Deux Belges en deuxième semaine à Wimbledon !
David Goffin a confirmé l'excellente impression laissée lors des tours précédents.
Après avoir concédé la première manche sur la seule balle de break du set, il a dominé le Français Ugo Humbert spécialiste du gazon (4-6, 7-5, 6-2, 7-5). Il affrontera l'Américain Tiafoe en 1/8e de finale dimanche. Cela reste jouable. Quant à Elise Mertens, elle savait qu'elle devrait grandir dans le tournoi pour poursuivre sa route, et elle l'a fait face à l'ex-lauréate Angélique Kerber (6-4, 7-5). Quelle battante ! Prochaine étape, dimanche, la Tunisienne Ons Jabeur... 2e mondiale ! Why not ?
David Goffin : "Mon niveau moyen continue d'augmenter"
Quand il a perdu un premier set très accroché sur la seule possibilité offerte à son adversaire, on a pu se demander si David Goffin n'allait pas encore gâcher un tirage accessible et manquer une occasion trois étoiles face à quelqu'un qui se sent comme un poisson dans l'eau sur l'herbe anglaise. Mais il en faut plus actuellement pour mettre à terre le Liégeois qui se rapproche de son meilleur niveau. Et Dieu sait si cela fait plaisir, pour lui comme pour nous, même s'il est encore plus regrettable qu'il n'y ait pas de points ATP en jeu. Il serait déjà en position de redevenir tête de série à l'US Open. "Ugo (Humbert) a très bien commencé avec de gros services et beaucoup de coups gagnants", confirmait-il, "mais dès que j'ai trouvé de meilleurs retours, j'ai été mieux dans le match." Au point de remporter les deux manches suivantes et de mener 2-0 dans la quatrième. "A ce moment-là, il n'avait plus rien à perdre, et il s'est mis à frapper sur tout, sans pression, pendant trois ou quatre jeux il n'y avait pas grand-chose à faire", continuait-il. "Je me suis dit : "laisse passer l'orage, on verra ce qui se passe." De 2-0 à 2-5... on se voyait déjà au cinquième set. "Mais encore une fois je suis resté calme, et j'ai vraiment sorti un super tennis pour empocher cinq jeux d'affilée et gagner le match. Je suis vraiment content. Mon niveau moyen est plus solide. Il continue d'augmenter, je joue de mieux en mieux tournoi après tournoi, je suis où je voulais être."
"Le jeu de Tiafoe plus adapté au gazon"
Très impressionnant sur cette fin de partie, David était aussi de très bonne humeur après coup dans la petite salle de presse où il avait rendez-vous avec... toujours les deux mêmes journalistes, néerlandophones qui plus est, la plupart des organes de presse n'ayant dépêché personne à Wimbledon cette année, allez comprendre. "On ne change pas une équipe qui gagne", s'en allait-il goguenard, avant de constater : "Je suis de nouveau en 1/8e de finale de mon tournoi favori, c'est bon pour la confiance et le moral, et cela peut toujours être meilleur, comme en 2019 lorsque j'étais super préparé physiquement et que j'avais atteint les quarts de finale." Pour rééditer cette performance, il lui faudra donc éliminer dimanche Frances Tiafoe qu'il a battu à Roland Garros en quatre sets (après avoir déjà perdu le premier). "Mais s'il se débrouille pas mal sur terre battue, son tennis américain est quand même beaucoup mieux adapté au gazon", conclut David. "Il bouge bien, possède un bon slice et sert très fort. Ce sera donc intéressant, pas évident mais ça ne l'est jamais, j'espère que mon surplus en expérience pourra faire une différence."
Elise Mertens : "Je ne m'attendais pas à jouer aussi bien"
On ne peut pas dire que l'on attendait monts et merveilles d'Elise Mertens après ses qualifications laborieuses précédentes, mais elle est une vraie Limbourgeoise qui s'avoue rarement vaincue, et c'est une fille quasiment remise à neuf que l'on a pu voir contre l'Allemande Angélique Kerber, 19e mondiale et ancienne lauréate de l'Old England. "J'avoue je ne m'attendais pas moi-même à jouer aussi bien", s'amusait-elle. "Ma préparation a été réduite à rien (3 défaites en 4 matches); Le moins que l'on puisse dire, c'est que je n'étais pas fatiguée en arrivant (sourire). Ici, par contre, j'ai dû beaucoup jouer, et beaucoup me battre, ce qui n'était peut-être pas plus mal, et voilà que je retrouve mon tennis face à une ancienne gagnante de Wimbledon. J'avais dit qu'il faudrait que je grandisse dans le tournoi pour avoir une chance, j'ai l'impression que c'est le cas. C'est sûr qu'il y a une semaine j'aurais signé pour vivre ça, et ce n'est pas fini."
"J'ai l'impression que Kim me transmet un peu de sa force"
Pour son quatrième 1/8e de finale d'affilée en Grand Chelem, Elise Mertens affrontera donc l'icône tunisienne Ons Jabeur, figure sympathique et charismatique en diable qui a conquis les sommets d'un circuit féminin où l'on n'est plus sûr de rien. Les deux filles ne se sont affrontées qu'une fois jusqu'ici, à l'US Open l'an dernier, et notre compatriote l'avait emporté en deux sets. Vu le niveau ascendant d'Elise face à Kerber, cela pourrait être passionnant à suivre. En l'absence de son coach Simon Goffin, la Limbourgeoise avoue que la présence d'une certaine Kim Clijsters dans les travées lui a apporté un soutien déterminant dans le renouveau amorcé. "Déjà je jouais sur le court où j'avais gagné la demi-finale du double l'an dernier, ce qui me rappelait de bons souvenirs", disait-elle. "Mais surtout le fait que Kim soit dans la tribune a vraiment contribué à "booster" mon énergie et ma motivation face à une telle adversaire, d'autant qu'elle a déjà joué contre elle. Cela m'a clairement aidé. Quand elle est là j'ai l'impression qu'elle me transmet un peu de sa force de grande championne." Il n'y a plus qu'à espérer qu'elle soit encore là dimanche.
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