Elise Mertens sauve la mise à Wimbledon
- Sous un soleil de plomb, on ne peut pas dire que le tennis belge ait rayonné sur la première journée du tournoi de Wimbledon. Greet Minnen contrainte in extremis au forfait, Zizou Bergs empêtré dans le piège Lloyd Harris, heureusement Elise Mertens, bien dans son tournoi, a pu apporter quelque sérénité en soirée. Ce mardi, place à Raphaël Collignon et à David Goffin.
- Un Grand Chelem chassant l'autre, on espérait que Wimbledon romprait avec la sorte de malédiction qui avait semblé poursuivre le tennis belge à Roland Garros. Malheureusement, c'est l'inverse qui s'est produit d'entrée de jeu sur le gazon de l'All England. Greet Minnen, qui devait ouvrir le bal, a dû déclarer forfait in extremis, la mort dans l'âme, victime d'un mal de dos qui s'est déclaré durant le week-end, alors qu'un premier tour accessible (son adversaire, l'Australienne Gadecki, a été éliminée par une lucky loser) se présentait à elle. Cruel coup du sort. "J'ai tout essayé pour pouvoir jouer, mais c'était peine perdue, je devais d'abord préserver ma santé, je n'ai pas perdu espoir de pouvoir disputer le double avec Monica Niculescu, je n'aurais pas tout perdu", disait-elle.
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- Bien sûr, on n'attendait pas de miracle de la part de Yanina Wickmayer, dont Wimbledon est le dernier tournoi à 35 ans. Face à la Mexicaine Renata Zarazua (WTA 71), elle a encore été rattrapée par l'émotion en début de match et a de nouveau encaissé un 0-6 au premier set. Le deuxième fut accroché (3-6), "je n'étais pas si loin, à quelques points", disait-elle. "On joue rarement son meilleur tennis dans le dernier match de sa carrière, je peux mieux mais ce n'était pas mauvais non plus. Ce n'était pas facile pour moi par cette chaleur, face à une joueuse qui ramenait beaucoup de balles. Maintenant que c'est fini et même s'il s'agit d'une décision mûrement réfléchie, je sais que, dans quelques jours, cela va me faire quelque chose, c'est un grand chapitre de ma vie qui s'achève. J'aimerais rester dans le tennis par la suite, mais à temps partiels, j'ai quelques discussions en cours."
- En attendant, il lui reste le double, qui ne lui avait pas trop mal réussi à Paris. "J'ai hâte. Anastasija (Sevastova, sa partenaire lettone) est maman aussi, c'est une chouette fille."
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- Les démons de Zizou
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- La grosse déception de la journée est venue de Zizou Bergs qui était arrivé à Londres avec de belles ambitions et qui y aura plutôt vécu un cauchemar. Face à Lloyd Harris, 28 ans, qui vaut évidemment plus que sa 320e place mondiale actuelle (il a été 31e) et qui a passé 23 aces au Limbourgeois, il n'est jamais arrivé à prendre l'avantage, perdant les deux premiers sets au tie-break, et remportant le troisième toujours au tie-break, avant de perdre 2-6 et de se retrouver en total désarroi. Après quatre heures de match, on ne l'avait jamais vu à ce point au fond du trou. "Je n'avais jamais imaginé non plus venir ici, et ne rien y faire, être aussi mal en jouant, j'ai essayé de me battre, ça il n'y a jamais de problème, mais je ne me suis pas amusé sur un seul point", disait-il. "Je trouvais pourtant que j'étais bien préparé, que je jouais bien, j'espère qu'il s'agit d'un mauvais jour, parce que j'aime le tennis et le travail qui va avec, mais pas ce que j'ai vécu aujourd'hui. Je ne crois pas que cela puisse arriver souvent, mais c'est arrivé."
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- Zizou toujours en quête de stabilité dans une carrière qui a pris de la hauteur mais qui est encore faite de hauts et de bas, a effectivement donné l'impression de se battre ce lundi, mais contre tout et tout le monde, y compris la grosse chaleur et l'arbitre qui ne voulait pas en tenir compte, mais avant tout contre lui-même et ses propres démons. Comme face à Fonseca à Eastbourne, son service, d'habitude un point fort auquel on a pourtant cherché à apporter des retouches ces dernières semaines, s'est désintégré après le premier set (17 doubles fautes au total), en même temps que la confiance qui va avec. Malgré cela, des opportunités le Limbourgeois en a quand même eues pas mal, notamment 14 balles de break pour seulement 2 converties et un avantage de 4-1 dans le tie-break du deuxième set. "C'est un match où tout m'a rendu fou", a-t-il conclu en pleine détresse.
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- Elise contrôle
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- La dernière Belge en lice lors de cette première journée a eu la chance de disputer son match en début de soirée, un moment où la chaleur était devenue plus supportable. Face à la promesse tchèque Linda Fruhvirtova, 20 ans, 148e mondiale, Elise Mertens a joué le match qu'il fallait, contrôlant de bout en bout avec un bon niveau de jeu. On a vu la récente lauréate de Rosmalen entamer des Grands Chelems de moins convaincante manière. De bon augure. Menant rapidement 3-0, elle a conclu le premier set 6-4, puis s'est envolée (5-1) au deuxième pour s'imposer 6-2. "Je voyais arriver l'obscurité, je suis contente d'avoir pu conclure avant qu'il ne fasse trop sombre", disait-elle. "Elle n'a pas mal joué du tout et a essayé de mettre la pression avec son premier service, mais j'ai bien retourné, j'ai réussi de bons coups, je me sentais bien, j'avais vraiment envie et je n'ai pas l'impression d'avoir été mise réellement en difficulté."
- Mercredi, au deuxième tour, elle aura encore un bon coup à jouer face à l'Américaine Ann Li (WTA 65). Elle la connaît plutôt bien puisqu'elle l'a battue cette année en finale à Singapour (6-1, 6-4). "C'est une joueuse qui frappe fort mais qui ne contrôle pas toujours ses coups, elle fait les coups gagnants et les fautes, il faudra de la constance, de l'agressivité et une bonne balance en face", souligne-t-elle.
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- Collignon et Goffin en fin d'après-midi
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- Ce mardi, Raphaël Collignon affrontera Marin Cilic en troisième match à partir de 12 h sur le court 14, tandis que David Goffin rencontrera Rinky Hijikata en quatrième rotation sur le court 5.
Les réactions des joueurs et joueuses ont été recueillies par Tennis Belgium.
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