Dix-sept balles de break mais pas de demi-finale pour Pierre-Yves Bailly
Pierre-Yves Bailly (17 ans) avait promis de tout donner face au numéro un mondial junior pour atteindre les demi-finales de l'US Open. Il a tenu parole, mais n'a pas su profiter des occasions qu'il s'est procurées au deuxième set après avoir remporté le premier. Sans véritable préparation, il a en tout cas confirmé que, tennistiquement, il valait les meilleurs dans la catégorie.
Face au Chinois Juncheng Shang, 16 ans, tête de série N.1, notre compatriote n'a pas pu aller au bout de son rêve américain. Son coach AFT Julien Onclin avait bien précisé que ce quart de finale de Grand Chelem juniors ne lui semblait pas injouable. Ce qui a été confirmé d'emblée par un premier set où notre compatriote a très bien joué et dirigé le débat avec son coup droit, pour s'imposer 6-4 dans une confrontation de haute intensité, où il n'avait concédé qu'une balle de break. Il a encore mené 1-0, 0-30 dans la deuxième manche, avant de commettre l'une ou l'autre double faute et de se faire lui-même breaker par un adversaire prenant de plus en plus sa chance à la volée. A 2-4, l'interminable jeu de service de Shang fut assurément un des tournants du match, Pierre-Yves s'octroya la bagatelle de cinq balles de break mais le Chinois n'en sortit pas moins victorieux, 2-5, avec en poche (3-6) un set où il avait quasiment transformé toutes ses balles de break alors que notre compatriote en manquait huit. Au total, Bailly en aura forcé dix-sept sur l'ensemble du match, n'en gagnant que deux, alors que son opposant faisait "quatre sur cinq", au point que l'on a entendu Pierre-Yves excédé crier un "J'en ai marre" à même le court qui en disait long sur sa frustration.
Shang a donc fait la différence sur les points importants, tout est là, dans un match que Bailly aurait pu aussi gagner en deux sets au vu des opportunités qu'il s'est créées. Comme à la fin du match précédent, on a également vu notre compatriote manquer de fraîcheur lors d'un troisième set où il ne tint plus la distance à partir de 1-1. "Il a souffert de crampes au quadriceps", révèle Julien Onclin, "c'est dommage, cela ne devrait pas se produire après moins de deux heures de jeu, mais cela tient sans doute à un ensemble de choses, le fait qu'il n'avait pas de matches dans les jambes en arrivant ici, l'énorme chaleur humide des jours précédents, la grosse débauche d'énergie consentie, la tension, le stress, la crispation, l'émotionnel, face à quelqu'un d'un peu impénétrable qui avait l'air de faire moins d'efforts, de jouer plus facile, relâché. Il faudra analyser tout ça à tête plus reposée, tout en retenant bien sûr le positif. On ne rentre évidemment pas avec un mauvais bilan, il a fait ce qu'il avait à faire lors des tours précédents, mais il est déçu car il y avait peut-être plus à aller chercher et qu'il a mis du coeur dans ce quart de finale où il aurait effectivement fallu qu'il s'en sorte en deux manches, qu'il retourne un peu mieux ou qu'il y aille plus franchement sur les occasions qu'il a eues."
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