European Open: Bergs - Collignon en point d'orgue du Belgian day

Quatre Belges jouent ce mardi sur le court central du Palais 12 au Heysel. Avec en point d'orgue le "derby" entre Zizou Bergs et Raphaël Collignon. S'ils pouvaient revenir en arrière et refaire le tirage ils n'hésiteraient ni l'un ni l'autre, mais le sort en est jeté. "Ce sera quand même un beau match", disent-ils tous les deux.
 

Quand Raphaël Collignon, qui officiait au tirage au sort en invité d'honneur et main innocente, a sorti son propre nom en face de celui de Zizou Bergs, les deux potes de la Coupe Davis ont ri jaune. Le Limbourgeois s'est même exclamé face caméra : "Raph, t'es vraiment con".
Bien sûr, personne n'en pouvait rien, et on sait tous que quand le vin est tiré il faut le boire. Un des deux "mousquetaires" de Steve Darcis, qui officiera dans le camp liégeois cette fois, n'ira malheureusement pas plus loin que le premier tour dans ce rendez-vous qui leur tient tant à coeur. Bergs parce que c'est là qu'il rêve de remporter son premier grand tournoi, devant son public. Et Collignon parce qu'il vient de montrer toute sa valeur, et qu'il n'a toujours pas digéré son non match au premier tour de l'an dernier. Ce sera probablement à celui qui maîtrisera le mieux le stress et l'émotion qui ne manqueront pas de tendre leurs nerfs.
 
"Un match que l'on ne voulait pas"
 
Zizou Bergs, qui vient d'entrer dans le Top 40 et d'atteindre les quarts de finale dans un Masters 1000 à Shanghai, est le favori logique de cette confrontation "fratricide", mais si Raphaël Collignon, 90e mondial, arrive à reproduire le tennis qui lui a permis de battre Alex De Minaur en Coupe Davis on ne peut être sûr de rien. "C'est un match que nous ne voulions pas", insiste Bergs. "Quand on joue à la maison, on veut avoir le stade avec soi, là ce sera différent, mais il faudra quand même faire le boulot. On voit clairement que Raphaël devient un joueur très complet, avec aussi beaucoup de qualités physiques, il commence vraiment à se découvrir tennistiquement. C'est mon pote, on n'a pas envie de s'éliminer l'un l'autre, mais je n'aimerais pas perdre contre lui non  plus. Ces temps-ci mon slogan c’est "Make belgian tennis great again", mais c'est compliqué d'y arriver quand on est trois Belges qualifiés directement dans le tableau final et que l'on joue l’un contre l’autre dans les deux premiers tours".
 
"J'aurais pu être beaucoup plus haut"
 
Le Limbourgeois ne s'est jamais trouvé dans l'avantageuse position qui est la sienne aujourd'hui au ranking mondial, mais il reste en même temps sur une somme de semaines harassantes ("je n'ai été à la maison que trois jours sur les treize dernières") avec un gros décalage horaire à surmonter. Ce qui pourrait laisser des traces. "Le jetlag sera mon plus gros challenge cette semaine, je l'ai bien senti à l'entraînement", reconnaît-il. "D'un autre côté, je suis fier d'avoir su redresser la barre en pleine saison alors que je me sentais au fond du trou, j'ai bossé sans chercher d'excuse. La grosse différence c'est que je m'amuse de nouveau sur le court, et cela se voit. Ma progression au classement mondial est une belle chose, mais j'ai joué à un si mauvais niveau et manqué tellement d'opportunités pendant des mois que j'aurais pu encore être beaucoup plus haut en ce moment."
 
"Pas un écart énorme"
 
"Je suis comme Zizou, si je pouvais refaire ce tirage je n'hésiterais pas une seule seconde, mais c'est comme ça, il faut faire avec, ce sera un drôle de match, mais j'espère au moins que ce sera un beau match", insiste Raphaël Collignon. "C'est peu dire que nous n'avons pas de secret l'un pour l'autre, sur le terrain du moins, on connaît toutes les faiblesses de l'adversaire, on s'entraîne souvent ensemble, et pas seulement en Coupe Davis loin s'en faut. Entre nous, il n'y a pas un écart énorme tennistiquement parlant, je m'attends à une rencontre assez serrée, assez ouverte. Je veux surtout y montrer autre chose que l'an dernier, j'étais complètement passé à côté à la partie, je vais mettre toutes les choses en place et arriver mieux préparé."
 
David Goffin : "Essayer de rebondir"
 
Le blocage au dos dont a été victime David Goffin il y a une semaine à Shanghai est tombé très mal à propos. A presque 35 ans, c'est le genre d'ennui physique qui peut bien sûr arriver, mais il l'a privé d'un élan qui semblait prometteur après sa victoire retentissante face au 6e mondial Ben Shelton. "Au niveau d'un Masters 1000, la perspective d'affronter Diallo puis possiblement Zizou m'offrait une opportunité dans un tournoi où je me sentais bien et qui m'a toujours plu", dit-il. "Je n'ai forcément pas beaucoup touché la raquette depuis, je suis en revanche content d'avoir pu disputer un double avec Raph ce lundi, on a perdu (5-7, 3-6), mais cela s'est bien passé et j'ai pu un peu mieux sentir les conditions même si jouer un simple c'est physiquement très différent. J'ai de bons souvenirs dans cette salle, mes meilleurs en Coupe Davis lorsqu'on avait éliminé l'Australie en 2017 pour aller en finale à Lille. J'espère que mes bonnes sensations asiatiques n'auront pas disparu en quelques jours, que je pourrai rebondir et bien finir la saison." Ce mardi après-midi, au premier tour, il affrontera l'Argentin Francisco Comesana (ATP 68) qu'il n'a jamais rencontré.
 
Gilles-Arnaud Bailly sort un Top 100
 
A 20 ans, Gilles-Arnaud Bailly est le seul Belge à s'être extirpé des qualifications haut de gamme de cet European Open. Après avoir connu des débuts professionnels difficiles, l'ex-numéro un juniors, aujourd'hui 247e mondial, a repris sa progression. Ce lundi, il a même réalisé la plus belle "perf" de sa carrière en se qualifiant pour le tableau final aux dépens d'un Top 100, le Français Valentin Royer, 70e mondial. "J'ai très bien servi, en maintenant l'agressivité sans le laisser rentrer dans le terrain", disait-il. "Quand je joue très bien, je vois que je peux y arriver contre des gars comme ça, je dois continuer à travailler pour espérer y parvenir tout le temps à l'avenir."
Au premier tour du tableau final, ce matin, l'obstacle sera sans doute un cran plus haut, face à l'Allemand Daniel Altmaier, 51e mondial, un autre test intéressant pour le jeune Limbourgeois qui est aussi un peu Liégeois.
 
Le programme de ce mardi :
 
11 h Gilles-Arnaud Bailly - Daniel Altmaier
Pas avant 13 h 30 Valentin Royer (lucky loser) - Sebastian Baez
Pas avant 16 h David Goffin - Francisco Comesana
Pas avant 18 h Zizou Bergs - Raphaël Collignon
Puis Joao Fonseca - Botic Van de Zandschulp.
 
En direct sur RTL Play. Bergs - Collignon en direct sur Club RTL.
 
 

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