Du positif pour la reprise de Raphaël Collignon
On se demande toujours à quoi s'attendre lorsqu'un joueur reprend la compétition après une indisponibilité de six mois. C'était le cas la semaine dernière pour Raphaël Collignon lors du tournoi 25.000 dollars d'Esch-sur-Alzette. Tout n'y fut pas parfait, et le Liégeois aurait pu aller plus loin que les quarts de finale, mais compte tenu des circonstances on retient surtout les deux matches gagnés à la bagarre, le premier face à Kyle Edmund.
Pour un retour en douceur sur le circuit, il y a mieux que d'affronter un ex-14e mondial de 26 ans comme le Britannique Kyle Edmund. C'est ce qu'a dû se dire Raphaël Collignon, retombé au delà de la 350e place mondiale après une demi-année sans compétition (exception faite d'un match joué en novembre à Benicario). Dans une explication acharnée de 3 h 16, il s'en est néanmoins bien sorti, il a su s'accrocher dans les moments difficiles, par exemple en étant mené 2-4 dans les deux dernières manches qu'il a remportées au tie-break.
Qu'a-t-il pensé du classement actuel de son adversaire (ATP 538) ?
"C'est le résultat de la triple opération qu'il a subie au genou et des dix-huit mois où il n'a pas pu jouer, dit-il.. Il sert, retourne et frappe toujours très bien, en revanche il se déplace plus lentement, quand on arrive à prendre le jeu à son compte, ce qui n'est pas simple, on le sent bien. Gagner contre lui, c'était très positif, même si en l'état actuel des choses je le vois difficilement revenir au niveau de classement qui était le sien".
Par la suite, notre compatriote a encore émergé d'une bataille accrochée avec le Norvégien Viktor Durasovic, grâce à un troisième tie-break d'affilée remporté. Malheureusement, le quatrième de la semaine fut celui de trop.
En effet, le lendemain, en quart de finale face au Tchèque Jonas Forejtek, Raphaël a d'abord réussi le break au troisième set, sans parvenir à le confirmer malgré deux balles de 5-3, puis dans le tie-break décisif il a mené 4-2 service à suivre, mais il a finalement perdu un match qu'il semblait avoir tout en mains pour remporter. Il y a progrès, mais il reste du boulot.
"Ma préparatrice mentale m'aide beaucoup, mais je ne serai jamais un joueur sans état d'âmes, qui ne réfléchit pas sur le court ou qui joue sans émotions", souligne-t-il. "J'essaie de gagner en confiance et en sérénité dans les moments importants, de m'encourager de plus en plus, et je dois le faire aussi à d'autres moments du match. Ceci dit, je savais que je ne pourrais retrouver d'un coup de baguette magique toutes les sensations, le rythme, les réflexes, la vitesse de réaction, les pas d'ajustement. Il faut voir le positif."
"Et le positif c'est que j'ai pu disputer trois gros matches, à un niveau très proche de celui des tournois Challenger, continue-t-il. J'aurais certes pu me qualifier pour les demi-finales, mais pour le même prix je pouvais également me retrouver dehors après un match, et le plus important est que mon corps ait bien répondu. C'était un peu tendu au niveau du pied après la première rencontre, mais c'est passé par la suite, j'ai joué sans douleur. Je me sens plus fort physiquement après avoir beaucoup travaillé ces derniers mois, cardio, masse musculaire, fond... je pars en Angleterre avec un bon feeling."
Ces deux prochaines semaines, Raphaël s'alignera en effet lors de deux tournois britanniques 25.000 dollars du même acabit que celui du Grand Duché, accompagné par le directeur technique de l'AFT Thierry Van Cleemput, avant d'aborder le BW Open très probablement via les qualifications. Dans le même temps, à l'autre bout du monde, son copain Gauthier Onclin (ATP 220), coaché par Steve Darcis, s'attaquera aux qualifications de l'Open d'Australie.
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