il s'en est vraiment fallu de peu (7-5, 6-7/5, 4-6) pour que le jeune Namurois (19 ans) réalise un exploit assez retentissant, dans une Lotto Arena toute acquise à sa cause et qui y a vraiment cru.
 
Q. Raphaël, c'est une ambiance qui vous inspire ?
 
R. On ne sait jamais, on va voir, parfois ce genre d'expérience c'est tout ou rien (sourire). Quand on n'a pas l'habitude, réussir une bonne entame, se mettre bien dedans, c'est important. Le Brésilien a peut-être cru qu'il allait s'imposer sans forcer face au 650e mondial, mais on a vu au contraire les qualités d'Emilien qui sait faire beaucoup de choses sur un court, qui se bat et qui a eu les occasions au deuxième set quand il a mené 0-40 et deux fois 15-40. Bien sûr, avoir le public avec soi c'est plus un avantage qu'une pression, et cela peut aussi énerver l'adversaire.
 
Q. Au même moment, Gauthier Onclin jouait sa finale au Portugal devant très peu de monde (voir plus bas). Un ATP 250 en Belgique, c'est quand même autre chose.
 
R. Gauthier a été blessé fin juillet, et il a été contraint de changer ses plans. Il se relance, j'ai connu ça. Les gens ne s'en rendent pas compte, mais les tournois 15 et 25.000 dollars à l'étranger, c'est rarement comparable à ce que l'on vit chez nous à Coxyde ou à Eupen. Quand j'ai gagné à Hammamet fin avril il n'y avait littéralement pas un chat. C'est évidemment bien plus motivant d'être ici pour la première fois, mais je ne suis pas trop dépaysé non plus. Je n'ai pas l'impression d'être dans un autre monde. Lors des gros Challengers en France, ou au BW Open, question atmosphère, c'est un peu pareil, à part que la salle est plus grande qu'à Louvain-la-Neuve et qu'il y a quelques joueurs du top en plus.
 
Q. Vous vous attendiez à recevoir cette wild card ?
 
R. Disons que je savais que j'en aurais une pour les qualifications, pas forcément pour le tableau final. Après la Coupe Davis, j'ai reçu un coup de fil de Dick Norman, le directeur du tournoi, qui m'a annoncé qu'il s'en tenait à la règle de mise jusqu'ici, le Belge le mieux classé en dehors de ceux admis d'office en tableau final reçoit une invitation, il se trouve que c'était moi, cela fait plaisir. A 23 ans, c'est une première étape vers le haut niveau. Je commence à réaliser que je ne suis plus si loin de ce dont je rêvais.
 
Q. C'est sans doute un été que vous n'oublierez pas, plus de 400 places gagnées en quatre mois, deux matches en Coupe Davis, une première expérience en ATP 250...
 
R. Ce n'est quand même pas comme dans un rêve. J'ai gagné beaucoup de matches (60), surtout en 25.000 dollars et un peu en Challenger (deux finales dont une victoire, ndlr), mais, avec aucun point à défendre durant la deuxième moitié d'année, je sais que j'ai aussi raté des occasions qui m'auraient permis d'être déjà largement Top 150. Je continue à travailler avec Steve (Darcis) les automatismes et le rythme au service, c'est un point fort, ma première balle devrait me rapporter plus, il faut que mon jeu vers l'avant devienne plus naturel, et que je puisse mieux enchaîner quand je suis allé loin dans un tournoi la semaine précédente, basculer sur le suivant sans subir le contrecoup. Je sais qu'on dit que je prends mon temps, qu'il faut parfois me bousculer, mais j'avance (sourire).
 
Q. Vous ne serez pas trop dépaysé non plus en affrontant Marton Fucsovic, c'est le genre d'adversaire auquel vous pourriez être confronté pour l'instant dans un Challenger important.
 
R. En effet, c'est un niveau de joueur que l'on est susceptible de retrouver tête de série à Brest ou Bratislava, mes deux prochains rendez-vous après Anvers. Il a été 31e mondial, il est retombé 87, il a besoin d'un peu se refaire. Il reste sur plusieurs éliminations lors des premiers tours, mais dans de gros tournois, face à de très bons joueurs. Et en avril il a remporté l'ATP 250 de Bucarest. Il a 32 ans, je l'ai déjà vu jouer quelques fois, je ne suis évidemment pas favori, mais peu importe le résultat, c'est le genre de moment qui fait progresser à tous niveaux. On va regarder comment il joue, mais j'ai aussi mes propres armes, je vais essayer de visualiser tout ça. A l'entraînement depuis que je suis à Anvers, que ce soit avec Zizou (Bergs), Alexander (Blockx), Gilles Arnaud (Bailly, qui s'est qualifié dimanche face au Français Pierre-Hugues Herbert, 123e mondial, une belle performance) ou le Français Rinderknech, je joue vraiment très bien. Et avec la confiance, le public...

GAUTHIER ONCLIN EN FINALE

Pour sa première semaine de compétition depuis fin juillet, Gauthier Onclin n'a donc manqué que la dernière marche lors du tournoi 25.000 dollars de Sintra près de Lisbonne. Il a été défait en finale par le Russe Evgeny Karlovskiy en deux sets (4-6, 2-6).
 
S'il a terminé la semaine l'épaule (blessée durant plus de deux mois) encore un peu raide, le Liégeois s'est rassuré pour sa rentrée lors du 25.000 dollars de Sintra au Portugal, où il enchaîne un deuxième tournoi cette semaine. Dans un programme chahuté à cause de la pluie, il a réussi un "sans faute" jusqu'à la finale, y compris lors d'un samedi "dantesque" où les quarts et demi-finales ont dû se disputer le même jour, agrémentés encore d'interruptions dues à une météo particulièrement humide. Gauthier a ainsi enchaîné deux matches acharnés, en trois sets et deux fois trois heures, qu'il a remportés face au Portugais Ferreira Silva et au Français Mathias Bourgue, d'anciens 160e et 140e mondiaux. Un test probant après une aussi longue indisponibilité.
 
"Il a terminé sa demi-finale à 20 h, on a dès lors demandé s'il n'était pas possible de reculer un peu l'heure de la finale du lendemain, prévue à 11 h locale, d'autant que l'autre finaliste, le Russe Evgeny Karlovskiy, était dans le même cas, bien qu'il ait pu finir ses matches un peu plus tôt que Gauthier", dit le préparateur physique Alexander Blairvacq qui accompagne le Liégeois. "On nous a répondu que ce n'était pas possible à cause des sponsors, alors qu'on n'a vu personne le dimanche qui y ressemblait de près ou de loin. En étant gentil, on peut dire qu'il n'y avait pas grand monde pour cette finale, et c'est un euphémisme."
 
Gauthier a sans doute payé plus cher la débauche d'efforts de la veille que son adversaire, le Russe Evgeny Karlovskiy (ATP 470, ex-211), qui, à 30 ans, présente la particularité à ce niveau de voyager avec un coach que les fans de tennis connaissent bien, l'Ouzbek Denis Istomin, qui fut 33e mondial, sortit Djokovic à l'Open d'Australie 2017, et joue encore en double avec Karlovskiy. Ce dernier, qui s'était déjà imposé la semaine précédente lors du 15.000 dollars de Trnava, "s'est montré plus solide et a bien servi, il a été meilleur", convenait notre compatriote, "on était fatigués tous les deux, et je l'étais sans doute un peu plus que lui, un jour de repos me fera du bien." Gauthier, tête de série numéro un, a demandé à ne commencer le tournoi que mercredi cette semaine, en espérant que, cette fois, cela ne posera pas problème aux organisateurs.
 

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