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David Goffin s'est fait (un peu) peur

S'il avait participé à deux tournois exhibition en ce début d'année, David Goffin disputait en réalité son premier match officiel ATP en 2018 face à l'Allemand Matthias Bachinger, qualifié et 184e mondial, lors de l'Open d'Australie. Il s'est logiquement qualifié mais a mis du temps à faire fonctionner la mécanique. Il devra monter en régime face à Julien Benneteau.
 

"Dans un tournoi, j'ai pour habitude de me méfier d'un qualifié, parce qu'il a l'avantage d'être adapté aux conditions de jeu et se trouve dans une spirale victorieuse avec forcément trois matches et trois succès au compteur", souligne le coach de David Goffin, Thierry Van Cleemput. D'autant plus quand son joueur n'en a, lui, aucun en compétition depuis plus d'un mois et demi - on avait vu ce que cela pouvait donner avec Lucas Pouille la veille. Le moins que l'on puisse dire est que David a lui aussi mis du temps à trouver une bonne cadence face au vent et aux grosses frappes à plat de l'Allemand, pas maladroit à la volée qui plus est. Il faisait chaud à Melbourne, mais encore agréable, ce qui n'a pas empêché le clan belge d'éprouver quelques sueurs froides lorsque notre compatriote, qui ne cachait d'ailleurs pas sa frustration, s'est retrouvé mené un set zéro, break au deuxième dans show court 3 rempli à rabord pressentant "la" surprise de dimension. Fort heureusement, le Liégeois a alors eu la réplique indispensable, il a même complètement renversé la vapeur en remportant neuf des dix jeux suivants, s'imposant 6-7 (3), 6-3, 6-2, 6-4 sans plus vraiment être inquiété. Il n'était pas trop tard, mais il était temps.

"Un début difficile"

"Ce n'était pas simple", convenait-il, "j'ai connu un début difficile, je ne trouvais pas ma qualité de balle, mon timing habituels, je jouais moins vite que d'habitude. J'ai quand même eu un break d'avance et j'ai servi pour le premier set, avec des occasions, mais je n'ai pas bien conclu. A 2-1, break pour lui au deuxième, j'ai bien réagi, il n'y avait pas encore le feu, encore moins la panique, mais il le fallait. Je savais également que le temps jouait en ma faveur, qu'avec mon style de jeu et la pression que je mets sur l'adversaire cela devait aller de mieux en mieux, c'est ce qui est arrivé. Un bon passage aux deuxième et troisième sets, une bonne gestion au quatrième, c'est quand même une première victoire qui fait du bien, j'ai eu peu de temps pour me préparer, j'ai l'impression que la fin de saison dernière c'était hier (sourire)..."

On annonce 38 degrés

Si ce premier tour était un match piège, le deuxième le sera au moins autant. Il se retrouvera face au vétéran Julien Benneteau, 36 ans, qui a également eu besoin de quatre sets face au Japonais Taro Daniel (ATP 94). David a battu le Français l'an dernier à l'US Open, mais Benneteau l'a dominé ensuite à Paris-Bercy à un moment où, peut-être, David était dans un creux lors de son éprouvant marathon de fin de saison. Qui plus est, les conditions de jeu s'annoncent caniculaires, la météo prévoit 38 degrés pour jeudi. "Julien, je le connais bien, il est là depuis un moment (sourire). Il sert très bien, il peut compter sur un très bon revers, mais je l'ai déjà battu en Grand Chelem, ce sont des matches différents, cela ne se compare pas, à Paris on jouait sur un petit court et il avait vraiment disputé un super tournoi. Je sais que ce sera difficile, il va faire très, très chaud, les balles volent un peu plus, il faudra bien se préparer dès la veille, se nourrir, prendre des suppléments, s'hydrater, se protéger avec casquette, crème solaire..."

"Un autre niveau de jeu"

Le coach de Goffin, Thierry Van Cleemput, sait qu'il lui faudra surtout "un autre niveau de jeu". "David s'est cherché au début, avec beaucoup de fautes directes, de premières frappes trop longues, il y a sans doute eu aussi de la frustration de ne pas avoir remporté ce premier set sur son service alors qu'il aurait dû le faire, mais il s'est bien ressaisi, j'ai vu autre chose dans les intentions et dans la raquette, l'attitude était au rendez-vous, le niveau tennistique pas vraiment. C'est là qu'il faudra être meilleur face à Benneteau qui reste dans une bonne spirale, avec une grosse confiance, si j'en crois les bruits de couloir. Il faudra aussi s'adapter aux conditions extrêmes, mais quand on vient en Australie début janvier on sait que cela peut arriver, que ce sont justement les caractéristiques du premier Grand Chelem de l'année."
 

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