David Goffin se fait peur... et se fait mal
On a d'abord cru que le deuxième tour de David Goffin, à l'Open d'Australie, serait du même acabit que celui d'Elise Mertens, qui venait de prendre sa revanche sur la Britannique Heather Watson en ne lui abandonnant que trois jeux. Mais alors qu'il menait deux sets zéro, 3-1, la belle mécanique s'est (physiquement) enrayée et il a fallu un cinquième set de tous les dangers, joué à qui perd gagne, pour qu'il vienne à bout de son copain Pierre-Hugues Herbert (6-1, 6-4, 4-6, 1-6, 6-3). Reste à espérer qu'il n'y ait pas trop de dégâts.
Difficulté à se déplacer
On dit toujours qu'à Melbourne on peut avoir les quatre saisons en l'espace de 24 h, et ce n'est pas qu'un bon mot. Il peut y faire très chaud et beaucoup plus frais d'un moment à l'autre. Aux alentours de 20 h locale, la température s'est ainsi sensiblement refroidie durant le match de David, est-ce la raison pour laquelle notre compatriote a subitement donné l'impression de moins bien bouger et permis à son pote français de prendre pied dans la partie ? Jusque là, Goffin avait survolé le premier set 6-1 (en ne commettant que deux fautes directes), forcé deux breaks dans le deuxième remporté 6-4, et mené 3-1 dans ce que l'on imaginait être la dernière manche. C'est alors que le vent a progressivement tourné et que le Liégeois - qui allait commettre 59 fautes directes, dont 45 durant les trois derniers sets - s'est laissé embarquer dans une drôle d'aventure, jusqu'à se retrouver avec un break de retard au début de la cinquième manche. "Cela n'a pas été facile. Alors que j'avais tout en mains pour finir en trois manches, j'ai commencé à éprouver des difficultés physiques à 4-4 au troisième set, j'avais plus de mal à me déplacer, lui a commencé à mieux jouer, et plus vite, il s'est mis à espérer, à y croire", expliquait notre compatriote. "Je suis finalement content d'avoir su donner le coup de rein, un peu plus de physique, et quelques bons coups de raquette au cinquième set, en m'accrochant et en espérant pouvoir être à nouveau à 100% au prochain tour. Je sentais encore assez bien la balle, et Pierre-Hugues a commencé à commettre plus d'erreurs, j'ai été un peu plus chercher les points, j'ai eu un brin de chance aussi quand il a commis deux doubles fautes dans le même jeu."
L'homme en forme
David a fini le match victorieux mais touché. Il se voulait néanmoins optimiste même si le ton trahissait la préoccupation. En ce début d'année, il avait atteint son meilleur niveau de tennis au bon moment et le contretemps venait très mal à propos alors que se profile à l'horizon samedi un troisième tour (le stade qu'il avait atteint l'an dernier) face au jeune homme en forme du début de saison, le Russe Andrey Rublev, 16e mondial, qui vient de gagner coup sur coup à Doha et Adelaïde. Invaincu en 2020, il pourrait un moment payer ses efforts mais il regorge aussi de confiance. "Il a en tout cas bien négocié ses deux premiers matches ici, il est très agressif, surtout en coup droit, il frappe très fort, dans toutes les zones, c'est un gros client, ça va être compliqué, mais le principal sera d'être moi-même à 100%, de débloquer tout ça lors des deux jours qui viennent avec mon kiné et mon préparateur physique", insiste-t-il. De quoi pense-t-il avoir souffert exactement? "J'ai senti comme un blocage, sans doute le bassin qui a bougé un peu, le problème se situait au niveau hanche gauche, adducteurs, bas du dos, tout est lié, il faisait de plus en plus froid, cela tirait de plus en plus, j'ai appelé le kiné avant le cinquième set en espérant qu'il me libère un peu, c'était vraiment dur côté revers, mais je n'ai pas l'impression que cela ait empiré au fil du match, ce qui risquait d'arriver très vite en cas de blessure musculaire, je ne suis pas trop inquiet, je suis bien entouré."
"Presque le match parfait"
Un peu plus tôt dans la journée, notre deuxième atout australien, Elise Mertens, avait fait de nouveau cavalier seul face à celle qui l'avait pourtant éliminée en quart de finale à Hobart, la Britannique Heather Watson (WTA 75). 6-3, 6-0. En deux tours, Elise n'a encore concédé que cinq jeux. "On a mis au point un plan tactique différent de la semaine dernière, et je dois dire que ce fut presque le match parfait", disait-elle, "le genre de prestation que l'on ne réussit pas à chaque fois j'en suis bien consciente (sourire) mais qui aide pour la confiance." Surtout que le tournoi n'est pas fini pour notre "numéro une" qui affrontera au troisième tour la... 600e mondiale, "Cici" Bellis, un jeune talent américain de 20 ans freiné par les blessures qui vaut évidemment beaucoup plus que ce classement. Lors des deux premiers tours, elle n'a d'ailleurs laissé que deux jeux à l'Allemande Tatjana Maria 57e mondiale, et a éliminé ensuite sur un double 6-4 la Tchèque Karolina Muchova (WTA 22) qui venait de battre Kirsten Flipkens au super tie-break. Bien sûr, Elise doit avoir l'ambition d'aller plus loin, et pour l'anecdote elle a déjà battu Bellis jeudi... mais en double avec Aryna Sabalenka en trois sets. "Ce n'était pas notre meilleur match", souriait la Limbourgeoise qui rejouera en double ce vendredi. "Je suis contente pour Aryna qui a été éliminée au premier tour en simple, on forme une vraie équipe", concluait-elle, "mais elle sait que, même si on a remporté le titre à New York l'an dernier, ce qui compte en premier c'est le parcours en simple, pour moi le match de ce vendredi est d'abord une préparation pour celui de samedi, mais tant mieux si on gagne (sourire)."
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